L’Algérie veut en finir avec l’exportation en brut de ses produits miniers. Une nouvelle vision et stratégie est d’ores et déjà prôné par le département de Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines. Cette dernière a été au cœur d’un débat devant la commission économique de la chambre du Conseil de la Nation, placée sous le thème : «La stratégie nationale pour le développement et la valorisation des ressources minières en Algérie».
Akrem R.
Considéré comme étant un levier de croissance pour l’économie nationale, le secteur des Mines pourrait apporter à l’Algérie des milliards de dollars, à condition qu’une véritable industrie de transformation soit développée autour des projets miniers. L’action du gouvernement s’inscrit dans cette optique et mise sur la valorisation industrielle des produits miniers afin de développer à la fois, des industries de transformation des différents produits miniers que recèle notre sol, et passer d’un simple exportateur de matières premières à un exportateur de produits transformés ayant de la valeur ajoutée. Le ministre Arkab a cité, notamment, les engrais, le phosphate, le fer, le plomb et le Zinc. Sur un autre registre, M. Arkab a fait savoir que les réserves de l’Algérie en phosphate sont estimées à 3 milliards de tonnes au niveau des mines de Bir El Ater (Tebessa). Ceci, dira-t-il, est considéré comme étant une occasion pour le développement de l’industrie de transformation dans notre pays. Il a, ainsi, signalé que le projet de Oued Amizour de Bejaïa pour l’exploitation du Zinc et du Plomb, avec des réserves de 26 millions de tonnes, sera concrétisé, conformément au respect total de l’environnement. S’agissant de l’exploitation artisanale de l’or, l’intervenant a assuré que l’opération, au niveau de 220 sites, a atteint une étape avancée.
Par ailleurs, le ministre de l’Energie et des Mines a annoncé le lancement d’un programme de 26 projets d’exploration et d’exploitation d’une valeur de 1,8 milliard de DA dans 25 wilayas. Ils consistent en 2 projets de cuivre, 5 de métallurgie, un projet de sels de potasse et un autre de matières premières minières réfractaires. En plus du projet Bentonite, un projet pour l’argile cholinergique, un autre pour les phosphates, 4 pour le soufre brut, 6 pour l’or, un projet pour le lithium et les terres rares, celui des pierres semi-précieuses, et le projet des mines de fer. Ces projets, est-il annoncé, seront implantés dans les wilayas d’Adrar, Batna, Bejaia, Bechar, Bouira, Tamanrasset, Tebessa, Tlemcen, Tiaret, Tizi Ouzou, Jijel, Saida, Skikda, Guelma, Constantine, Mostaganem, M’sila, Mascara, Al-Bayadh, Illizi, Boumerdes, Tindouf, Tissemsilt, Naâma et Relizane.
L’expert en mines, le Docteur Ali Kefaifi a estimé, quant à lui, que l’exploitation optimale de certains métaux, permettra à l’Algérie d’engranger des milliards de dollars à moyen terme. « Notre pays pourra, entre 2025 et 2030, engranger, grâce à ses formidables ressources minières, une valeur de plus de 150 milliards de dollars en exportation», a-t-il annoncé sur les ondes de la radio privé algérienne «radio M», en donnant des chiffres sur le potentiel existant. Cet expert a, en outre, appelé à l’exploitation de la chaîne de valeurs de ces mines ici en Algérie, à travers le développement d’une industrie de transformation et de valorisation. Pour illustrer ses propos, Ali Kefaifi, qui est également consultant auprès de l’agence nationale des activités minières, a apporté des vérités scientifiques, et signale entres autres, que «la chance de l’Algérie, c’est qu’elle a ses ressources minières en surface». Il a préconisé d’accorder la priorité à l’exploitation, selon la rentabilité économique. L’expert a énuméré les matériaux suivant : le Cuivre, les terres rares, le Fer, le Nickel et le Lithium.
A.R.