Par Lyazid Khaber
«Le retour à la terre n’est pas tant un remède à la crise économique qu’à la crise morale. La terre n’attend que des bras pour produire et rendre l’homme meilleur.»
Claude-Henri Grignon
La crise économique à laquelle nous faisons face depuis déjà quelques années, et qui se trouve aggravée par la survenue du Coronavirus Covid-19, rappelle combien le système érigé sur la base de l’économie libérale, porte en lui les germes de sa décadence. En voyant toutes les conséquences qu’a généré la crise sanitaire, tant sur les ménages que sur la société en général, on se rend compte que l’abandon de certaines activités au profit de l’industrialisation effrénée, a conduit à l’accumulation de richesses entre les mains d’une minorité de grands propriétaires de fonds, au moment où la majorité des populations, de par le monde, réduite à l’asservissement déguisé en «salariat», se trouve à quémander le minimum pour survivre. Des pans entiers de la société humaine sont réduits à la paupérisation, avec, notamment, cette énorme avalanche de pertes d’emplois, réduisant, du coup, un nombre important de gens à la pauvreté. Notre pays n’échappe malheureusement pas à cette règle, et le pire c’est qu’il n’y a pas que les basses couches populaires qui sont réduites à néant. Avec une économie basée sur des éléments fictifs, faisant que des entreprises en nombre important (PME/PMI/TPE), dont la valeur était surestimée avant la crise, tant elles ne disposent pas en réalité de véritables capitaux, se voient, aujourd’hui, poussées dans le précipice de la faillite. Une lecture profonde est nécessaire pour comprendre ce phénomène qui fait augure de véritable tsunami, s’il s’avère que l’Etat se retrouve dans l’impossibilité de faire redémarrer la machine économique. Avec pas moins de 40% des entreprises privées, lesquelles ne représentent pas moins de 60% de la population des entreprises dans le pays, qui risquent la banqueroute, nous sommes, plus que jamais, face au déluge. Car, la disparition d’une entreprises est l’équivalent de disparition de postes d’emploi, de manque à gagner en matière de création de richesse, mais surtout, un déficit énorme pour une économie qui a besoin d’une nouvelle dynamique de relance dont le moteur n’est autre que l’entreprise. Nous sommes, ainsi, entrés dans une sorte de cercle vicieux qui ne doit épargner aucune filière, et de là, engendrer de mini-crises à tous les niveaux. Ceci dit, si l’ensemble des propositions formulées jusque-là par des analystes de tout bord, incitent l’Etat à délier sa bourse, il demeure, néanmoins important de souligner qu’une restructuration des entreprises et leur intégration dans un environnement bien structuré, sonne comme une nécessité impérieuse en ce moment. Car, ce n’est pas avec les mêmes schémas que l’on pourra prétendre dépasser la crise devenue structurelle.
L. K.