Les envois d’argent des algériens établis à l’étranger vers devraient atteindre près de deux milliards de dollars (1,829 milliards) d’ici fin 2022, selon les estimations de la Banque mondiale.
Dans son rapport publié le 30 novembre dernier sur les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire, l’institution financière internationale a noté que les envois algériens devraient enregistrer une hausse de 3,83% comparativement à l’année 2021, ou ils se sont établis à 1,759 milliards de dollars. C’est un bon signe pour l’Algérie, mais qui reste loin du potentiel existant, notamment avec une diaspora importante en Europe.
En effet, pour améliorer ce secteur pourvoyeur de devises, un grand travail reste à faire en matière de modernisation bancaire et financière. Un aspect que le gouvernement tente de prendre en main, à travers l’engagement de réformes profondes pour la loi sur la monnaie et crédit, dont une nouvelle loi devrait voir le jour avant fin de l’année en cours. Ainsi, le lancement d’un projet pour l’externalisation de nos banques. Des agences bancaires devraient ouvertes dans les prochains mois en France notamment, ou notre diaspora est plus importante. Ajoutant à cela le lancement de programme de logements pour les Algériens établis à l’étranger par l’ENPI et le nouveau code de l’investissement. Des éléments qui devraient participer à l’augmentation des transferts de fonds par le canal officiel. Actuellement, les transferts se font d’une manière informelle à cause de la double parité du dinar.
En somme, c’est un vaste chantier de réformes à engager à afin d’augmenter les envois d’argent des Algériens établis à l’étranger. Comparativement avec nos voisins la Tunisie, le Maroc et l’Egypte, l’Algérie est mal classée et notre diaspora ne participe qu’infiniment au développement économie de notre pays. Dans la région Mena, selon le rapport de BM, les égyptiens arrivent en tête du classement. En effet, l’Egypte demeure le pays de la région qui devrait recevoir cette année 32,337 milliards de dollars, contre 31,487 milliards de dollars en 2021.
Pour ce qui est du Moyen-Orient et Afrique du Nord la région devrait recevoir 63 milliards de dollars de remises migratoires en 2022, soit une progression de 2,5 % contre 10,5 % en 2021, selon le rapport de la Banque mondiale, qui explique que « ce ralentissement est en partie lié à l’érosion des salaires réels dans la zone euro, même si la demande d’envois de fonds dans les pays d’origine a augmenté dans un contexte de détérioration des conditions de vie, notamment la sécheresse au Maghreb et les prix élevés du blé importé. »
En pourcentage du PIB, les envois de fonds sont importants au Liban (38 %) et en Cisjordanie et à Gaza (19 %). Globalement, les flux vers la région devraient augmenter de 2 % en 2023. Les frais d’envoi pour un montant de 200 dollars s’élevaient à 6,3 % en moyenne au deuxième trimestre de 2022. La région MENA a reçu 62 milliards de dollars en 2021, 56 milliards de dollars en 2020 et 54 milliards de dollars en 2019.
La Banque mondiale estime que « les remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne, la région la plus exposée aux effets de la crise mondiale, ont augmenté de 5,2 % pour atteindre 53 milliards de dollars en 2022, contre 16,4 % l’année dernière (en raison principalement de flux importants vers le Nigéria et le Kenya). »
« En 2023, les flux devraient encore ralentir, à 3,9 %, en raison de la persistance d’une conjoncture défavorable dans le monde et dans les pays sources de la région », prévoit la même source, qui ajoute : « La part des envois de fonds dans le PIB est importante en Gambie (28 %), au Lesotho (21 %) et aux Comores (20 %). »
Il en coûtait 7,8 % en moyenne pour envoyer 200 dollars dans la région au deuxième trimestre 2022, par rapport à 8,7 % un an plus tôt. Les transferts d’argent varient en moyenne de 3,4 % à 25,2 %, précise-t-on.
A. R.