L’Algérie veut devenir un acteur et un fournisseur fiable, en matière d’électricité dans la région, et, surtout, des pays de l’Europe. Un rôle qu’assume, pleinement, actuellement, l’Algérie en alimentant plusieurs pays de l’Europe, à l’instar de l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la France et autres, en gaz naturel.
Par Akrem R.
En effet, et avec les bouleversements géopolitiques (guerre en Ukraine) et conflit avec la Russie, premier fournisseur des pays du Vieux continent et les ambitions mondiales de transition énergétiques, l’Algérie se positionne pour jouer en tant que rôle pivot sur l’échiquier mondial de l’énergie, notamment, en termes d’EnR et hydrogène vert. D’ailleurs, le gouvernement algérien a affiché sa disponibilité à contribuer à la sécurité énergétique de l’UE. La balle est, donc, dans le camp de ces pays qui doivent s’impliquer pleinement dans la concrétisation de projets EnR, en injectant l’argent nécessaire.
Dans ce cadre, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab a déclaré, hier, à Alger, que le développement des liaisons environnementales avec les pays de l’Europe du Sud s’inscrit dans le cadre de l’intégration des deux rives de la Méditerranée, à travers la mise en place de corridors d’ouest en est. S’exprimant, lors d’une conférence sur les interconnexions électriques en Méditerranéen, Arkab a indiqué que le projet d’interconnexion électrique directe entre l’Algérie et l’Europe est un enjeu stratégique et une priorité pour l’Algérie, afin de renforcer les échanges électriques entre les deux rives. Cette interconnexion est également une solution pour le surplus de la production nationale en électricité. Des investissements colossaux ont été consentis par l’Algérie durant les 10 dernières années en matière de construction de centrales de production d’électricité, à partir du gaz naturel et, également, dans le développement des EnR.
Un appel d’offres pour le projet « Solar 1000 » sera, dans ce cadre, bientôt lancé. Autant de perspectives qui permettront l’augmentation des capacités de production d’électricité, en dépassant, de loin, la demande locale. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, l’Algérie dispose, actuellement, de plus de 25.000 mégawatts, avec un besoin moyen de 12.000 mégawatts, et un pic de pas plus de 17.000 mégawatts, ce qui lui permet d’offrir une capacité journalière de 10.000 mégawatts sur le marché régional. Et avec la réalisation, ajoute-t-il, de l’ambitieux programme de développement des énergies renouvelables, cette capacité pourra être augmentée de 15.000 mégawatts d’électricité propre.
45 000 mégawatts d’électricité propre à l’horizon 2035
Pour sa part, le Président Directeur Général du Groupe Sonelgaz, Mourad Adjal, a déclaré que « nous serons un pays producteur d’énergie solaire par excellence d’ici 2035». «L’Algérie dispose éventuellement d’une quantité d’énergie très importante», a-t-il ajouté, précisant que le pays, peut assurer sa sécurité énergétique grâce au programme ambitieux du président de la République des 15.000 mégawatts.
Adjal a indiqué qu’« à l’horizon 2035, cette énergie va dépasser les 45 000 mégawatts », en rappelant que l’Algérie consomme entre 16.000 et 17.000 mégawatts. En somme, l’Algérie est appelée à trouver des marchés à l’international pour la commercialisation de son excédant en électricité. La réalisation d’un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie sera le début de la solution à cette problématique. C’est d’ailleurs, l’ambition de Sonelgaz qui cherche à créer une nouvelle forme de partenariat entre ces associations (le Comité maghrébin de l’électricité (COMELEC), l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), l’Association des gestionnaires des réseaux de transport de l’électricité méditerranéens (Med-TSO), l’Association méditerranéenne des agences nationales de maîtrise de l’énergie (MEDENER)) dans le but de travailler ensemble et d’avancer dans le sens du développement du secteur de l’énergie électrique, tout en le mettant au service de l’intérêt commun du bassin méditerranéen.
Le Pdg de Sonelgaz a souligné, également, l’attention portée par les hautes autorités algériennes et le grand rôle joué par l’Algérie dans le soutien du programme de transition énergétique pour assurer et renforcer la sécurité énergétique dans la région méditerranéenne.
«L’Algérie est considérée comme pionnière dans la production de transport et de distribution d’énergie électrique, avec ses riches capacités et expériences dans ce domaine. Ce qui la qualifie pour être une ressource énergétique importante pour les pays de la région», souligne-t-il.
Dans le même ordre d’idées, le ministre Mohamed Arkab a également souligné qu’une plus grande attention devrait être accordée aux grands changements mondiaux et à leur impact sur les stratégies énergétiques nationales parce que ces stratégies jouent un rôle important dans la construction d’un champ commun de développement et de prospérité, de par son rôle complémentaire fondé sur la sécurité d’approvisionnement, l’exportation et le développement social et économique.
Par ailleurs, M. Arkab a relevé que les changements structurels rapides et importants qui caractérisent, aujourd’hui, la scène énergétique mondiale imposent de grands défis à l’Algérie afin de s’adapter à l’environnement international d’une part, et, d’autre part, afin de répondre aux besoins nationaux croissants en énergie et contribuer au développement social et économique du pays de manière durable.
Dans la même optique, M. Arkab a précisé que l’Algérie a également identifié, à travers le plan d’action du gouvernement, les axes de développement d’une économie forte sur des bases durables. Elle prend en compte toutes ses potentialités, notamment dans le domaine de l’énergie et des mines, pour créer de nouvelles opportunités économiques créatrices de richesses et d’emplois. Le tout se fait par la mise en œuvre de la politique de développement du secteur de l’énergie qui vise à assurer la sécurité énergétique du pays comme une priorité absolue.
A R