Nous avons, hier, célébré les 50 ans de la nationalisation des Hydrocarbures, décidée un certain 24 février 1971. Une occasion, non pas de revenir sur cet événement historique qui avait constitué un acte de souveraineté économique du pays, après celle politique recouvrée en 1962, mais de marquer une halte en ce début du 3ème millénaire, pour constater que la symbolique de cette décision, demeure plus que jamais aujourd’hui, d’actualité.
Un acte de souveraineté d’autant plus précieux à préserver en ce contexte de mondialisme prédateur, qu’il ya 50 ans quand le monde bipolaire conférait plus de commodités au patriotisme économique.
Patrimoine économique du peuple par excellence, legs sacré aux générations futures, arraché de haute lutte par nos aînés révolutionnaires, nos ressources en Hydrocarbures, demeurant propriété de la Nation, auront survécu, aussi bien au dogme du «tout-échangisme», qu’à la propagande, souvent sournoise et intéressée, les condamnant sans autre forme de procès en tant que… «malédiction». « Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage », en effet.
Une malédiction, qui, quoi qu’on en dise aujourd’hui, n’a pas moins été à l’origine d’une accumulation de capital si vital pour une Algérie indépendante sortie exsangue de la nuit coloniale, et grâce à laquelle a été édifié tout un ensemble de réalisations structurant de l’économie nationale, avant que la grande ambition du « développement par le pétrole », ne soit contrariée et remise en cause par…la malédiction d’un système de gouvernance sans vision ni sens de la prospective, le moins que l’on puisse dire…
La «scoumoune» devrait, en fait, plutôt être imputée à ce que nous a valu comme gabegie, par exemple, la « gestion » prévaricatrice des centaines de milliards de dollars qu’avaient générées en seulement 10 ans, depuis le début des années 2000, nos exportations en Hydrocarbures, quand le prix du brut dépassait les 100 dollars le baril !
« Pactole » d’autant plus astronomique qu’il aurait pu nous libérer de la « malédiction » s’il avait été investi au profit de projets de développement, dont ceux, justement, à même de promouvoir cette Arlésienne qu’est l’économie hors hydrocarbures et les moyens d’une transition énergétique. Une simple volonté politique de destiner autant d’argent « tombé du ciel », à l’affranchissement économique du pays, nous aurait libérés définitivement de toute…malédiction.
La richesse du sous-sol algérien est, donc, tout au contraire, une bénédiction pour la nation, sa population et les générations futures, mais aussi, hélas, une poule aux œufs d’or pour tous ceux y voyant… une malédiction.
Au fait, comment expliquer que la fatalité de ressources naturelles aliénantes ne touche que les Algériens et non pas, entre autres les Norvégiens tout aussi bien lotis en matières de richesses pétrolières ? Un pays, parmi les plus développés à l’échelle de l’OCDE, doté d’une économie productive hors hydrocarbures, dont les hautes technologies des plus performantes « malgré » ses vastes gisements pétroliers de la mer du Nord découverts vers la fin des années 1960 et qui font d’elle «le 8e producteur et le 3e exportateur mondial de gaz naturel, se classant au 15e rang mondial pour sa production de pétrole ?
H. O.