Par Lyazid Khaber
Tombés des nues, les plus optimistes qui croyaient que le temps des blocages est terminé se sont vite rendu compte que beaucoup reste encore à faire. Le mal est profond, osons le dire ! Et ce n’est pas en ayant une bonne volonté que l’on pourra changer la situation en un tour de main. Les forces de l’inertie sont malheureusement partout ! Elles sont agissantes et… efficaces dès qu’il s’agit de faire «capoter» toute velléité de changement. Le citoyen averti sait que ces monstrueuses créatures nichent un peu partout dans l’édifice de l’Etat. De la plus basse institution jusqu’au sommet, en passant par les entreprises publiques prises pour certaines en otage par des nababs et autres rentiers, dont la seule mission est de compromettre toute possibilité d’évolution qui risque de les mettre sur la sellette.
Le chef de l’Etat, qui s’adressait, mercredi dernier, au panel des walis, avait bien choisi son auditoire, sachant qu’à ce niveau (les collectivités locales), l’effet de la politique bureaucratique ne fait absolument pas de ratés. L’impact sur la vie du citoyen, du fonctionnement de l’Etat et de la crédibilité même des politiques publiques est vite ressenti. A plus forte raison, lorsque certains responsables, peu enclins à la discipline qu’exigent les missions dont ils sont investis, sont animés d’une volonté de casse. Et ils sont nombreux malheureusement, ceux-là même qui ont pu survivre au tsunami provoqué par la révolution du 22 avril 2019.
Tantôt avertissant et tantôt menaçant, Abdelmadjid Tebboune ne se fait point d’illusions quant à l’existence de cette caste de maléfiques tapis encore dans l’ombre et qui dissimulent très mal leur actes, en agissant à contre-courant des aspirations populaires et des directives, pourtant claires, incitant à redorer le blason d’un Etat englué depuis plusieurs années, dans une crise morale qui lui fait perdre toute crédibilité aux yeux de ses gouvernés.
Cela dit, la lutte contre les forces de l’inertie n’est pas seulement l’affaire de Tebboune, ou encore des hautes institutions de l’Etat, mais l’affaire de tout un chacun d’entre nous. Nous l’avons bien compris, rien qu’en voyant que les faits – comme par enchantement – contredisent les discours et les orientations. La pieuvre étant encore cachée dans les entrailles de l’Etat et agissant en profondeur, doit être débusquée. Mais cela ne pourra être possible qu’avec la mobilisation de tous et de chacun, car on ne peut se réapproprier son Etat, ni encore moins sa citoyenneté, sans un engagement franc et sans un comportement citoyen qui met l’intérêt du pays au plus haut niveau.
L. K.