La sécurisation de l’approvisionnement des populations en eau potable est un souci majeur auquel le gouvernement accorde un intérêt particulier en ce moment. Le ministre des Ressources en eau, Arezki Barraki, qui a effectué lundi dernier, une visite d’inspection dans la wilaya d’Alger, n’a pas manqué de rassurer quant à l’efficience du programme mis en place en vue d’anticiper et de compenser le manque des eaux pluviales enregistré, ces derniers mois, à travers le pays.
Par Nabila Agguini
Conscient des impératifs qu’impose la situation actuelle, marquée par la raréfaction des ressources hydriques, avec un potentiel national ne dépassant pas 23,2 milliards de mètres cubes par an, le ministre des Ressources en eau estime que ce volume est «insuffisant», avec seulement une moyenne annuelle de 540 mètres cubes par an et par habitant, alors que la moyenne mondiale fixée par les Nations unies est de 1 000 mètres cubes.
Evoquant le nouveau programme mis en place, le premier responsable du secteur affirme que ce dernier comprend la réalisation d’une multitude de projets, notamment le forage de 71 puits dont 62 déjà opérationnels, ce qui permettra, selon lui, un gain prévisionnel total de 150 000 m3/jour.
«Notre objectif est de constituer une réserve de près de 120 000 m3/j par l’exploitation des eaux souterraines dans le cas où la pluviométrie s’améliore dans les mois à venir», a-t-il souligné, avant de préciser que «ces projets devraient être réceptionnés en totalité au mois de février prochain.»
Des projets classés «prioritaires»
Classés comme «prioritaires», ces projets permettront de combler le déficit en eau engendré par la faible pluviométrie de ces derniers mois. Cependant, et comme précisé dans l’entretien qu’il a accordé à notre hebdomadaire (voir pages 7, 8 et 9 du présent numéro), M. Berraki rappelle que d’autres sources sont à mettre à contribution, sachant que «dans notre pays, les eaux de surface, qui incluent les barrages, n’assurent que 27% des approvisionnements en eau». «Le reste est surtout assuré par la ressource souterraine, à hauteur de 60% et représente une part prépondérante dans la satisfaction des besoins en eau potable, en irrigation et autres besoins.», précise-t-il avant d’ajouter que cela s’ajoute à «l’apport du non conventionnel qui va monter progressivement en cadence, grâce au soutien ferme de l’État à l’effort d’investissement notamment dans le dessalement d’eau de mer, qui représente déjà à lui seul 13% du mix hydraulique.»
Entre autres sources d’approvisionnement non conventionnelles, il y a notamment l’eau issue des traitements des stations d’épuration. A ce titre, et rien qu’au niveau de la wilaya d’Alger, il a été procédé à la mise en service d’une nouvelle station d’épuration à Mahelma d’une capacité pouvant atteindre 40.000 m3/j. Une autre station d’épuration sera également réalisée à El-Hamiz et permettra de traiter les eaux usées de plusieurs communes des régions centre et est de la capitale, a fait savoir le ministre. Sur ce, M. Barraki a mis l’accent sur la nécessité de multiplier le nombre des stations de dessalement de l’eau de mer «afin d’accroitre le taux approvisionnement en eau pour satisfaire les besoins.»
Concernant la pluviométrie, M. Barraki a déclaré que les pluies enregistrées ont permis de récolter 500 millions de m3 à la mi-novembre, estimant que cette quantité profitera beaucoup plus au secteur agricole. Selon lui, «les barrages sont alimentés par les pluies qui s’abattent habituellement entre les mois de février et avril.»
N. A.