Avec une production globale de 3,5 millions de tonnes d’acier et de fer, soit 10,8% de la production des pays arabes, l’Algérie ambitionne d’en finir définitivement avec l’importation de la matière première, en assurant une autosuffisance à court terme et devenir un pays exportateur, par excellence, à partir de 2025.
Par Akrem R.
C’est, du moins, ce que le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a annoncé, hier à Alger, en marge de l’inauguration de la deuxième édition du Salon internationale du fer, l’acier et des produits miniers «Metal et Steel algeria expo 2023 ».
En effet, les ambitions sont affichées et tous les moyens sont mis à la disposition des entreprises publiques et privées pour relever ce défi. «Notre objectif est d’exploiter nos gisements miniers en partenariat, afin de répondre à la demande locale et d’arrêter les importations, tout en s’orientant vers l’export», a souligné le ministre dans son allocution.
Il est à noter que nos importations de ce métal (fer et acier) avoisinent les 2 milliards de dollars/an. Un montant conséquent et qui pèse lourdement sur le Trésor public.
À cet effet, il est nécessaire d’orienter les efforts vers l’exploitation et la transformation de la matière première localement. Des gisements importants de ces produits ne sont pas encore exploités.
Selon le ministre, l’exploitation des gisements miniers permettra l’ouverture de nouvelles perspectives et opportunités d’exploration, de commercialisation et, surtout, d’investissements entre opérateurs économique algériens et étrangers.
Le gouvernement mise sur Ghar Djebilet
Le gouvernement dans sa stratégie de développement table sur la mine de Ghar Djebilet (Tindouf), avec des réserves estimées à 3 milliards de tonnes, dont l’exploitation primaire a été lancée en 2022. La capacité de production actuelle est estimée entre 2 millions à 3 millions de tonnes /an.
C’est à partir de 2025, que la production de ce gisement atteindra sa vitesse de croisière pour atteindre les 12 millions de tonnes de fer/an. Une production qui permettra de couvrir toute l’activité de transformation du fer en Algérie.
«Nous sommes convaincus que ce genre d’infrastructure industrielle va donner une nouvelle dynamique au développement local, transfert de technologie par des partenariats et l’exploitation selon des chaînes de valeurs. Ceci permettra à notre pays d’engranger des recettes supplémentaires hors hydrocarbures», a indiqué Zeghdar.
Pour atteindre ces objectifs, le ministre a estimé nécessaire que les différents intervenants s’organisent au sein d’un groupement afin d’unifier les efforts et d’arriver à produire du fer et de l’acier «made in algeria», conformément aux normes internationales.
En effet, un cluster pour les activités du métal sera bientôt créé. «Notre département accordera toute l’aide et l’accompagnement nécessaires aux industriels activant dans ce domaine», dira-t-il.
S’agissant du géant public en acier, « El Hadjar», le ministre a annoncé que le complexe produit actuellement quelque 800 000 tonnes de produits en fer et acier (rond à béton, câbles pour engins et fer plat).
Un deuxième plan de développement sera lancé incessamment, annonce-t-il, en faisant savoir que le complexe sera doté d’un matériel nouveau notamment, pour la production d’hexogène.
Les espoirs sont donc mis sur ce géant en phase de restructuration. « Notre objectif est d’arriver à la production d’un million et 200 000 tonnes/an, soit, d’atteindre sa production maximale», souligne le ministre, en relevant qu’en 2022, l’Algérie a exporté quelque 500 000 tonnes d’acier, soit une valeur de 1,5 milliard de dollars.
Augmenter les exportations à 1, 5 milliard de dollars/an
Sur ce point, le ministre du Commerce, Kamel Rezig a affirmé que le gouvernement compte énormément sur cette filière industrielle pour l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. « Notre premier objectif est de satisfaire le marché local en matière première à moyen terme (d’ici 2025).
Quant au deuxième objectif il est d’augmenter nos exportations pour atteindre 1,5 milliard de dollars/an. Nous avons les moyens et les potentialités pour la réalisation de ces deux objectifs et l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour le développements de cette industrie de transformation d’acier»
S’agissant du complexe sidérurgique de Bellara, fruit d’un partenariat réussi avec les Qataris, dira le ministre, une production de 250 000 tonnes a été mise sur le marché et l’exportation de quelque 220 millions de dollars en 2022. Quant au complexe Tosyali Algérie, situé à Bethioua (Oran), il a réussi à exporter 571 000 tonnes vers plusieurs marchés à l’international en 2022.
Le complexe entend renforcer ses investissements afin d’atteindre une production de plus de 6 millions de tonnes d’acier à l’horizon 2025. Une usine d’acier plat est en cours de construction. Ce projet, avec un coût global avoisinant le 1,5 milliard de dollars verra le jour en 2025. Il a pour objectif d’alimenter les besoins de l’industrie de l’électroménager ainsi que celle de l’automobile.
D’une capacité de production annuelle de 2 millions de tonnes, cette nouvelle usine de production engendrera la création de près de 2000 emplois directs. Cette même source a également précisé qu’en termes d’exportation d’acier plat, Tosyali Algerie envisage d’atteindre les 2 milliards de dollars par an.
Il est à noter 40 exposants ont pris part à ce salon regroupant les différents opérateurs des industries sidérurgique et métallurgique, ainsi que les opérateurs dans le domaine des produits miniers.
A. R.
ان الدولة عازمة علئ جمع صناعة الحديد والصلب في تكتل او قطب صناعي