Par Nabila Agguini
«Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde.»
Léon Tolstoï
Aujourd’hui, comme chaque 8 mars, toutes les femmes de la planète sont rappelées à leur sort. Un sort qui n’est pas toujours celui qu’on dépeint dans les discours de circonstance, surtout que ces derniers ne servent, en vérité, qu’à faire oublier une réalité amère, des droits bafoués, mais surtout la moitié de l’humanité soumise à des règles et à des lois qui ne plaident pas pour l’émancipation. En effet, ce sont des milliers, sinon des millions de femmes de par le monde qui vivent dans des conditions intenables. Premières victimes de la misère, des conflits et de la ségrégation. Pourtant, dans les circonstances graves, comme celles que nous vivons depuis au moins une année, avec la survenue de la crise sanitaire, exacerbant au passage les effets d’une crise économique mondiale couvée depuis déjà plusieurs années, le leadership des femmes est apparu au grand jour. On les a vues par exemple, dans le secteur sanitaire où elles sont très nombreuses, et comment elles ont pu affronter, des mois durant, la situation catastrophique née de la pandémie. Mieux encore, et au moment où certains «attardés» continuent de traiter la femme d’infirme intellectuellement, lui déniant toute capacité de diriger, on trouve que face à la crise qui couve, ce sont «les pays dirigés par des femmes qui ont enregistré des taux de transmission moins élevés au cours de l’année écoulée et sont souvent plus avancés que les autres sur le chemin du relèvement.», selon les données de l’ONU, révélées par son secrétaire général, António Guterres. Etant les plus susceptibles que les hommes, de travailler dans les secteurs les plus durement touchés par la pandémie, les femmes ont été courageuses, stoïques et battantes durant cette crise. Avec un risque de pertes d’emplois et de chute des revenus évaluée à pas moins de 24% plus élevé pour elles que pour les hommes, elles ont pu relever bien des défis. Comme disait si bien Simone de Beauvoir : «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.» Il faudra reconnaitre en effet, que la quête pour les droits des femmes est permanente. Aujourd’hui même, où l’humain est enfin arrivé à frôler la surface de la planète Mars, ce sont encore des millions de filles excisées, privées d’instruction, servant d’esclaves sexuelles, et subissant toute sorte de sévices. «Partout dans le monde, la pandémie a également engendré une épidémie parallèle de violence à l’égard des femmes et une explosion des violences domestiques, de la traite, de l’exploitation sexuelle et des mariages d’enfants.», témoigne encore M. Guterres. Un constat qui rappelle aussi l’amère vérité de notre pays, où les femmes ont vécu une année noire en cette année 2020, subissant toute forme de violence conjugales, sans oublier, bien sûr, les multiples actes de violence et de féminicides enregistrés aux quatre coins du pays. En un mot, les femmes n’ont plus besoin de discours, ni encore moins de fleurs en cette journée du 8 mars. Elles ont juste besoin d’être reconnues à leur juste valeur.
N. A.