Avec l’entrée en production des nouvelles découvertes, la production primaire des hydrocarbures connaitra une augmentation significative de 2,2% d’ici à fin 2022, comparativement à la même période de l’année précédente.
Par Akrem R
Cette bonne nouvelle aura un impact positif sur les recettes du budget de l’Etat, dépendant toujours de la manne pétrolière, notamment avec la hausse des prix du pétrole. Ce dernier devrait se maintenir au dessus de la barre des 100 dollars/baril, dira le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab.
«Les prix du pétrole retrouvent leur bonne santé après avoir atteint des niveaux extrêmement bas, notamment avec la propagation de la COVID-19. Les prix du Brent ont atteint les 109 dollars en septembre. Malgré une baisse des prix liée au stress inhérent à la récession économique, la dernière décision de l’Opep+ de réduire le niveau de production de 2 millions de barils par jour peut assurer une stabilité du marché et des prix autour des 100 dollars jusqu’à la fin de l’année», a-t-il souligné, hier, devant la commission des Finances et du Budget de l’APN.
Par conséquent, et selon les prévisions du ministère de l’Energie et des mines, les recettes pétrolières devraient dépasser les 50 milliards de dollars, soit une hausse de 45% par rapport à la même période de 2021. Le ministre Mohamed Arkab s’attend à un retour des niveaux de la fiscalité pétrolière d’avant 2014, où elle s’établissait à 4 000 milliards de DA.
C’est une aubaine pour l’économie nationale et surtout, pour le développement local. Le gouvernement serait en mesure de lever le gel sur un bon nombre de projets et le lancement de nouveaux projets structurants, en mesure de contribuer à la diversification de l’économie nationale, l’un des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant la libération progressive de notre économie de sa dépendance aux hydrocarbures.
69,1 millions Tep exportés pour 42,6 milliards de dollars
Le ministre, Mohamed Arkab, a indiqué, par ailleurs, que le volume des exportations des hydrocarbures a atteint 69.1 millions de Tep à fin septembre dernier, enregistrant des recettes de 42. 6 milliards de dollars, soit une hausse de 77% par rapport à la même période de 2021.
Aussi, la fiscalité pétrolière a connu, elle aussi, une hausse de 108% pour atteindre les 3856 milliards de dinars à fin septembre et enregistre une couverture de 120% de la valeur de fiscalité pétrolière inscrite dans la Loi de finances complémentaire 2022. Quant aux importations des produits pétroliers, M. Arkab indique qu’elles ont connu une baisse de 18%.
Des efforts sont en train de se faire dans ce cadre, notamment dans l’exploitation des mines. Une nouvelle stratégie est déjà en place. Et les premiers gisements miniers, à l’instar de celui de Gara Djbilat (Tindouf) sont en production.
Une hausse des exportations du phosphate de 100%
En effet, les données préliminaires soulignent qu’à fin juin 2022, la production du phosphate a connu une hausse de 9%, l’acier de 14%. Pour la même période, les exportations en phosphate ont enregistré une hausse de 100%, avec l’exportation de 955 000 tonnes pour 15 milliards de DA. Dans le même ordre d’idées, le ministre affirme que 26 projets d’exploration minière ont été exécutés, pour un montant de 1.820 millions de DA. En somme, les exportations hors hydrocarbures (produits miniers et pétrochimiques) dans le secteur de l’énergie devraient s’accroitre de 40% d’ici fin 2022.
Par ailleurs, M. Arkab indique, à propos de l’exploitation artisanale de l’or, 175 PME, dont 89 à Tamanrasset, ont été autorisées à commencer leurs travaux.
Relevant l’extraction de 200 000 tonnes du site Gara Djebilet à l’horizon du premier semestre 2023, le ministre fait également part du développement du zinc à Oued Amizour (Béjaïa), précisant que l’Algérie est désormais majoritaire avec 51% des parts.
Pour le projet du phosphate intégré, Arkab précise que des études sont entamées ainsi que le cahier des charges pour choisir l’investisseur. Quant à son financement, il peut s’effectuer en collaboration avec les banques chinoises.
101 milliards de DA de subventions !
Quant à l’électricité, Arkab indique que les efforts consentis par Sonelgaz ont permis de porter à la hausse la capacité de production électrique à environ 25.5 MW au premier semestre de l’année en cours, lesquels permettent de couvrir la demande nationale à moyen et long termes.
S’agissant du raccordement des zones agricoles et industrielles en électricité et en gaz, le ministre affirme que 22280 espaces agricoles ont été raccordés en électricité ainsi que 859 investisseurs et 314 autres en gaz. Sur sa lancée, Arkab a affirmé que les programmes publics ont permis, entre 2005 et 2021, de raccorder 500 000 habitations en électricité et 2.5 millions habitants en gaz naturel.
Abondant en termes de chiffres, M. Arkab annonce que 3.6 milliards de dollars sont consacrés au premier semestre 2022 pour le financement dans le secteur de l’énergie et des Mines. A propos de l’Emploi, le ministre relève que le nombre des employés à connu une hausse de plus 7500 travailleurs. S’agissant du budget du secteur, dans le cadre de la PLF 2023, est attendue une fiscalité pétrolière de 3298 milliards de dinars sur base d’un baril à 60 dollars, en hausse de 3% par rapport à 2022. Le budget des dépenses prévoit la consécration de 101 milliards de DA pour la subvention de l’électricité dans les régions des Hauts Plateaux et le Grand-Sud et également des dotations pour les stations de dessalement de l’eau de mer.
Quant au budget des équipements, il prévoit l’attribution de 55 milliards de DA pour l’électricité rurale, 1,3 milliard pour l’exploration minier, 1,7 milliard pour le développement des programmes nucléaires civils et 23,3 milliards pour le raccordement de zones industrielles et agricoles en gaz et électricité.
A. R.