Après près de trois années d’arrêt, l’investissement en Algérie reprend des couleurs et l’année 2023, de l’avis du patronat et experts, sera celle de l’investissement par excellence. Les chiffres officiels annoncés par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), en font foi.
Par Akrem R.
Quelque 1 106 projets d’investissements sont déjà enregistrés, selon un premier bilan arrêté le 4 févier 2023, présenté par le directeur général de l’Agence, en l’occurrence, Omar Rekkache. Ce chiffre reflète le retour de la confiance chez les investisseurs et les bienfaits de la nouvelle loi sur l’investissement, dans laquelle des facilitations et avantages importantes ont été introduites, notamment, la mise en place d’un guichet unique, outre une stabilité juridique de pas moins de 10 ans.
S’exprimant en marge d’une rencontre entre l’agence et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), que préside Kamel Moula, Rekkache a fait savoir que ces projets d’investissements enregistrés, d’une valeur de 375 milliards de DA, participeront à la création de 29 000 emplois. Au 19 janvier, ce chiffre était de 852 projets enregistrés. Le nombre de projets inscrits au niveau du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers est de 35, parmi lesquels figurent 26 projets d’investissements directs étrangers (IDE), dont 15 en partenariat avec des Algériens, a-t-il indiqué. Les projets industriels viennent en tête, suivis par le secteur agricole avec 60 projets d’investissement.
9 539 projets en cours de réalisation
Par ailleurs, le nombre des projets légués à l’AAPI par l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) s’élève à quelque 9.539 projets en cours de réalisation, a fait savoir le même responsable, précisant que 347 d’entre eux sont achevés et non encore mis en exploitation.
Le portefeuille des investissements qui relevaient de la compétence du Conseil national de l’investissement (CNI) comprend, pour sa part, 99 projets structurants en cours de réalisation, selon le directeur, dont 28 sont achevés et mis partiellement en exploitation. Le DG a, en outre, présenté une synthèse des doléances des investisseurs auprès de l’agence, notamment, concernant le foncier économique et le permis de construire.
S’agissant du foncier, plusieurs investisseurs ont relevé la nécessité de prévoir la reconversion de la concession après son terme, afin d’assurer la pérennité du projet d’investissement qui en a bénéficié, ainsi que l’impératif d’assainir les zones industrielles et les aménager pour accueillir des projets d’investissement.
Quant au permis de construire, l’intérêt de réduire les délais entre l’octroi de la concession et l’obtention du permis, ainsi que la réduction des intervenants pour la simplification du processus d’obtention, ont été mis en avant. Placée sous la tutelle du Premier ministre, l’AAPI a remplacé l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) en application de la nouvelle loi sur l’investissement en vigueur depuis juillet 2022.
Une agence du foncier économique pour bientôt ?
Toutefois, si le guichet unique est déjà opérationnel, permettant à l’investisseur d’avoir son registre du commerce et numéro d’identification fiscale (NIF) en une heure, la contrainte du foncier économique persiste. Les investisseurs doivent patienter encore, en attendant la promulgation d’une nouvelle loi régissant le foncier économique, relevant du domaine privé de l’Etat. Un projet de loi a été présenté lors d’un Conseil des ministres en janvier dernier, mais le président de la République l’a refusé, en ordonnant sa révision et son enrichissement et pour que tout le processus soit numérisé pour éviter la bureaucratie. Par le passé, rappelle-t-on, des dérives et dépassements graves ont été enregistrés dans le domaine d’octroi du foncier industriel, agricole et touristique.
Depuis 2020, une vaste opération de recensement et de récupération du foncier non exploité avait été lancée, dont des parcelles importantes ont été récupérées par le ministère de l’Industrie.
Par ailleurs, la tutelle a lancé un programme pour la réalisation de cinq nouvelles zones industrielles, dont trois sont fin prêtes et également la réhabilitation d’autres zones industrielles et zones d’activités. En somme, la problématique du foncier sera bientôt résolue et l’acte d’investissement deviendra une réalité sur le terrain.
A. R.