La relance de l’économie nationale est le cheval de bataille du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’Algérie qui se trouve à la croisée des chemins, est appelée à assoir un nouveau modèle économique basé sur une économie productive indépendante des hydrocarbures et, également, sur l’économie du savoir.
Par Akrem R.
Le chef de l’Etat, lors du discours adressé avant-hier à la Nation, a été catégorique sur ce point, en soulignant la nécessité d’aller de l’avant pour la concrétisation du Plan de relance économique de «l’Algérie Nouvelle». En effet, le Président a estimé que le temps était venu de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement».
C’est un message clair pour le prochain Exécutif, qui aura sans doute, à s’atteler à la rude mission de la concrétisation du plan d’action, vu les différentes contraintes bureaucratiques et certaine force d’inertie, de l’ancien régime, qui ont toujours été et demeurent à l’œuvre.
Après avoir rappelé les effets néfastes de la pandémie sur l’économie mondiale, en faisant savoir que les économies des nations puissantes et développées avaient enregistré une récession dépassant les 80%, M. Tebboune a indiqué que la Covid-19 avait, également, impacté l’économie nationale. Mais, avec un degré moindre, précise-t-il, et ce, grâce, notamment, aux mesures d’accompagnements prises par l’Etat.
«Les mesures que nous avons prises, notamment de solidarité, d’aide et d’atténuation de l’incidence de la crise sur les opérateurs économiques, ont permis de surmonter cette conjoncture au moindre préjudice», a-t-il souligné. L’heure, pour le Chef de l’Etat, est de se lancer dans l’après-Covid-19, à travers le développement de l’investissement productif et créateur de richesses.
«Aujourd’hui, le moment est venu pour redémarrer notre économie. J’ai rencontré des investisseurs et je les ai encouragés à poursuivre la mise en œuvre de la stratégie tracée pour la relance de l’investissement, un investissement créateur de postes d’emploi et de richesses, et à s’écarter de l’économie factice que nous pratiquions et qui était principalement basée sur les importations et la surfacturation», a-t-il exhorté.
L’entrepreneuriat de jeunes …un intérêt particulier
Les jeunes, cette force de frappe de l’Algérie, bénéficieront d’un traitement particulier de la part du président de la République. Ils sont, d’ailleurs, dans le cœur du nouveau plan de relance du gouvernement. C’est dans ce sens, dira-t-il, que s’est inscrite la création de deux départements ministériels dédiés à cette frange et d’un Fonds national pour le financement des start-up et des micro-entreprises. Le Président Tebboune a également salué «la détermination» et «l’esprit d’innovation» dont ont fait montre les jeunes pendant la pandémie de Covid-19, sur les plans technique, scientifique et économique, soulignant à ce propos qu’ils sont restés forts dans les moments difficiles.
Il a insisté sur la nécessité de continuer sur cette voie et d’être compétitifs dans ces domaines. La compétence est ouverte entre eux, dira d’emblée M. Tebboune, pour la création d’emplois pour eux et pour d’autres jeunes, en se montrant optimistes pour l’avenir. «La stratégie va nous permettre d’aller loin dans nos objectifs pour la création de la richesse», a-t-il dit. Notons que dans le cadre de la LF 2021, des mesures incitatives inédites ont été accordées aux startups, dans le but de créer un écosystème propice pour ce genre d’entreprises activant dans l’innovation.
Dans ce cadre, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Startups, Yacine El-Mahdi Oualid, a estimé que les startups sont en mesure de «révolutionner» le secteur des Finances en Algérie. «L’économie moderne repose sur les jeunes entreprises innovantes qui ont la capacité d’évoluer rapidement dans différents domaines» a indiqué M. El-Mahdi Oualid à l’occasion de la «Rencontre place financière d’Alger et Startups», organisée sous le slogan «Ensemble, construisons la finance de demain».
Exonération de l’IRG : 6,5 millions de citoyens concernés
Sur un autre registre, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a fait savoir que l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 de DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG), a bénéficié à quelque 6,5 millions de citoyens. «L’engagement que j’avais pris lors de ma campagne électorale d’exonérer les salaires inférieurs à 30.000 DA a été concrétisé au profit de quelque 6,5 millions de citoyens», a-t-il déclaré, en ajoutant que cette mesure, prise dans le cadre des nombreux chantiers ouverts depuis le début de son mandat «en faveur des faibles classes sociales, a été appliquée malgré les difficultés financières, suite à la baisse des cours du pétrole et de la crise sanitaire mondiale».
Evoquant le relèvement du Salaire national minimum garanti (SNMG) de 18 000 à 20 000, le Président Tebboune a expliqué que cette décision traduisait sa pleine conscience de «la souffrance» des faibles revenus et de la nécessité d’une meilleure prise en charge sociale d’Algériens «en difficulté depuis de nombreuses années».
Il a assuré, dans ce contexte, que «l’Etat continuera à prendre en charge les enfants de l’Algérie et à lutter contre l’argent sale découlant de la surfacturation pour l’investissement à l’étranger».
Des facilitations administratives
Par ailleurs, et afin de remédier aux contraintes administratives, des chantiers de réformes et de la numérisation sont d’ores et déjà ouverts au niveau des administrations de secteurs concernés. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a, à ce propos, instruit mercredi dernier les ministres concernés, à l’effet d’accélérer le processus de simplification engagé en matière de facilitations administratives pour la relance économique et de mettre en place un point focal au niveau de chaque département pour contrôler les mesures prises dans ce cadre.
Ces instructions ont été données lors d’une réunion du gouvernement, présidée par M. Djerad et qui s’est déroulée par visioconférence, selon un communiqué des services du Premier ministère. Dans l’objectif d’assurer la transformation et le développement de l’économie nationale en agissant, notamment, sur le volet de la modernisation et de la débureaucratisation de son environnement administratif, l’ensemble des activités économiques et commerciales soumises à des autorisations préalables ont été recensées sur la base de quatre critères, à savoir, le mode de dépôt et de délivrance des actes (guichet ou plateforme numérique), le nombre de pièces constitutives du dossier, le délai de traitement et de délivrance des actes, ainsi que la gestion centralisée ou déconcentrée des demandes.
A. R.