Par Lyazid Khaber
«Dans la vie il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent.»
Antoine de Saint-Exupéry
Beaucoup d’événements, parmi ceux qui surviennent à longueur de jours ou de semaines, reposent la question lancinante de savoir ce que l’on a fait pour éviter qu’ils ne surviennent. Il y a comme un discours qui justifie à chaque fois la fatalité, au moment où il était possible d’anticiper et d’éviter le pire. La semaine écoulée, un drame, et pas des moindres, s’est produit dans une résidence universitaire à Alger. Une jeune étudiante a perdu la vie, suite à un incendie qui s’est déclenché dans sa chambre. L’événement ne peut tout de même pas être rangé dans la rubrique des faits divers, tant il révèle la profondeur du marasme vécu par les étudiants résidant dans ce qui est souvent assimilé à de véritable interstices abandonnées, au vu et au su de ceux et celles chargés, pourtant, de les entretenir. Le Gouvernement réuni mercredi, sous la présidence du Premier ministre, a pris des décisions, dont la plus visible était de relever de ses fonctions celui qui, jusque-là, faisait office de premier responsable des œuvres universitaires. Certes, la décision sonne comme une sanction méritée envers un responsable qui n’a pas fait son travail, mais à y regarder de très près, on se rendra compte que le problème reste entier. Les résidences universitaires, faut-il l’admettre, souffrent d’énormes problèmes : insalubrité, mauvaise gestion, dégradation et/ou absence des infrastructures d’hébergement et des espaces de récréation, insécurité, etc. Ces conditions désastreuses où se trouvent les résidences universitaires, ont fait que ces milieux réduits à de simples dortoirs sans aucune espèce de vie, deviennent des réceptacles de toute sorte de fléaux. L’étudiant, toujours mal considéré par ceux-là mêmes qui sont censés veiller sur lui, se trouve livré à lui-même. Pire, avec la complicité de ces mêmes responsables, dont certains exploitent cette insécurité pour soumettre les étudiants et les occuper par de faux problèmes afin d’éviter qu’ils se rebellent, les résidences universitaires sont devenues, ni plus ni moins, que des lieux où toutes sortes de trafic ou de débauche s’exercent en toute quiétude. Ceci dit, la solution est loin d’être dans le seul changement du directeur de l’Onou. Une enquête sérieuse et indépendante doit être ouverte, et les responsables de ce crime contre l’avenir du pays, doivent être punis. Les responsables qui se sont succédé à la tête, tant du ministère de l’Enseignement supérieur que de l’Onou, depuis au moins une trentaine d’années, doivent répondre de leurs responsabilités, sachant que l’Etat a énormément investi pour doter le pays d’infrastructures de qualité, tout en mettant d’énormes sommes pour la prise en charge de ceux censés constituer les cadres de demain. Le problème est entier, et le gouvernement doit agir rapidement pour mettre un terme à cette catastrophe qui, faut-il le souligner, constitue une véritable menace pour la stabilité du pays.
L. K.