Par Réda Hadi
Un littoral de plus de 1 600 kilomètres, une cité antique (El Djemila) dans les Hauts Plateaux à Sétif, un époustouflant canyon (Ghoufi), dans les Aurès, des ksours dans la Vallée du M’zab, le majestueux mont d’Assekrem à Tamanrasset, les gravures rupestres (Tassili n’Ajjer) à Djanet dans le grand sud… À première vue, l’Algérie dispose de richesses inestimables qui peuvent séduire les touristes du monde entier. Pourtant, ces derniers ne se pressent pas pour visiter notre pays. Les quelques chiffres annoncés de temps à autres par les cadres du secteur, donnent une idée de l’ampleur du retard accusé dans le développement de cette activité.
Les potentialités dont dispose notre pays n’ont pas encore convaincu grand monde, car depuis 20 ans pas plus de 3 000 touristes par an sont enregistrés (y compris le tourisme d’affaires).
Un véritable déclin, sachant qu’à la période faste, ce secteur représentait 5,7 % du PIB, pour retomber à 1,7 % en 2017.
Devant l’ampleur de la situation, les différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce département, se sont évertués à tenter de redresser ce secteur en mal de reconnaissance, sans grands résultats.
Toutes les pistes ont été explorées, pour redorer le blason terni de ce secteur.
Aussi, et dans la continuité de ses prédécesseurs, le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, Mohamed Hamidou, a insisté, dimanche dernier à Mostaganem, sur la nécessité d’introduire dans les circuits touristiques, les sites historiques du pays, en particulier les lieux chargés d’histoire de la Glorieuse Guerre de libération nationale.
Le ministre a mis par ailleurs, l’accent sur la promotion de ces monuments historiques dans le cadre de la « destination touristique Algérie », de même que d’autres atouts tels que le tourisme religieux, forestier et culturel, en plus de la mise en place de mesures incitatives pour améliorer la qualité des services et encourager le tourisme intérieur.
Or ce sont les services et prestations fournis qui sont le talon d’Achille de ce secteur, ajouté à des investissements en recul, sauf pour le tourisme d’affaires.
Pour beaucoup d’observateurs, le tourisme en Algérie souffre en plus, de ses mauvaises prestations, d’un manque de vision à long terme, de formation. Et de diversification.
Réaffirmer la relance
Depuis au moins quatre ans, les responsables qui se sont succédés à la tête du ministère du Tourisme, ne cessent de réaffirmer la volonté des pouvoirs publics de relancer le secteur pour le développement et la diversification d’une économie trop dépendante des hydrocarbures.
Or, Malgré la réaffirmation régulière d’une volonté de changer les choses, les budgets alloués sont en baisse. De 4 289 735 000 dinars en 2012, le budget du département est passé à 3 157 141 000 dinars dans le cadre de la loi de Finances pour 2018. Pas de quoi se donner les moyens d’une politique de relance.
En sus de cela, confrontée à une forte concurrence dans le bassin méditerranéen, l’Algérie souffre d’un véritable problème de promotion. Pour se renseigner sur notre destination, les étrangers désirant visiter le pays, ont le choix entre les pages Facebook de certains opérateurs et les sites de certaines institutions publiques, dont celui du ministère du Tourisme, décliné en deux langues seulement, arabe et français.
L’anglais y est absent. Cela restreint beaucoup de monde, y compris la clientèle chinoise (entre autres), qui fait les beaux jours du tourisme français par exemple, et même depuis un certains temps, marocain et tunisien.
R. H.