Le nombre d’utilisateurs d’internet en Algérie a augmenté de 3,6 millions en l’espace d’une année pour atteindre un total de 26,35 millions, selon le dernier rapport du site web datareportal, spécialisé dans les statistiques relatives à l’internet fixe et mobile dans le monde. Selon ce rapport, le nombre d’internautes a atteint les 27,28 millions d’utilisateurs, dont 26,60 millions sur les réseaux sociaux. Concernant le nombre de nouveaux utilisateurs d’Internet en 2022, il s’élève, selon le même rapport, à 1,7 million, dont 1,6 million de nouveaux utilisateurs des réseaux sociaux, notant que le nombre d’utilisateurs de Facebook s’élève, à lui seul, à environ 25,43 millions.
Par Réda Hadi
Datareportal rapporte, aussi, que la majorité des internautes utilisent le téléphone mobile à hauteur de 58,95 %, tandis qu’environ 38,97 % utilisent Internet sur des postes ordinateurs.
Instagram en hausse et Twitter en souffrance
Selon des psychologues, les Algériens sont devenus addicts aux réseaux sociaux, et le même rapport énonce aussi que le nombre d’utilisateurs du réseau Instagram a atteint 8,60 millions d’utilisateurs algériens, soit une augmentation d’environ 1,8 million d’utilisateurs par rapport à l’année dernière, tandis que le nombre d’utilisateurs de Messenger a atteint les 14,25 millions d’utilisateurs.
Cette évolution haussière inquiète, normalement, les anthropologues pour qui l’utilisation des réseaux sociaux d’une manière excessive, est assimilée à une véritable drogue des temps modernes.
Alors, comment se détacher des réseaux sociaux dans un pays où les loisirs sont peu nombreux ? Internet, et plus précisément les réseaux sociaux, peuvent rapidement se transformer en ogre, engloutissant ses utilisateurs, même s’il n’y a pas, pour l’heure, d’études épidémiologiques ou économiques sur cette addiction. Pourtant, il existe à Constantine un centre de désintoxication d’internet, le premier du genre en Afrique et le troisième dans le monde, après la Corée du Sud et la Chine (dans le secteur public).
Une autre grande tendance est en progression, à savoir, le divertissement ou gaming en ligne, et montre que les 15-29 ans et les 30-39 ans estiment que 63% de leur choix et recherches (de divertissement), se feront principalement en ligne à l’avenir, affirme la même source.
Selon les statistiques de la Banque Mondiale, 52% des Algériens ont utilisé au moins une fois internet en 2021.
Les hommes plus connectés que les femmes
Toujours, selon la même source, 62% des utilisateurs de Facebook sont des hommes contre 38% seulement de femmes. Le nombre d’utilisateurs Instagram en Algérie est de 4 900 000 répartis en 56% d’hommes contre 44% de femmes et le nombre d’utilisateurs de Snapchat en Algérie est de 3 650 000 répartis en 40% d’hommes contre 60% de femmes. Le nombre d’utilisateurs de Twitter en Algérie est de 846 500 répartis en 70% d’hommes contre 30% de femmes;
Les utilisateurs de Facebook sont majoritairement des jeunes, âgés entre 18 – 34 ans. Les centres d’intérêts liés aux divertissements et aux loisirs et activités, sont tous deux en haut du podium avec un pourcentage de 13% chacun. Suivis de très près par les catégories : technologie, sports et activités d’extérieurs, shopping et mode, affaires et industrie avec un pourcentage de 11%.
Au delà de son utilisation journalière individuelle, l‘internet joue à présent, un rôle déterminant dans l’espace économique. M. Sayoud Mohamed, qui gère un bureau d‘investissement à Alger, révèle qu’«Internet en économie peut autant faire que défaire une entreprise. Il est clair aujourd’hui, qu’Internet n’est pas seulement, comme prévu à l’origine, une technologie permettant un échange de données plus facile, mais a une signification économique plus large : Internet implique des changements dans la structure de l’économie et le mode d’organisation de ses acteurs, et constitue en cela une révolution technologique majeure»
«Le développement d’Internet et des nouvelles technologies ont permis la naissance de multiples activités, créatrices de richesses nouvelles… plus ou moins importantes, et plus ou moins faciles à mesurer, certaines qualitatives et d’autres quantitatives. En Algérie, une économie naissante pointe son nez et ne fait que progresser: la vente en ligne. Ce type de commerce qui se développe chez nous, doit être plus encadré, car pouvant mener à des arnaques. Comme chaque révolution économique, Internet fait des gagnants et des perdants. A mon avis il serait judicieux d’étudier l’impact d’Internet sur le PIB qui, pour le moment, semble limité» préconise, M Sayoud.
R. H.