Par Lyazid Khaber
Il y a de grands chantiers en vue ! L’Algérie, confrontée –au même titre que les autres pays de la planète- aux effets de la crise sanitaire, induite par la propagation de la COVID-19, ne peut faire l’économie de l’adaptation, mais surtout d’un recadrage profond tant au niveau de la pratique que de la réglementation en vigueur, appelée à subir des réformes sérieuses pour jeter les bases d’une nouvelle vision et d’une stratégie de développement à long terme. Aucun secteur d’activité n’est à épargner. Un nouveau modèle de management des affaires publiques est nécessaire. Et la libéralisation de notre économie devient vitale. Il y a, certes, des impératifs de protection de notre économie qu’il faudra observer, mais si nous voulons réellement placer l’Algérie dans le gotha des économies croissantes, on devra se préparer à «jouer» sur le terrain des marchés internationaux avec tout ce qu’ils imposent comme règles et contraintes. Le gouvernement, qui s’est réunis mercredi dernier pour introduire de nouvelles mesures palliatives, concernant plusieurs secteurs, à l’image des finances, l’agriculture et du développement rural, le commerce, et les ressources en eau, ne fait que défricher le terrain. Deux éléments retiennent notre attention : le programme de développement des filières agricoles stratégiques dans le Sud et l’extrême Sud du pays, et l’adhésion de l’Algérie à l’accord constitutif de la Zone de libre-échange continentale africaine. Pour ce qui est de l’agriculture, il faut admettre que si notre pays dispose d’énormes potentialités en la matière, le produit local doit s’adapter à la norme des marchés internationaux, sachant que la problématique ne se pose nullement en termes de quantités mais plutôt de qualité. Le produit agricole national doit maintenant s’astreindre à une politique de qualité rigoureuse. Faute de quoi, l’espoir de faire de l’agriculture une alternative au pétrole sera que vain. Puis, vient la démarche consistant à développer des relations de partenariat commercial au niveau africain. A première vue, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une louable initiative, mais qui –malheureusement- rappelle nos échecs passés, à être un pays leader sur ce vaste continent noir auquel nous appartenons. Cependant, faudrait-il ne pas oublier que l’Afrique n’est plus ce vaste territoire où l’on peut fourguer n’importe quel produit. L’adoption de nouvelles normes de production, la compétitivité et le savoir-faire en matière de commercialisation, doivent être au cœur de la démarche à suivre. La preuve de notre échec nous a été donnée par l’accord de création de la Zone de libre-échange Algérie-UE, qui devra entrer en vigueur –du moins officiellement- ce mardi 1er septembre. Oui, faut-il l’admettre, nos «entreprises», nourries à la mamelle de l’Etat-providence, n’ont cessé de se plaire dans le «confort» de la médiocrité, quinze années durant, depuis que cette perspective est mise en avant par les deux parties. Ce laxisme préjudiciable doit cesser, et les entreprises algériennes doivent, désormais, comprendre qu’elles doivent, soit évoluer en acceptant la concurrence ou disparaître tout simplement. Car, l’Etat n’est pas la «vache à traire», et le citoyen algérien a bien le droit à des produits et à des services de qualité comme partout dans le monde.
L. K.