Quelques jours après la publication des cahiers des charges relatifs à la fabrication automobile et à l’importation de véhicules neufs, le géant chinois JAC et son partenaire algérien Emin Auto viennent d’officialiser leur candidature, en déposant un dossier pour l’obtention des agréments y afférents auprès du ministère de l’Industrie. Maintenant que les nouvelles règles sont fixées, le chinois JAC, avec son partenaire algérien Emin Auto, sont les premiers à avoir soumissionné pour l’obtention des agréments.
Par Kheir Eddine Lyes
Emin Auto active dans le secteur automobile, en Algérie, depuis près de 20 ans, après avoir introduit la marque JAC dans notre marché au début des années 2000. Représentant, par la suite, de plusieurs marques chinoises et coréennes de véhicules touristiques et utilitaires, Emin Auto a investi dans ses activités près de 203 millions de dollars, entre installations (78 millions de dollars), véhicules (100 millions de dollars) et en pièces de rechange (25 millions de dollars). 2016 a été l’année de la signature du protocole d’accord avec le géant JAC pour la réalisation d’une usine de montage de camions, projet qui a obtenu l’aval du ministère de l’Industrie la même année. L’usine JAC/Emin Auto s’étale sur une superficie globale de 330 000 m2, implantée à Tamazoura dans la wilaya d’Aïn Témouchent.
En effet, malgré ses nombreux atouts, ce projet est en attente, depuis plusieurs années, de la fameuse autorisation du Conseil national de l’investissement (CNI). Pourtant, au regard de sa présentation, il s’avère comme le plus cohérent et le plus intéressant parmi tous les projets mis en œuvre et en activité depuis 2014 pour Renault, 2017, pour Sovac et TMC et 2018 pour Global Group.
Embûches
C’est, en effet, le seul projet qui annonçait la mise en place, dès son entrée en activité, de moyens conséquents le hissant en véritable site industriel. Cela, à travers de lourds investissements que les deux partenaires, le constructeur public chinois JAC et son partenaire algérien Emin Auto, allaient réaliser en dotant leur projet d’un atelier d’emboutissage pour réaliser les pièces de carrosserie, d’un atelier semi-robotisé de soudure pour assembler ces éléments de carrosserie, et d’un atelier de peinture aux normes internationales. En parallèle, une autre usine est prévue pour produire le moteur 2.8 litres Turbo et sa déclinaison Turbo Intercooler. Cette usine de production de moteurs sera dotée d’une fonderie d’où sortiront les blocs moteurs et d’autres organes mécaniques.
Cette approche permettra rapidement à cette usine d’élever son taux d’intégration à plus de 40%, dès la première année d’activité. Aussi, ce taux sera soutenu par l’arrivée d’équipementiers chinois, dont une trentaine a déjà manifesté son intérêt de venir travailler en partenariat avec des entreprises algériennes dans la périphérie de l’usine de Tamazoura.
À cela s’ajoute la création, dans l’enceinte même de l’usine, d’un réseau de plusieurs unités de sous-traitance en partenariat entre équipementiers chinois et leurs partenaires algériens, et qui assureront l’approvisionnement des chaînes de fabrication, dès leur lancement. Le taux de 30% exigé par le texte officiel sera, alors, largement respecté.
La société répond, également, à toutes les conditions énoncées par le cahier des charges relatif à l’activité des concessionnaires, comme les superficies, la propriété des infrastructures, un réseau de 20 agents agréés dans les quatre régions du pays…
Reste que ce projet, au vu des lenteurs administratives, risque fort d’être perturbé dans la mise en marche de ce programme.
Contrariant ce partenariat, le tâtonnement et le manque de préparation sont au rendez-vous, semant la confusion dans la procédure de dépôt des dossiers. Annoncée et préparée depuis bientôt une année, la publication de ces cahiers des charges fait, toutefois, l’objet d’imprécisions et d’hésitations au moment de leur entrée en vigueur. Particulièrement, la phase d’accueil et de réception des investisseurs. Et pour cause, il leur est clairement refusé la délivrance du fameux récépissé qui fixe, selon l’article 10 de ce même texte, un délai maximal de 30 jours d’attente avant l’obtention de l’autorisation provisoire.
K. E. L.