Quel bilan pouvons-nous tirer de cette année qui s’achève? Hormis un rebond modeste de l’activité économique en 2021, dû à la hausse des prix du pétrole et à la bonne tenue de l’agriculture, les autres indicateurs macroéconomiques demeurent à parfaire. L’épidémie du Coronavirus et la chute du cours des hydrocarbures a mis en évidence la vulnérabilité de notre économie, assise essentiellement sur la rente des hydrocarbures.
Par Réda Hadi
La situation économique et sociale, demeure ainsi, préoccupante, même si les autorités publiques se sont attelées à un début de profondes réformes structurelles, mais dont les effets positives sont à attendre à moyen terme.
Jusque-là, et dans l’attente de l’année 2022, déclarée « année économique », par les autorités, la situation socio-économique tout le long de l’année qui s’achève, s’est avérée assez pesante.
En effet, le chômage, particulièrement pour les jeunes, s’est avérée un adversaire coriace, et les programmes de logements, certes, en nombre plus qu’appréciable, peinent à venir à bout de la demande. Le regroupement de la cellule familiale concerne une grande fraction de la population et les charges sont payées grâce au revenu familial global. «Mais il faut faire attention: résoudre la crise du logement sans relancer la machine économique, prépare à terme l’explosion sociale», affirment des économistes qui mettent en garde contre le phénomène de la «harga»
Au plan des effets de la pandémie, ils ont, comme attendu, influé sur la santé psychique des Algériens. A ce jour, près de 13 millions de citoyens adultes (sur une population éligible de 30 millions) ont été vaccinés, mais les résistances à la vaccination sont toujours aussi fortes. Ainsi, en réaction aux effets combinés sanitaire et économiques, pour protéger les travailleurs, les autorités ont adopté dès avril 2020 un mix de mesures budgétaires (allégement de la fiscalité, augmentation des dépenses de santé et économiques, allocations pour les chômeurs et un transfert ponctuel aux ménages pauvres), monétaires (réduction du taux des réserves obligatoires de 10 % à 2%, abaissement du taux directeur de 3,5% à 3% et assouplissement des exigences prudentielles)
Au plan social, la loi de finance 2022 continue de généraliser les subventions via la rente des hydrocarbures, mais intenables dans le temps, car supposant un cours supérieur à 80 dollars le baril qui permette de maintenir la cohésion sociale. Pari risqué, alors que pèsent sur les chefs de famille, le poids de l’érosion de leurs pouvoirs d ‘achat, outre, la série de grèves pour des motivations socio-professionnelles qui ont rythmé l’année qui s’acève.
L’économie parallèle encore très forte
Si le pouvoir d ‘achat est en baisse, accentué par une envolée de prix sans commune mesure par le passé, l‘économie informelle est plus que présente et «régit» davantage nos activités économiques. Selon des économistes, près de 45/50% de l’activité est concentrée dans la sphère informelle et plus de 6 millions de personnes y activent, sans protection sociale, principalement dans les services, les petits boulots, (plomberie, électricité, maçonnerie et l’agriculture pour les saisonniers). Depuis le confinement, ils sont sans revenus, bien que l’État ait décidé d’attribuer un montant symbolique de 10 000 dinars aux nécessiteux.
La forte résilience des Algériens, a permis, toutefois de surmonter bien des obstacles et à tenir le coup face au double défi sanitaire et socio-économique. Idem pour la machine économique et la politique sociale du pays, elles aussi, ayant fait montre de résilience et de ténacité. Restons, par conséquent, sur une note optimiste et souhaitons que 2022 sera meilleure. R.H.