«Les 60 milliards de dollars de réserves de change sont suffisants pour une relance, sachant que d’autres pays sont contraints d’emprunter quelques milliards auprès des institutions internationales», a déclaré le Président Tebboune lors de son entrevue avec des médias nationaux, diffusée sur la Télévision et la Radio publiques le dimanche 19 juillet 2020.
Assurant que l’essentiel est dans la gestion, le chef de l’Etat a cité, en outre, quelques 25 milliards de dollars de recettes d’hydrocarbures auxquels s’ajoutent 25 milliards de dollars de revenus du secteur de l’agriculture. Il a annoncé, dans ce sens, des changements au plan économique visant à mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures et à construire une nouvelle économie basée sur la création de richesses, la compétitivité et l’innovation. Le Président Tebboune a exprimé le vœu de voir le Plan de relance de l’économie nationale, qui sera annoncé lors de la réunion prévue les 16 et 17 août prochain, «faire l’objet d’une unanimité ou du moins une quasi-unanimité». Il est à noter que la nouvelle vision est axée également sur l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs et sur un rôle central des petites et moyennes entreprises, ainsi que des micro-entreprises et des startups, qui sont génératrices d’emplois d’une part et à la portée des porteurs de projets d’autre part. Dans cette nouvelle approche, le secteur des hydrocarbures constituera «un support supplémentaire» pour l’économie nationale, en créant de la valeur ajoutée, a détaillé le Président de la République rappelant l’arrêt de l’importation des carburants définitivement à partir de 2021.
Révision de la législation régissant l’économie
Evoquant l’impérative révision des lois régissant l’économie nationale en vue d’assainir le climat économique et opérer une rupture avec les pratiques, le président de la République a rappelé que certains avaient tiré profit des lacunes juridiques, notamment en matière de marchés publics et de transfert de fonds vers l’étranger. Par ailleurs, le président Tebboune a insisté sur l’importance de préserver le caractère social de l’Etat en veillant à «la répartition équitable du revenu national entre tous les citoyens» estimant que les disparités sociales pouvaient être «une bombe à retardement». Il a mis en avant, dans ce contexte, l’impératif d’accorder aux zones d’ombre leur part en matière d’opportunités de développement et d’égalité de chances, assurant que «La majorité des citoyens ne demande pas la fortune mais simplement la préservation de leur dignité». A une question sur les parties étrangères pouvant contribuer à la mise en œuvre du nouveau plan économique, le Chef de l’Etat a affirmé qu’il existait plusieurs pays amis économiquement solides qui pourraient accompagner les Algériens dans l’exécution de la nouvelle stratégie économique.