La conférence nationale dédiée aux start-up “Algeria Disrupt 2020” s’est tenue, samedi 3 octobre dernier, à Alger. L’événement a, de façon générale, autant été salué par les acteurs économiques et les observateurs, que celui qui a eu lieu quelques jours, à peine auparavant, à savoir la conférence autour de la relance économique.
Par Hakim O.
Salué, dans la mesure où l’on a apprécié, d’abord, l’intérêt accordé au plus haut niveau de l’Etat, à un secteur économique d’avenir par excellence, celui de l’innovation et de l’économie du savoir. Ensuite, la conférence a suscité de l’enthousiasme pour, selon les observateurs, n’avoir pas été avare en décisions concrètes relatives à la promotion financière, institutionnelle et législative des start-up, dont l’annonce la plus mise en exergue, à savoir la création du Fonds de soutien à ces entreprises.
Une initiative qui se veut porteuse d’un double avantage, censé améliorer l’écosystème de ces entités, soit l’avantage d’un apport financier dans des conditions de flexibilité et, partant, celui de contourner les écueils bureaucratiques du maquis de l’administration.
C’est, d’ailleurs, ce qu’a avancé dans ce sens, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, présent à la conférence ayant dans le cadre des «efforts consentis pour offrir les opportunités et assurer les moyens aux porteurs de projets innovants, à l’effet de concrétiser leurs réalisations, notamment à travers l’allègement des mesures bureaucratiques».
Le président de la République, quant à lui, à la même occasion, a donné du contenu à la déclaration de son Premier ministre, à travers l’annonce de décisions au profit des jeunes porteurs de projets économiques innovants. Il a, en effet, annoncé, entre autres, «l’adoption d’un nouveau système déclaratif au profit des porteurs de projets innovants, leur permettant de concrétiser leurs idées loin de toute entrave à caractère administratif», outre, le rappel qu’il a fait quant aux «incitations fiscales introduites au titre de la loi de finance complémentaire au profit des start-up, en sus des différentes facilitations relatives à l’accès au foncier pour la réalisation des incubateurs et des accélérateurs, au vu de l’importance de ces structures en matière d’accompagnement des start-up».
Néanmoins, si les échos semblent largement positifs quant à l’initiative, certaines réserves et interrogations s’imposent quant à la cohérence de la démarche et les garanties de son efficacité.
C’est que, toute salutaire qu’est cette dernière, elle n’est pas pour autant inédite, puisque déjà, en septembre 2019, lors de la tenue de la manifestation Algeria Innov 2019, des promesses et engagements ont tout autant été formulés, en faveur des start-up. En effet, par la voix du gouvernement de l’époque, il a été promis à ces entité porteuses de nouveaux projets, une série de mesures, dont des exonérations d’impôts, des facilitations pour l’accès au foncier, et autres, et dont au moins, le bilan reste à faire, une année après…
Par ailleurs, certains experts, soulignent, carrément, la «précipitation» quant à l’annonce du Fonds de financement des start-up en tant que panacée, arguant du fait, qu’au préalable, il s’agirait d’assainir le climat des affaires et d’améliorer l’écosystème économique général, condition sine qua non, selon eux, pour promouvoir toute initiative. Dans le cas des start-up, selon les mêmes sources, l’efficacité d’un Fonds de soutien serait moindre, tant que l’on ne se penchera pas sur leur environnement économique immédiat (voir ci-contre les propos de M. Lalmas).
H. O.