Le marché mondial du pétrole est en effervescence. La situation au Proche-Orient, notamment suite à l’agression sioniste contre la bande de Gaza et les craintes d’une extension de la guerre dans la région ont boosté les marchés. Samedi matin, les cours du pétrole ont poursuivi leur hausse hier samedi, pour la deuxième journée consécutive, sur les marchés mondiaux. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a bondi de 5,58 à 90,80 dollars.
Akrem R.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, il était en hausse de 5,80% à 87,72 dollars ay début des échanges sur les places asiatiques. «Les prix du pétrole bondissent en raison de l’incertitude géopolitique croissante et des tensions croissantes au Moyen-Orient, qui abrite près d’un tiers de l’approvisionnement mondial en pétrole», explique Lukman Otunuga, analyste de FXTM, interrogé par l’AFP.
En effet, les observateurs grainent que le conflit se propage à la région, entraînant d’importantes perturbations de l’approvisionnement. Cette crainte est déjà visible sur les marchés mondiaux de l’ord noir. L’Arabie Saoudite, le plus gros producteurs et exportateur du pétrole dans la région, a décidé de suspendre, hier samedi, ses pourparlers de normalisation avec l’Etat sioniste, suite à la menace d’invasion de Gaza par l’armée des sionistes. Une annonce choc qui fait craindre une généralisation du conflit et des répercussions sur le prix du pétrole.
Le royaume « a décidé de suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël et en a informé les responsables américains », a rapporté l’AFP, en citant une source proche du gouvernement saoudie. Cette montée des tensions géopolitique dans le Golfe laisse craindre des répercussions sur les prix du pétrole et du gaz. C’est un « nouveau nuage dans un horizon déjà peu ensoleillé pour l’économie mondiale », a estimé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI), Kristalina Georgieva.
Ces nouvelles vives tensions viennent s’ajouter aux « chocs sévères » auxquels elle a déjà été confrontée depuis trois ans et qui deviennent « la nouvelle norme venant encore fragiliser un monde déjà fragilisé par une croissance faible et la fragmentation de son économie », a-t-elle ajouté.
Risque d’une généralisation du conflit à tout le Golfe
Dans la foulée de l’offensive du Hamas, samedi, le pétrole a, en effet, bondi de cinq dollars, avant de reculer légèrement les jours suivants mais est reparti à la hausse depuis jeudi pour s’établir à 90 dollars le baril de Brent, ce samedi -franchissant le seuil de 90 dollars pour la première fois depuis dix jours- et 87 dollars le WTI. La véritable crainte, pour les occidentaux, est celle d’une généralisation du conflit à tout le Golfe persique qui concentre 40% de l’offre mondiale de pétrole.
En plus d’un échauffement entre l’Etat sioniste et l’Arabie Saoudite, qui pourrait pousser Ryad a émettre des sanction contre ce pays et ses alliés, notamment en utilisant l’or noir comme arme, les Etats-Unis sont aussi entrés en conflit avec l’Iran.
Car, après des révélations du Wall Street Journal, les Etats-Unis, alliés historiques d’Israël soupçonnent l’Iran d’avoir donné son feu vert à l’attaque lundi 2 octobre lors d’une réunion à Beyrouth.
Donc, en cas de dégradation des relations irano-américaines, et de retrait de l’Iran, qui a un poids lourd du marché pétrolier avec 12% des réserves mondiales de pétrole, du marché pétrolier et gazier, les conséquences seraient lourdes sur le marché de l’énergie.
Depuis janvier, Téhéran a ajouté quelque 600.000 de barils par jour b/j, faisant grimper sa production à 3,8 mb/j selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 4,2 mb/j (si on inclut les distillats).
Représentant un peu plus de 4% de la production mondiale, il est difficile de se passer aujourd’hui de ces volumes sans faire flamber les cours du baril, notamment avec les sanctions et restrictions imposées à la Russie.
Sanctions américaines contre deux compagnies maritimes
Ce retour vers 90 dollars le baril intervient également, rapportent des agences spécialisées, après que les Etats-Unis ont imposé des sanctions à deux compagnies maritimes qui, selon eux, ont violé le plafond des prix du pétrole mis en place par le G7. Un mécanisme conçu, rappelle-t-on, pour freiner les ressources du Kremlin en guerre avec l’Ukraine.
Cette annonce est venue accroître les craintes pesant sur l’offre de brut dans un marché déjà tendu. Jeudi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a par ailleurs maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale d’or noir, citant des signes d’une économie mondiale résiliente jusqu’à présent en 2023 et s’attendant à de nouvelles hausses de la consommation en Chine, le plus grand importateur mondial de brut.
«En 2024, une croissance économique mondiale solide, avec des améliorations continues en Chine, devrait stimuler davantage la consommation de pétrole», a déclaré l’OPEP dans un rapport mensuel. L’OPEP prévoit une augmentation de la demande de 2,25 millions de bpj en 2024.
A R/Agences
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