Hadj Tahar Boulenouar, président de l ‘ANCA
Eco Times : Avec la crise sanitaire que nous traversons actuellement, la position des pharmaciens a-t-elle évolué pour une plus grande distribution des bavettes ?
Hadj Tahar Boulenouar : Effectivement, l’attitude des pharmaciens au début de la crise a été totalement corporatiste. Après des contacts multiples, la raison a prévalu. Ceux-ci sont revenus à de meilleurs sentiments et reconnaissent en plus que leurs capacités ne leur permettent pas de satisfaire la demande. Donc, de ce côté tout va bien. Reste aux pouvoirs publics de mettre en place les mécanismes nécessaires pour une plus large distribution.
Les problèmes relatifs à la confection de masques sont-ils toujours d’actualité, et avez-vous observé une évolution ?
Certaines difficultés ont été aplanies, reste que ce type de confection est nouveau en Algérie, et il n’existe pas de réseau de distribution spécifique. Ce qui fait que pour beaucoup de fabricants, les invendus sont énormes et engendrent de ce fait des problèmes de trésorerie. Je tiens à souligner que tous nos artisans ont répondu présents à l’appel pour la confection de masques, mais les problèmes intrinsèques à cette nouvelle filière ont empêché un développement conséquent.
Vous venez de dire que cette filière est nouvelle. Donc, nous n’étions pas prédisposés et encore moins outillés pour faire face à cette demande qui ne cesse de croître. Les normes de fabrication sont-elles observées ?
Après un temps de flottement et d’adaptation, nos artisans ont vite maîtrisé les techniques. Quant aux normes, il y a une véritable coopération entre les artisans et le secteur sanitaire ainsi que les centres de formation professionnelle, au niveau local. Ceux-ci obtiennent, donc, auprès des services de santé (hôpitaux entre autres) le quitus nécessaire à la distribution.
Propos recueillis par Réda Hadi