Le complexe sidérurgique d’El Hadjar, fleuron de l’industrie sidérurgique algérienne des années 1970, fait augure d’un géant dormant. Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, qui était la semaine dernière, en visite à Annaba, a dévoilé son plan qui consiste à lui redonner ses lettres de noblesse.
Par Nabila Agguini
Situé à El Hadjar, dans la wilaya d’Annaba, ce complexe a longtemps sombré dans la léthargie. Victime de sa notoriété et des énormes dividendes qu’il génère, il n’a pas échappé à la politique de mise au pas et aux manipulations qui ont, à chaque fois, mis à mal sa gestion et son fonctionnement.
Toutefois, les coups durs encaissés par ce géant de la sidérurgie au niveau non seulement national, mais plutôt africain, n’ont pas pu lui mettre le genou à terre. Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, en a l’intime conviction, lui qui a affirmé, lundi dernier, que le complexe «aura un rôle primordial dans le lancement du nouveau plan industriel centré sur une large intégration des ressources nationales et des compétences humaines». «Le complexe d’El Hadjar qui a traversé de nombreuses difficultés l’ayant transformé, à l’instar d’autres groupes publics, en un fardeau pour le Trésor public, ne peut être considéré, du fait de ses potentialités, comme un problème pour l’économie nationale, mais plutôt comme la rampe de lancement d’un changement qualitatif vers une véritable industrie sidérurgique, permettant de créer de la richesse et de bâtir l’indépendance économique dans les industries de transformation», a-t-il noté.
Le premier responsable du secteur ne se fait pas d’illusion. Il sait que les difficultés ne sont pas des moindres, mais qu’il y a également des solutions toutes faites pour réveiller le «géant». Pour lui, tout est dans la détermination des services de l’Etat, et la mobilisation de toutes les ressources disponibles, selon un plan qui tienne compte tant des objectifs tracés que de la réalité du terrain.
Une rampe de lancement d’une véritable industrie sidérurgique
Les solutions existent ! Pour Ferhat Aït Ali Braham, la concrétisation du plan de relance du complexe El Hadjar passe, d’abord, par «l’allègement des fardeaux financiers accumulés par le complexe», lequel, selon lui, «constitue une nécessité».
Réitérant en ce sens les engagement des pouvoirs publics à «accompagner ce complexe dans les négociations avec les banques et l’acquisition des équipements nécessaires pour lui permettre de sortir de la situation difficile à laquelle il fait face, et de se concentrer sur la réalisation des objectifs économiques fixés», le ministre considère qu’il constitue «une base pour créer une indépendance économique et relancer une véritable industrie sidérurgique, qui répond aux besoins de l’économie nationale et donner la nouvelle impulsion d’une véritable industrie algérienne».
Sur ce, il y a lieu de rappeler qu’en vue de la relance de l’activité du complexe sidérurgique d’El Hadjar, à partir de «la mi-septembre», un planning de travail spécial a été mis en place. Ce plan, selon le directeur général du complexe, Redha Belhadj, qui assure qu’«il a été décidé de fixer la date du retour des activités du haut fourneau n° 2 à la mi-septembre, ce qui implique la reprise totale des activités de production du complexe, dont le laminage des produits plats et des produits longs, en plus des tôles d’acier aux multiples usages industriels».
Dans une déclaration rapportée par l’APS, le même responsable a, également, indiqué que «les 20 000 tonnes de billettes importées comme demi-produits vont permettre aux ateliers des unités de laminage des produits longs, et plus particulièrement du rond à béton, de reprendre leurs activités», soulignant que la capacité de production mensuelle de rond à béton de Sider El Hadjar s’élève à 25 000 tonnes.
Ainsi, les responsables du complexe tablent sur une production de 600 000 tonnes pour l’année en cours, sachant que la production devrait théoriquement augmenter, en 2021, pour passer à 700 000 tonnes avant d’atteindre un (1) million de tonnes, avec la concrétisation de la deuxième tranche du plan d’investissement, prévu en 2023, selon les mêmes sources.
N. A.