L’Algérie intensifie ses constats avec les pays amis, à l’instar de l’Italie, pour capter plus d’investissements dans le domaine industriel, notamment. C’est dans ce cadre qu’un Forum d’affaires algéro-italien a été tenu, lundi soir, dans la capitale emblématique de l’industrie automobile italienne, Turin.
Par Akrem R.
Dédié exclusivement aux « perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie», le Forum a été une occasion pour la délégation algérienne, conduite par le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, en l’occurrence, Ali Aoun, pour présenter les opportunités d’investissements en Algérie et surtout les grandes lignes de la nouvelle loi sur l’investissement.
Une loi qui accorde d’imprtants avantages aux investisseurs étrangers outre, stabilité juridique d’au moins de 10 ans.
Selon le directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), Omar Rekkache, « toutes les conditions seront réunies pour faciliter la tâche aux investisseurs et chefs d’entreprises italiens».
Dans une déclaration à la Télévision nationale, il a indiqué que l’AAPI est disponible pour accompagner les entreprises italiennes, en particulier, les sous-traitants, dans le domaine de l’industrie automobile pour s’implanter en Algérie et participer à la concrétisation sur le terrain de la nouvelle vision du gouvernement.
En effet, l’objectif minimum est de parvenir à la mise en place, ici en Algérie, d’une véritable industrie automobile et d’en finir avec les anciennes pratiques ayant causé de grands préjudices à l’économie nationale. Des centaines de milliards ont, en effet, été déboursés sans toutefois contribuer à une réelle relance économique du pays ! Suite à cela, le président de la République avait décidé d’arrêter cette mascarade, en lançant des négociations avec des partenaires fiables dans le domaine de l’automobile pour la réalisation d’usines de production, et non de montage, dans notre pays, avec l’objectif d’atteindre les 40% de taux d’intégration d’ici cinq années à partir du lancement d’un projet industriel dans le domaine mécanique et automobile.
Intérêt particulier des Italiens
Le DG de l’AAPI a affirmé que les membres de la délégation algérienne ont souligné l’engagement des hautes autorités du pays en faveur de la transformation structurelle de l’économie nationale, notamment, par l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire très attractif pour les IDE. Ils ont, également, donné un aperçu général du marché de l’automobile en Algérie et de ses nombreux atouts, à l’instar des coûts d’énergie compétitifs, des avantages fiscaux et de l’ouverture sur les marchés africains. Les Italiens ont salué, dira Omar Rekkache, les nouveautés apportées par le nouveau Code de l’investissement et, surtout, l’amélioration du climat des affaires en Algérie. « Nous avons constaté un intérêt particulier de la part des investisseurs et entreprises italiennes. Nous attendons à ce que des projets d’investissement soient enregistrés dans le domaine de la sous-traitance automobile», souligne-t-il.
En effet, l’occasion a été également, de présenter aux équipementiers italiens du secteur automobile les avantages comparatifs et les opportunités d’investissements que recèle le marché algérien, à la lumière de l’amélioration substantielle du climat des affaires et de l’implantation récente du groupe « Fiat » à Oran, dont la production locale est prévue pour la fin 2023.
Pour leur part, les intervenants italiens ont présenté l’Algérie comme «partenaire fiable», offrant des opportunités intéressantes aux entreprises italiennes en tant que plaque tournante de l’exportation des véhicules vers l’Afrique et les pays arabes. Ils ont, par ailleurs, souligné l’expertise et « l’excellence de fabrication » dont jouissent les opérateurs et équipementiers italiens de l’automobile, disposés à faire bénéficier l’Algérie de leur savoir-faire avéré. Le président de la puissante Association nationale de la chaîne industrielle italienne (Anfia), Paolo Scudieri, a indiqué que « les opportunités d’investissement qui se présentent aujourd’hui pour nos entreprises, orientées vers une logique de local à local, sont une occasion à saisir dans un territoire qui voit fleurir de nouvelles perspectives de développement industriel, et qui continuera certainement à attirer de nouvelles opérations d’investissement par des acteurs mondiaux dans les années à venir ».
Aoun à la rencontre des entreprises et constructeurs italiens
Ce Forum d’affaires a été également une occasion pour le ministre Ali Aoun de rencontrer plusieurs groupes industriels italiens ayant émis le souhait d’investir en Algérie. Parmi ces sociétés italiennes figure « Adler », un groupe international, connu pour être un leader dans la conception, le développement et la production de composants et de systèmes pour l’industrie du transport.
Fondé en 1956 à Naples, Adler est le premier fabricant en Italie et le deuxième au monde de systèmes de confort accoustique, thermique, d’aménagement intérieur pour véhicules des secteurs automobile, aérospatial et ferroviaire. La seconde société ayant également émis le souhait d’investir en Algérie est « CNH Industrial », un groupe spécialisé dans la production de machines et de technologies de classe mondiale pour l’agriculture et la construction. Cette entreprise qui est spécialisée, rappelle-t-on, dans la fabrication d’équipements pour le secteur agricole et des travaux publics, basée aux Pays-Bas, possède environ 43 usines et 40 centres de recherche et développement, dont 15 en Amérique du Nord et 5 en Amérique du Sud, avec un chiffre d’affaires estimé à 23,6 milliards de dollars. Le ministre de l’Industrie a souligné à cet égard que l’Algérie est favorable à ce type d’investissements important, et qu’elle apportera tout le soutien, les facilités et l’accompagnement nécessaires pour le concrétiser. Une troisième société, à savoir, le constructeur naval « Giacalone Shipyard Cantiere Navale », a, elle aussi, manifesté un intérêt particulier à l’investissement en Algérie. A noter que lors du forum de Turin, une autre rencontre, Business to Government (B2G), a été présidée par le wali d’Oran, Saïd Sayoud. Ce dernier a présenté aux adhérents de l’ «Anfia », intéressés par le marché algérien, les potentialités de la wilaya d’Oran, tout en fournissant des données techniques sur le site devant abriter les équipementiers de « Fiat » et les mesures de leur accompagnement. Des visites à l’usine « Fiat » et au musée de l’automobile de Turin ont, également, été organisées au profit de la délégation algérienne, hier, mardi. A la clôture des travaux, l’ambassadeur Abdelkrim Touahria a invité les équipementiers présents au Forum à effectuer une visite à Oran dans l’optique de s’imprégner davantage des caractéristiques et des besoins du marché local, notamment ceux de l’opérateur « Fiat ».
A. R.