La crise sanitaire de la Covid-19 et surtout la guerre en Ukraine, avec tous ses contraintes pour l’économie mondiale, poussent les entreprises européennes, notamment allemandes, à relocaliser leurs chaînes d’approvisionnement.
Par Akrem R.
Pour cela, elles se mobilisent pour rapatrier, tout ou une partie, de leur outil de production de Chine ou d’autres pays d’Asie pour raisons purement économiques. Les prix du fret et les coûts de production ne sont plus compétitifs, notamment, suite à la crise énergétique suivie par une flambée historique des prix du gaz. Donc, la délocalisation s’impose d’elle-même pour les entreprises allemandes.
De l’avis de beaucoup d’experts, l’Algérie se présente comme étant une terre d’accueil des délocalisations. Elle est même en mesure d’accueillir sur son territoire une partie de cet appareil industriel. «L’Algérie a tous les atouts en matière de relocalisation, notamment, sa proximité géographique avec l’Europe, la disponibilité de l’énergie à des prix très bas, des infrastructures de transport, la main-d’œuvre qualifiée moins coûteuse sur le marché de l’emploi et, surtout, l’ouverture vers les marchés africain et arabe», a souligné Mohamed Sayoud, expert en économie et directeur général d’Invest Design Consulting.
En effet, l’adhésion de l’Algérie à la ZlecaF garantira un marché de 1,5 milliard de personnes pour les investisseurs et producteurs installés dans notre pays. Notre interlocuteur estime que notre pays peut intégrer facilement le mouvement de relocalisation dans le processus de sa politique nationale industrielle. En termes clairs, l’Algérie est appelée à investir dans cette situation de crise que traversent les entreprises allemandes, notamment. Selon l’expert en investissement et industrie, Mohamed Sayoud, quelque 14 700 entreprises germaines sont en faillite, et cela, sans compter les autres PME qui traversent des difficultés en matière de trésorerie et d’approvisionnement. C’est un nombre important, dira-t-il. Pour cela, recommande-t-il, il faut lancer une large campagne de communication sur les opportunités d’investissement en Algérie, en ciblant les entreprises dont on en aura besoin pour la diversification de l’économie nationale. Dans ce cadre, il y a la possibilité de proposer d’entrer en partenariats avec des sociétés algériennes, ou de profiter de leur situation pour l’acquisition du matériel et des équipements pour les réinstaller en Algérie, détaille-t-il. Dans ce cadre, les autorités doivent accorder des facilitations pour le transfert de ces usines vers l’Algérie, en assouplissant les procédures du contrôle et d’expertise.
Questionné sur les domaines où les Allemands sont particulièrement performants, l’intervenant a énuméré les secteurs de la mécanique, la Chimie, les engrais, les produits pharmaceutiques, chimie de base, métallurgie, construction navale, plastique, polymère, l’acier, les moules d’injection, etc.
Et, ajoute-t-il, ils ont également la formation. « Je recommande au gouvernement de recourir à l’expertise allemand en matière de formation afin d’améliorer notre niveau et qualité de production. On doit faire appel à des formateurs allemands en retraite pour la formation de nos formateurs. C’est ainsi que le made in algeria deviendra made in germany».
Comment faire ?
Si les atouts de l’Algérie parlent d’eux-mêmes, un grand travail reste à faire en matière de communication et de marketing envers les entreprises allemandes et autorités, sur les potentialités existantes dans notre pays. « Notre gouvernement fait de la promotion pour les grands projets et à long terme. Toutefois, les petits projets concernant les secteurs de la PME/PMI sont absents. Vu que notre diplomatie économique n’est pas encore vraiment visible sur le terrain, je recommande de faire appel à des personnes autonomes et experts pour effectuer des actions de communication et de vulgarisation sur les opportunités d’investissements en Algérie, et de cibler des entreprises bien précises», a affirmé Mohamed Sayoud.
Pour l’intervenant, ces experts ont le savoir en matière de communication et comment attirer des IDE, contrairement aux organisations patronales qui n’arrivent pas à convaincre des partenaires et entreprises étrangères à s’installer en Algérie.
En clair, notre diplomatie économique doit être s’appuyer dans ses différentes missions sur des consultants et experts de terrain qui maitrisent d’abord les langues, le domaine de l’investissement et l’entrepreneuriat. A cet effet, « il faut créer des bureaux sur place (au niveau des pays cibles) pour informer les entreprises, en les invitant à investir en Algérie. Les consulats seuls ne peuvent rien faire. Il faut faire appel à des consultants autonomes. C’est eux qui vont être des interlocuteurs pour attirer et promouvoir l’investissement». La création d’une agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) est une excellente chose, mais elle manque de compétences notamment à l’international. Son renforcement est plus que nécessaire en faisant appel à des experts et des bureaux spécialisés en matière de communication et stratégies de marketing.
A. R.
C’est une question très importante, car cela signifie le développement dans le domaine de l’industrie et l’avancement de l’économie algérienne en parallèle avec les expériences allemandes, surtout à la lumière du fait que nous sortons d’une crise sanitaire mondiale. possibilité d’entrer dans le domaine du marketing et de l’investissement et de traiter avec le reste du monde en s’y rendant et d’échanger des compétences et des expériences.
Un projet non réalisé à TEMPS, devient obsolète, révolu, dépassé et non rentable.