L’évasion fiscale a toujours été le mal qui ronge notre économie, engendrant des manques à gagner évalués en milliards chaque année. Ajoutés à la surfacturation qui constitue un crime économique par excellence, ce phénomène fait perdre à l’Etat des sommes colossales estimée à 12 milliards de dinars depuis l’indépendance.
Les chiffres donnent froid dans le dos. En janvier dernier, le Directeur Général des Impôts (DGI) a annoncé que le préjudice engendré par l’évasion fiscale durant les 15 dernières années était de l’ordre de 40 milliards de dollars. Pour arrêter la saignée, le président Tebboune n’était pas allé du dos de la cuillère. En effet, dès son installation, il a exprimé son intention de «criminaliser l’évasion fiscale», en érigeant le non-paiement des impôts au rang de «crime économique». Et c’est dans cette logique que s’inscrit le ministère des finances, sous la houlette d’Aymen Benabderrahmane, lequel a affirmé, ce mardi, que le Projet de loi de finances (PLF-2021) œuvrera à «la rationalisation de l’exploitation des ressources budgétaires et l’élargissement de l’assiette fiscale», ajoutant que l’Etat œuvrera à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, ainsi que la surfacturation. Annonçant «la création d’un système de veille fiscale pour la lutte contre la fraude et l’évasion dans le souci de protéger l’économie nationale», le ministre des Finances a fait savoir lors de la présentation du PLF 2021 devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) que ce projet vise à alléger la pression fiscale sur les entreprises lésées.
E. T.