Le président de l’Anca (Association nationale des commerçants et artisans) n’a pas caché sa déception quant aux modalités d’attribution des aides de l’Etat. Joint par téléphone, il a résumé en quelques mots la situation.
Eco Times : Les conditions d’indemnisation des commerçants sont désormais connues. Quelle en est votre appréciation ?
Hadj Boulenouar: Les aides de l’Etat sont en soi une bonne chose. Mais ce sont les modalités d’attribution ainsi que le versement des cotisations Casnos qui posent problème. La situation demeure floue. Dans certaines wilayas, des commerçants sont aidés, alors que dans d’autres, ils ne le sont pas. L’ultime décision d’attribution revient au wali, qui agit alors selon ce dont il dispose comme moyens. C’est déjà, un inconvenant sur le fond.
De plus, il y a trop de disparités entre les wilayas. Certaines collaborent parfaitement, alors que d’autres mettent des bâtons dans les roues des commerçants et artisans, en trouvant n’importe quel prétexte pour refuser l’accès aux aides.
Comment corriger ces anomalies, selon vous ?
Il faut absolument que les représentants de l ‘Etat à tous les niveaux parlent d’une même voix. Ce qui est valable dans une région devrait l’être aussi dans les autres. Je précise surtout que si une décision est prise, son application devra suivre à partir du bas de l’échelle de commandement. De plus, ces aides dans leur majorité sont mal comprises et ce, d’autant plus que notre adhérent est mal informé. L’information circule très mal, et les commerçants des coins reculés du pays ne sont même pas au courant de ces aides. Des wilayas comme Tiaret, Batna, et certaines communes d’Alger, nous ont sollicité pour la constitution et la vérification des dossiers de demandes de nos adhérents et de les leur transmettre, une fois finalisés. Cela a permis assurément de désengorger les recettes des impôts.
S’agissant du paiement des cotisations, l’Anca juge cette décision aberrante et non justifiée. Comment exiger le versement de cotisations, alors que le commerçant ou artisan bénéficie de l’aide de l’Etat ?
Pour cela, l’Anca demande de différer à 2022 les paiements des cotisations, sinon, à la mi-2021, si la pandémie est, d’ici là, terminée.
De plus, l’Anca demande surtout des prêts à taux nuls pour les commerçants ayant bénéficié de ces aides, avec remboursement échelonné à partir de 2022.
Propos recueillis par Réda Hadi