Warning: mysqli_query(): (HY000/1194): Table 'wp_options' is marked as crashed and should be repaired in /home/ecotimesdz/public_html/wp-includes/class-wpdb.php on line 2351
Économie mondiale : Turbulences et impacts sur l’économie algérienne - ECOTIMES

Économie mondiale : Turbulences et impacts sur l’économie algérienne

Économie mondiale : Turbulences et impacts sur l’économie algérienne

Il y a lieu d’analyser les impacts des décisions récentes des taxes douanières du président Trump concernant 180 pays et pour l’Algérie qui  était jusque-là de 18,9 %, passant à 30%, ce qui aura un impact  directement et indirectement sur l’économie algérienne fortement dépendante de la rente des hydrocarbures. Et ce, en rappelant que l’Algérie taxe déjà certains produits américains. Pour préserver  ses réserves de change et protéger sa production nationale, entre 2O20/2024, elle a lourdement taxé  certains produits étrangers, comme elle a mis en place des tarifs préférentiels pour certains pays dans le cadre d’accords réciproques. Cette présente contribution fait suite aux interviews que j’ai données aux deux grandes télévisions algériennes Ennhar TV et El Hayat Tv entre le 7 et 9 avril 2025.

(2ème partie et fin)

Par Abderrahmane MEBTOUL

3.- Il faut être réaliste, l’Algérie se doit d’être très attentive à tous ces impacts car les recettes de Sonatrach représentent l’essentiel des recettes en devises qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, à 50 en 2023. Des estimations provisoires, entre 43/44 milliards de dollars pour 2024, pour un cours moyen de 75 dollars.

Avec un cours du Brent de 50 et 60 dollars les recettes de l’Algérie pour 2025 devraient s’établir entre 3O/35 milliards de dollars, presque la moitié de 2022 et avec un déficit budgétaire, prévu pour 2025, déjà très élevé, estimé par la loi de finances 2025 à 61,72 milliards de dollars au cours actuel.

Aussi, à moins d’une rigueur budgétaire bien ciblée, le risque est soit de puiser dans les réserves de change, de réduire les importations alors que 85% des matières premières sont importées, et d’utiliser la planche à billets pour payer les salariés et fonctionnaires ce qui alimente l’inflation et donc de vives tensions sociales.

Devant préciser qu’une lettre d’intention n’est pas un contrat définitif, mais des promesses, pour les projets structurants hautement capitalistiques annoncés le seuil de rentabilité demande 7/8 ans et pour les PI/PME 3/4 ans, après leurs mises en exploitation sous réserve de la maîtrise de la gestion des projets.

Cette dépendance vis-à-vis de la rente des hydrocarbures est inquiétante pour plusieurs raisons : Les banques commerciales et d’investissement opèrent non plus à partir d’une épargne puisée du marché, mais par les avances récurrentes (tirage et réescompte) auprès de la Banque d’Algérie et les entreprises publiques déficitaires sont refinancées par le Trésor toujours via les recettes de Sonatrach.

Cet assainissement a coûté 250 milliards de dollars durant les trente dernières années à fin 2020 ( source APS) et cela a continué entre 2021/2024 via toujours la rente des hydrocarbures – la technique de triangularisation de la matrice du produit intérieur brut PIB montre clairement que majorité des entreprises privées et publiques, que ce soit pour leur investissement ou leur exploitation courante, sont entièrement dépendantes de la «monnaie hydrocarbures » et que le taux de croissance via la dépense publique qui influe sur le taux d’emploi et donc sur le taux de chômage.

Cette rente a permis l’allocation chômage, une généreuse politique généreuse des transferts sociaux comme tampon social mais mal ciblées et injuste, bénéficiant à toutes les catégories sociales, évaluées pour 2023 et 2024 à plus de 5000 milliards de dinars soit au cours actuel 37,32 milliards de dollars ainsi que l’augmentation de la prochaine l’allocation touristique évaluée à 4 milliards de dollars /an selon la déclaration du Ministère des Finances en date du 30 mars 2025.

En conclusion l’Algérie est fortement dépendante de la rente des hydrocarbures –avec 98% des recettes en devises y compris les dérivées d’hydrocarbures inclus dans la rubrique hors hydrocarburée pour près de 65/70% évalués à 6,9 milliards de dollars en 2022, 5, 01 en 2023 et selon les premières estimations du premier semestre 2024 par l’ONS allant vers 4,3 milliards de dollars en 2024 et par ricochet les réserves de change estimées à plus de 70 milliards de dollars fin 2024, encore que la dette extérieure est faible 1,5% du PIB laissant une marge de manœuvre ..

Pour l’équilibre budgétaire ,le niveau du baril selon les rapports du FMI et de la Banque mondiale en référence aux lois de finances 2024/2025 devrait se situer entre 120/130 dollars le baril en référence aux lois de finances 2024/2025, d’où l’urgence de lever la contrainte du milieu des affaires, d’attitrer avec cette bureaucratie étouffante, afin d’accroître la production interne accroissement de la investissements directs étrangers tributaire de profondes réformes structurelles mais en étant conscient qu’en cas de crise, mondiale il y a repli de l’investissement. Il s ‘agira surtout de s’adapter aux nouvelles mutations géostratégiques sécuritaires et économiques et aux aléas de la conjoncture internationale.

Et l’objectif de la réforme globale (symbiose entre efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale) est de redonner confiance à la population algérienne, condition de sa mobilisation pour relever les nombreux défis…

A. M.

Quitter la version mobile