Par Lyazid Khaber
«Il existe une loi générale qui a été faite ou du moins adoptée, non pas seulement par la majorité de tel ou tel peuple, mais par la majorité de tous les hommes. Cette loi, c’est la justice. La justice forme, donc, la borne du droit de chaque peuple.»
Alexis de Tocqueville, In De la démocratie en Amérique
Nous vivons des moments troubles ! Le monde est comme pris dans un tourbillon interminable où la raison est la dernière chose dont on fait usage. L’économie mondiale étant présentement au bord de l’effondrement, et il n’échappe à personne que si la crise actuelle, avec ce qu’elle charrie comme conséquence sur les humains et sur les équilibres globaux de la planète, risque de s’avérer ingérable. Mais bon, les politiques, les establishments, les nomenklaturas, et les sociétés dites secrètes continuent à tourner le dos au vent, en orchestrant des combats de coqs pour détourner les regards des vrais et sérieux soucis auxquels nous sommes confrontés. Les médias, liés aux centres d’influences ou victimes de la tendance générale qui ne laisse filer le bout de la vérité, jouent le jeu, consciemment ou inconsciemment, et donnent les résultats que l’on connaît avec un effort permanent de désinformation devenue la religion des temps modernes. On ne voit que d’un œil ce que nous devons regarder avec les deux yeux grands ouverts. Depuis maintenant une année, ou presque, la guerre qui n’a pas déserté les arènes (Libye, Syrie, Afghanistan, Yémen…), donne l’impression d’avoir pris possession des labos de chimie. Les lobbies s’effacent pour se mettre en confinement volontaire, dans une démarche rusée, tout en gardant l’œil sur le spectacle. Les écrans s’allument, les chaînes télé de par le monde nous trouvent toujours et à chaque fois des sujets passionnants. Voilà qu’on se réveille avec un nouveau visage à la Maison Blanche, une guéguerre en hexagone, et des tumultes «in Great Britain». La face du monde change et ce n’est pas pour cause de coronavirus que l’on aura droit à des changements profonds. La pandémie cache bien ce jeu malsain bien préparé dans les autres labos où l’on ne trouve point de microscopes. En Amérique, chez l’oncle Sam, le spectacle donné par l’élection présidentielle, et qui continue de se jouer sous nos yeux, rappelle bien des évidences. Le refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite face à Joe Biden, pourtant donné vainqueur par les résultats préliminaires, et son recours à la justice, sonne comme un précédent qui risque de provoquer des remous. Mais, n’oublions pas qu’on est en Amérique, ce pays où le droit transcende les humeurs, même des plus puissants. Et si Bill Barr, fidèle parmi les fidèles de Trump, du haut de son pupitre de ministre de la Justice, veut bien jouer le jeu en autorisant l’ouverture d’enquêtes sur d’éventuelles irrégularités lors de la présidentielle du 3 novembre, il ne pourra inventer de fausses preuves, jusque-là inexistantes, encore moins prouvées par le plaignant. La justice n’étant soumise qu’aux lois fédérales, elle finira par prouver la véracité des faits. Ceci dit, en Amérique les jeux se font autrement. Joe Biden, dans son discours du 07 novembre, résume bien la situation : «Le refus des démocrates et des républicains de coopérer les uns avec les autres n’est pas dû à une force mystérieuse indépendante de notre volonté. C’est une décision. C’est un choix que nous faisons. Et si nous pouvons décider de ne pas coopérer, nous pouvons alors décider de coopérer. Et je pense que cela fait partie du mandat du peuple américain.»
L. K.