Aujourd’hui, les relations université–industrie, quels que soient leurs niveaux de développement et leurs formes institutionnelles, s’inscrivent dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance économique. En Algérie la situation est plus complexe, face à deux entités qui se rejettent les responsabilités.
Par Sid-Ahmed Dziri
Cet éloignement a causé beaucoup de torts, d’un côté comme de l’autre. Ceci s’est répercuté sur l’étudiant diplômé qui trouvait beaucoup de difficultés pour accéder à l’emploi et ouvrir la porte des entreprises, malgré un parcours universitaire brillant. L’entreprise, à son tour, se voyait privée d’une ressource humaine compétente pouvant lui ramener de la valeur ajoutée.
En Algérie, plus de 120 000 diplômés, selon des chiffres officiels, quittent l’université annuellement sans avoir tous les acquis nécessaires leur permettant d’avoir de réelles chances d’insertion dans le monde du travail. Sur ce nombre, 12% seulement réussissent à décrocher des postes d’emploi.
Ceci a incité l’Etat à engager une nouvelle stratégie ayant pour cible trois axes majeurs : la réforme de la gestion de l’université ; celle des enseignements du supérieur ; et la réforme de la fonction publique. Ces réformes ont permis de dessiner le nouveau paysage de l’université algérienne en lui offrant un environnement d’apprentissage qui favorise l’esprit d’entreprise.
Si ces deux entités s’accordent à dire que le partenariat ne peut être que la pierre angulaire d’une nécessaire coopération, il n’en demeure pas moins que les deux parties se rejettent la faute de ce semi-succès.
Jeter les ponts pour un véritable partenariat
Les entreprises se plaignent de ne pas trouver les compétences nécessaires à leur évolution, évoquant principalement des corps de métiers qui ne répondent pas à leurs exigences.
Il est certain que le succès d’une l’entreprise, quelle que soit sa taille, est souvent lié à son innovation et à sa différenciation par rapport aux concurrents, mais ne peut trouver de solutions que dans un partenariat dynamique avec une unité de recherche universitaire.
L’université a accumulé un savoir-faire scientifique appréciable, et elle souhaite valoriser et investir cette recherche sur le plan pratique, en faisant collaborer les entreprises par des investissements conséquents
Et c’est là où le bât blesse, les entreprises sont très frileuses à investir dans n’importe quel domaine, laissant ce poids à Etat providence.
D’un autre côté, il serait souhaitable de voir les universités «traduire» les diplômes délivrés en un référentiel de compétences et de métiers qui rend, ainsi, les formations beaucoup plus lisibles pour les entreprises.
Les universités et les entreprises doivent travailler de concert pour identifier la demande de compétences nouvelles ou actualisées et y répondre. En parallèle, le marché du travail doit valoriser et reconnaître ces compétences actualisées et mises à niveau.
S.-A. D.