L’annonce de la découverte d’un vaccin a eu des effets positifs sur les prix de pétrole qui ont, d’ailleurs, enregistré vendredi dernier, une forte hausse après les annonces faites sur l’efficacité d’un vaccin anti-Covid-19.
Par Nahida Lyna
En effet, le prix de baril de Brent a gagné 6,39 % par rapport à la clôture de vendredi, pour s’établir à 41,97 dollars pour la livraison de janvier. Aux Etats-Unis, le baril américain de WTI pour décembre a gagné 8,51 % pour finir à 40,19 dollars.
Cet important rebond des prix est intervenu après l’annonce par les laboratoires, Pfizer et Bionech, d’un vaccin contre la Covid-19 «efficace à 90%», selon la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3, suscitant l’espoir de voir la demande de l’or noir repartir.
Pour rappel, les deux laboratoires Pfizer et Bionech on affirmé, vendredi dernier, que le vaccin contre le coronavirus (Covid-19), développé par les deux entreprises pharmaceutiques, est «efficace à 90%».
Par ailleurs, dans le sillage de l’épidémie qui a fait chuter la demande pétrolière en Chine, l’Arabie saoudite et la Russie se remettent d’accord et s’attaquent aux Etats-Unis. Principal moteur de la demande pétrolière, la Chine représente 13,7 % de la consommation mondiale, soit 14 millions de barils par jour. La crise de la Covid-19, l’arrêt de la production industrielle et la restriction des bateaux dans les ports ont fait plonger la demande mondiale et les prix. Face à cette baisse, l’Opep+ pourrait «ajuster» l’accord sur la réduction de la production de pétrole, qui vise à endiguer la baisse des prix due à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande, a déclaré, lundi 9 novembre dernier, le ministre saoudien de l’Energie.
Les propositions de l’Arabie saoudite
La pandémie liée au coronavirus n’a pas été sans impacter lourdement le marché pétrolier , qui était déjà fragile et inconstant. En septembre dernier, l’Opep s’était montrée pessimiste vis-à-vis de la demande mondiale de pétrole, cette année et en 2021, en raison de la faiblesse persistante de la demande dans certains pays asiatiques, à la suite de la pandémie de la Covid-19.
Sa prévision de l’évolution de la demande a été, par conséquent, révisée à la baisse de 0,4 million de barils par jour (mb/j), par rapport au mois d’août 2020, indique l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport mensuel sur le pétrole.
Suivant un accord conclu en avril, l’Organisation des pays exportateurs (OPEP) et ses alliés, Russie en tête, avaient confirmé à la mi-octobre que le retrait actuel de 7,7 millions de barils par jour (sans compter les éventuels rattrapages des retardataires), serait ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021. «Avec le consensus de tous, nous pourrions naviguer avec cet accord et l’ajuster, en fonction de ce que l’avenir nous réserve», a indiqué le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, lors d’une conférence virtuelle organisée par les Emirats arabes unis. Les membres de l’OPEP+ sont, donc, d’accord «sur le principe d’ajuster» les accords, a-t-il ajouté sans donner plus de détails, mais en soulignant que la stratégie mise en place permettait de stabiliser les marchés malgré la nouvelle propagation du coronavirus en Europe.
«Avec le consensus de tous, nous pourrions naviguer avec cet accord et l’ajuster, en fonction de ce que l’avenir nous réserve», a indiqué le ministre saoudien.
Les acteurs et observateurs du marché s’interrogeaient depuis plusieurs jours sur une réaction plus drastique de l’OPEP+, alors que le tableau se noircit du côté de la demande, plombée par le regain de la pandémie de la Covid-19 en Europe et aux États-Unis, outre les mesures de protection qui risquent d’entraver la consommation et l’activité économique.
«Historiquement, l’OPEP et l’OPEP+ ont réussi à gérer les fluctuations (du marché) au fur et à mesure qu’elles se produisaient», a déclaré, par ailleurs, le ministre saoudien.
L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, a subi une double crise avec la baisse des prix de l’or noir et le ralentissement de l’activité lié à la pandémie.
Les pays producteurs ont prévu de se retrouver la semaine prochaine, le 17 novembre.
N. L.