Par Lyazid Khaber
On parle souvent des exportations, mais on fait moins qu’il en faut pour créer une véritable dynamique d’export dans le pays. L’Algérie qui importe presque tout, de l’alimentaire, aux services en passant par les véhicules et les carburants, donne la piètre image d’un pays suspendu à sa balance commerciale. Les chiffres sont éloquents ! En effet, les statistiques livrées périodiquement par la Direction générale des Douanes algériennes (DGD) montre combien notre pays peine à se départir de sa tare de mono-exportateur des hydrocarbures, une ressource pourtant épuisable et sujette aux fluctuations, parfois désastreuses, des marchés internationaux. Les pouvoirs publics s’efforcent à réduire cette charge, avec des prévisions parfois très optimistes, d’ici quelques années, mais à y voir de très près nous ne pouvons vraiment y croire. En l’absence de compétitivité chez nos entreprises nationales (publiques et privées), et l’augmentation sans cesse grandissante de la demande locale, nous ne pouvons que douter de la possibilité de voir ces prévisions se réaliser. Mais, passons. Les gisements existent, et le potentiel à mettre en exploitation offre, effectivement, de bonnes perspectives. Il faut seulement trouver la formule. A commencer par la refonte du dispositif juridique qui régule tant la production que l’acte d’exporter lui-même. Oui, tout le mal est dans les textes. Sinon, comment expliquer que les gisements les plus rentables demeurent sous-estimés. A commencer par le secteur de l’énergie où l’on reste coincé dans une logique qui n’a d’yeux que pour les énergies fossiles. Or, au lieu de tenter à chaque fois d’exporter des «mirages», on peut bien penser à exporter du… «vent», du «soleil» ou encore des «détritus». Oui, l’idée peut paraître saugrenue pour les néophytes, mais pas aux spécialistes. Je m’explique : le vent (entendre éolienne), le soleil (entendre photovoltaïque), et détritus (entendre récupération et recyclage des déchets) peuvent constituer des gisements interminables et à forte valeur ajoutée, pouvant pourvoir le Trésor en énormes sommes en devises sonnantes et trébuchantes. C’est dire que les richesses se trouvent là où on s’y attend le moins. Et c’est ainsi qu’on pourra transformer le «rictus» en vrai sourire sur nos lèvres crispées. «Exporter du vent» ne doit plus signifier le sens moqueur qu’on surprend ici et là, et même sur les chaînes de télé étrangères, qui tentent à chaque fois de faire de nous la risée, pour en faire un vrai challenge, source de fierté pour chacun de nous.
L. K.