Par Akrem R.
L’industrie pharmaceutique est en plein essor. L’année 2020 a été déterminante en matière de réalisation de projets et de réglementation. D’ailleurs, un nouveau cadre législatif incitatif vient d’être adopté par le département de Lotfi Benbahmed, dont l’objectif in fine est de booster la production locale afin de répondre à 70% de la demande locale et de conquérir des marchés à l’étranger.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet de partenariat, en cours de préparation entre le groupe public d’industrie pharmaceutiques Saidal et l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, pour la production locale de l’insuline, à partir de 2021-2022, a indiqué le ministère de l’Industrie pharmaceutique dans un bilan sur les réalisations du secteur au titre de l’exercice 2020.
La concrétisation de ce projet permettra à l’Algérie de garantir son autosuffisance en matière d’insuline dès 2023 et l’exportation de quantités importantes vers l’international. Le bilan du ministère a rappelé les projets d’industrie pharmaceutique inaugurés en 2020, citant notamment l’inauguration, en septembre dernier, d’une chaîne de production du Varenox, un biosimilaire de l’Enoxaparine injectable, avec une capacité de production pouvant atteindre 75.000 unités/jour, un projet qui permettra de «renoncer à l’importation de ce médicament qui coûte plus de 60 millions de dollars».
En novembre 2020, une convention de partenariat a été signée entre les laboratoires Saidal et Pfizer pour la production locale des produits à forte valeur ajoutée, notamment les médicaments anticancéreux. En Décembre de la même année, ajoute la même source, un mémorandum d’entente a été signé entre Saidal et la société sud-coréenne CKD OTTO pour la fabrication, dans une première étape, de six types de médicaments anticancéreux. Les entreprises de fabrication des produits anti-Covid 19 sont accompagnées, faisant passer le nombre des producteurs des masques de prévention de 4 à 12 producteurs, pour une capacité de production quotidienne de 790.000 masques chirurgicaux et de 130.000 masques de type KN95.
Vers la création d’une Agence africaine du médicament
Concernant les moyens de lutte contre la Covid-19, le bilan du ministère a fait étatd’un saut quantitatif qui a été également enregistré en la matière. Les chiffres font foi : le nombre de confectionneurs de bavettes alternatives s’est élevé à 1.635, avec une capacité de production quotidienne avoisinant 3,7 millions de bavettes. Le nombre de fabricants de l’oxygène médical a augmenté, passant de 2 à 4 fabricants, pour atteindre une capacité de production estimée à 340.000 litres/jour. L’approvisionnement en matières premières en vue de la fabrication des médicaments employés dans le protocole thérapeutique a également été assuré et que les capacités de production locale du gel hydroalcoolique et le passage vers la production locale des moyens de dépistage du Coronavirus ont été renforcés, ce qui a induit leur disponibilité et de-là une baisse conséquente de leurs prix.
Dans le cadre des démarches visant à développer l’industrie pharmaceutique, une coordination est en cours actuellement avec le ministère des Affaires étrangères (MAE), en vue d’«accélérer les procédures de ratification de la Convention portant création de l’Agence africaine du médicament». Le choix de l’Algérie pour abriter le siège de cette agence fait également l’objet de démarches, d’autant plus que cette initiative constituera, selon le ministère de l’Industrie pharmaceutique, un facteur essentiel à même de faciliter l’accès de la production pharmaceutique nationale au marché africain. De plus, la même source indique, qu’il est désormais indispensable de s’orienter vers le renforcement de la production nationale, notamment dans les domaines de production des médicaments anti-cancéreux et de médicaments anti-diabète, «dont la facture d’importation s’élève à près d’un (01) milliard euros annuellement».
A. R.