Par Hakim Outoudert
Pour peu que l’on ne prenne pas la critique, sinon une simple réserve pour un désaveu mais plutôt pour un avis « contrariant » mais constructif, des annonces qui sont autant de bonnes nouvelles pour le citoyen de la part du gouvernement, suscitent souvent de légitimes questionnements sur leur faisabilité. Il en est ainsi des deux annonces, faites hier, par l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANAD), le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la microentreprise, portant mesures de facilitations aux jeunes entrepreneurs algériens. A ces porteurs de projets, autant ceux résidant dans leur pays que ceux expatriés, se verront désormais, pour les premiers, exonérés de TVA et exemptés d’un apport personnel supérieur à 5% du montant global du projet et pour les seconds de pouvoir enfin, prétendre à créer leur entreprise dans leur pays d’origine sans devoir y résider. Des décisions qu’on ne peut honnêtement qualifier de mesurettes, tant, elles répondent directement au plus gros des attentes de cette catégorie de compatriotes, notamment, ceux de la diaspora, qui n’en finissaient pas jusque-là de dénoncer, à juste titre, le traitement «discriminatoire» de la part des autorités de leur pays, à cet égard. Mais, sont-ils pour autant sortis de l’auberge du simple fait que des décisions gouvernementales aient été prises en leur faveur ? Loin s’en faut, si l’on considère cette espèce d’hydre à sept têtes nommée bureaucratie ? Dans ce cas précis, comment ne pas appréhender, entre autres, que ces jeunes, tout plein d’enthousiasme et de motivation à la suite de ces bonnes nouvelles, ne déchantent face aux réticences (résistances ?) de banques, tiroirs-caisses, auprès desquelles ils iraient solliciter leurs prêts ? Comment ne pas prendre en « pitié » d’ores et déjà nos jeunes entrepreneurs de la diaspora, imaginant l’éreintant parcours du combattant qui les attendrait avant la réalisation de leurs projets dans leur propre pays ? C’est qu’il ya d’autant plus matière à nourrir ce type d’appréhensions, que le président de la République lui-même s’en est plaint régulièrement et publiquement, allant jusqu’à faire montre de son exaspération quant à la difficulté de citoyens de récupérer les quelques 10.000 Da d’aide de l’Etat, pour cause d’entraves administratives !
H. O.