Portés par la prudence de l’Opep+ sur les prévisions de croissance mondiale et du maintien du volume de production, les prix de l’or noir se sont fortement appréciés ce week end, et ont gagné près de 5%. Il faut dire aussi que l’Opep+ a pris le marché par surprise en décidant de renouveler ses quotas et en indiquant qu’elle préférait attendre que la reprise ait bien lieu plutôt que de l’anticiper.
Par Réda Hadi
La réunion de l’Opep + qui s’est tenue jeudi dernier par vidéoconférence et après 3 heures, de débat, s’est soldée par la décision de l’Organisation «du maintien des niveaux de production actuels pour le mois d’avril, à l’exception de la Russie et du Kazakhstan, tandis que l’Arabie saoudite poursuivra sa baisse volontaire supplémentaire de 1 million de barils par jour (Mbj)», a indiqué le communiqué final de la réunion.
Alors que les analystes envisageaient des divergences entre les deux poids lourds de l’alliance, la Russie et l’Arabie saoudite, la réunion a débouché sur la décision de n’augmenter qu’à la marge la production d’or noir le mois prochain.
Des divergences aplanies, car selon le communiqué, «la réunion a souligné les contributions positives continues de la Déclaration de coopération (DoC) pour soutenir un rééquilibrage du marché mondial du pétrole conformément aux décisions historiques prises lors de la 10e réunion ministérielle du 12 avril 2020».
Aussi et selon la même source, les ministres de l’OPEP+ ont approuvé le maintien des niveaux de production actuels pour le mois d’avril, à l’exception de la Russie et du Kazakhstan, qui seront autorisés à augmenter la production de, respectivement, 130.000 et 20.000 barils par jour, en raison de la poursuite des modes de consommation saisonnière. L’Arabie Saoudite, maintiendra, de son côté, son retrait volontaire et supplémentaire d’un million de barils par jour, le mois prochain.
Leger rebond du prix
Ce sont les termes de l’accord de l’OPEP+ qui ont fait bondir les cours du brut au-delà de 5%, précisent des spécialistes, qui soulignent également, que les investisseurs ont digéré les données publiées par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), mercredi dernier, faisant état de stocks d’essence en chute de 13,6 millions de barils aux États-Unis la semaine dernière, signe encourageant pour la reprise de la demande d’or noir. De plus la position russe qui envisage de maintenir les réductions de production existantes plutôt que de chercher à augmenter la production est bien le facteur principal de soutien des prix, concluent des observateurs.
Entente cordiale des producteurs
Les membres de l’Organisation semblent préférer une approche pragmatique, plutôt qu’unilatérale. En effet, les premiers signes de cette ‘entente cordiale’ sont apparus en janvier 2021, à travers un accord qui maintient un statu quo fragile, mais qui a permis de débloquer les différentes approches des uns et des autres.
Il faut savoir que depuis mai 2020, les pays de l’Opep+ s’imposent des restrictions de production massives pour éviter un nouvel effondrement des cours du baril. Ils étaient alors convenus d’alléger progressivement ces quotas, mais les restrictions de déplacement et le ralentissement économique liés à la crise sanitaire les ont incités à la prudence.
Selon les termes du communiqué de l’Opep+, «les participants ont remercié le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières du Nigéria, Timipre Sylva, pour sa diplomatie de navette en tant qu’envoyé spécial du JMMC au Congo, en Guinée équatoriale, au Gabon et au Soudan du Sud pour discuter des questions relatives aux niveaux de conformité aux ajustements volontaires de production et à l’indemnisation de volumes surproduits ». Ils ont également félicité l’Arabie saoudite pour la prolongation des ajustements volontaires supplémentaires de 1Mbj pour le mois d’avril 2021, «illustrant son leadership et démontrant son approche flexible et préventive», selon le communiqué final.
R. H.