L’hébergement des sites web des entreprises publiques algériennes, et des sites d’information sur des espaces d’hébergement basés en Algérie, au demeurant exigé par les pouvoirs publics, reste difficile à concrétiser sur le terrain, car les entités censées assurer ce service, notamment Algérie Télécom, TDA, et le Cerist, pour ne citer que ceux-là, restent loin de comprendre le b.a.-ba dans ce domaine, ou du moins, est-ce l’image qu’elles renvoient.
Par Nadjib K.
Il est facile de comprendre que les responsables de ces organismes sont encore à l’âge de la pierre. Sinon, comment expliquer qu’en dépit de toutes les insistances des responsables au sommet de l’Etat, à commencer par les instructions claires du président de la République et des ministres, comme celui des TIC ou encore, celui de la Communication, n’ont pas trouvé écho auprès de ces entreprises qui continuent à fonctionner selon le vieux système, et selon des méthodes dépassées par le temps.
Toutefois, si sur le plan des équipements et des volets techniques, ces entreprises publiques disposent de toutes les capacités à même d’offrir les meilleurs des services pour accompagner la démarche du gouvernement, la gestion administrative pèche par son incapacité à s’inscrire au diapason de la vision progressiste voulue.
Quelle vitrine, pour quelle image ?
Citons quelques exemples : au Cerist, il suffirait de faire un tour sur le site destiné à l’hébergement web pour bien comprendre que nous sommes très loin de l’ère de la digitalisation tant attendue. Un formulaire qu’on ne peut même pas remplir en ligne, est proposé au téléchargement, et puis il y a l’absence de possibilité d’entrer en contact avec la console technique, ni encore moins, avec le service commercial pour d’éventuels renseignements nécessaire avant n’importe quel engagement. «On aurait aimé voir le Cerist se doter d’un site internet ergonomique et interactif, mais ce sera espérer l’impossible visiblement», nous dira un chef d’entreprise qui dit être contraint de se déplacer au siège du Cerist à Ben Aknoun, rien que pour avoir l’info. Mais, dira-t-il, «sur place, dans le bureau situé au premier étage du pavillon ‘’B’’, destiné aux hébergements web, il n’y avait personne. Le bureau était vide au moment de mon passage, vers 10 :30 du matin, et les agents rencontrés sur place ne savaient plus quoi nous dire, si ce n’est qu’ils travaillent dans d’autres services, donc ne pouvant nous être d’aucun secours.»
Voilà, comment le Cerist s’engage à accompagner la révolution numérique voulue par le gouvernement ! Le malheur est que le Cerist ne fait pas exception. Algérie Télécom qui, pourtant, arbore un site très élaboré, avec toute l’information dont on aurait besoin, c’est, du moins, ce que le contenu peut faire croire, avec en plus la possibilité de formuler sa demande d’hébergement directement sur le site. Mais, ce n’est finalement qu’un trompe-l’œil. Car, dès qu’on va dans le détail, on retombe dans les abysses d’une réalité peu reluisante. La grosse machine rouillée par tant d’années de «bureaucratie insensée» n’oublie pas ses «bonnes» habitudes.
Une procédure «on line», juste pour la forme…
En effet, à peine le contact engagé, que l’on se rend compte que la procédure en ligne n’a pratiquement aucun sens, si ce n’est de formuler une demande avec tous les renseignements nécessaires, qui ne seront pris en compte qu’après dépôt du dossier «papier» s’il vous plait ! Mieux encore, en s’adressant au service commercial, lequel est censé se trouver au niveau de n’importe quelle agence au niveau national, les préposés aux guichets, semblent se donner le «mot» pour orienter les demandeurs vers la direction commerciale centrale !!!
Mieux encore, les techniciens d’AT précisent que pour avoir cet hébergement, il faudra commencer par tenir compte de deux conditions essentielles qui ne sont pas pour encourager les entreprises intéressées par cet hébergement «made in Algeria». Premièrement, AT exige que l’accès à distance au serveur, pour tout besoin de mise-à-jour, se fasse via une adresse IP fixe, ce qui veut dire que le principe de mobilité est banni.
L’accès à distance, pour une urgence quelconque ou une rectification qui s’avère nécessaire, et même parfois impérieuse, notamment lorsqu’il s’agit d’un site d’information, devient impossible. Les mises-à-jours ne peuvent être faites qu’à partir du bureau. Second écueil, l’hébergeur n’offre pas d’espace cPanel. Ce panneau de configuration fondé sur Linux, conçu pour les hébergeurs web, et constitué d’une interface graphique permettant l’automatisation des paramètres, ne figure pas sur l’offre d’AT. C’est dire qu’il est devenu ardu d’exploiter un espace pareil, et qu’au moment où l’internet se démocratise pour permettre à tout le monde d’avoir son propre site internet «perso», chez AT, on ne l’entend pas de cette oreille.
Vient par la suite, la question des prix. Ceux-ci se trouvent tout simplement hors de portée, notamment pour les petites entreprises ne disposant pas de suffisamment de ressources financières, particulièrement en cette période de crise.
Ceci dit, un vrai coup de pied dans la fourmilière doit impérativement être donné. Car, ce sont ces imperfections qui contrarient la politique de développement du pays. Et les autorités qui veulent impulser une nouvelle dynamique de développement, se voient à chaque fois contredits par des responsables, au bas de l’échelle, qui par on ne sait quel souci, s’affairent à rendre inopérante toute mesure allant dans le sens de l’amélioration.
N. K.
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