«L’agriculture de montagne et un secteur qui peut rapporter beaucoup. Malheureusement, dès l’indépendance, elle a été laissée pour compte. Cela résulte d’un mauvais choix stratégique. La frange littorale représente une très grande partie de la SAU (surface agricole utile), que l’on pouvait exploiter. L’agriculture de montagne, c’est surtout l’arboriculture. On pouvait aisément planter des arbres ne serait-ce que pour le bois. A la Bourse de Chicago, le m3 de bois se négocie autour de 1 000 dollars. C’est bien plus que le pétrole, sur lequel l’Algérie a dépensé sans compter et a oublié les solutions alternatives.
Regardez l’Iran, par exemple : l’agriculture de montagne représente une part conséquente du PIB. Cela est dû à une planification à moyen terme. Ce qui n’est pas le cas pour nous. Nos politiques ne sont pas formés à la question économique, et leur vision est limitative. On s’est concentré sur l’énergie et voilà le résultat. Nous en sommes réduits a rechercher coûte que coûte à diversifier notre économie, alors qu’on aurait pu faire cela dès 1990.
Des les années 1990, il fallait avoir une vision à moyen terme sur 15 ans. Sauf que l’agriculture de montagne représentée essentiellement par l’arboriculture ne permet pas des bénéfices immédiats. Et je pense que c’est une des raisons majeures qui ont fait que ce secteur a été délaissé. En somme, l’agriculture de montagne a pâti d’un mauvais choix.»
Propos recueillis par Réda Hadi