L’augmentation des taux d’intégration dans les différentes industries, notamment celle de l’automobile est l’une des priorités du gouvernement. D’ailleurs tout une stratégie est mise en place afin d’atteindre les objectifs fixés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui n’a de cesse de rappeler la nécessité d’aller vers davantage de renforcement de la production locale.
Par Akrem R.
2023 sera l’année de la relance effective de l’industrie automobile et des moteurs, dira d’emblée, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, en marge de l’inauguration de la 7e édition du Salon international de la sous-traitance (ALGEST 2022) qui se poursuit à la Safex jusqu’au 17 novembre.
«Nous cherchons à atteindre un taux d’intégration réel de 40% dans l’industrie automobile dans les 5 prochaines années», a-t-il souligné, en faisant savoir qu’un cahier des charges sera bientôt publié, fixant la méthodologie d’augmentation des taux d’intégration.
Un accompagnement spécial sera accordé pour les sous-traitants locaux afin d’intégrer leurs productions et intrants dans cette industrie d’automobile qui veut s’implanter en Algérie. En clair, le gouvernement est déterminé à assoir une véritable industrie dans notre pays, tout en s’éloignant des anciennes expériences, qui ont, pour rappel, engloutis plusieurs milliards de dollars, et causé un énorme préjudice au Trésor public, dans des opérations d’importations «déguisées», sans oublier les dégâts causés à l’économie nationale.
C’est pour cela que les services du ministère de l’Industrie travaillent à la préparation d’une stratégie claire basée sur une industrie réelle pour toutes les branches industrielles, en particulier dans les industries de la mécanique et de l’automobile.
«Les prix des voitures seront raisonnables»
La tendance sera à la création d’une véritable industrie avec des taux d’intégration allant jusqu’à 40% dans les cinq prochaines années, et ce par la création d’un partenariat gagnant-gagnant et en mobilisant les capacités et compétences disponibles localement ou avec un partenariat étranger, à condition d’assurer le transfert de technologie.
Questionné sur les prix des voitures «made in Algeria», Ahmed Zeghdar était catégorique: «les prix seront raisonnables», tout en mettant l’accent sur l’importance de l’intégration du produit local dans ces voitures. «C’est à travers l’augmentation du taux d’intégration que les prix seront revus à la baisse», indique-t-il.
Ainsi, l’augmentation de l’offre avec l’entrée en production des différentes usines qui va certainement combler le déficit de 4 ans de rupture, le marché automobile va se stabiliser et les véhicules seront à leur juste prix. En somme, les prix vont baisser dans les mois à venir. Une commission de suivi sera également installée pour connaitre les coûts de production de ces voitures «made in bladi».
Le ministre de l’Industrie a instruit les sous-traitants et exposants de ce salon à investir pleinement dans la fabrication de produits de qualités conformes aux normes internationales. «Nous avons assez de matière première nécessaire pour la fabrication d’intrants et pièces industrielles. Des constructeurs automobiles se disent disponible à accompagner les sous-traitants locaux dans la fabrication d’intrants notamment en plastique», a-t-il lancé.
Augmenter le PIB de l’industrie de 10 à 15%
Par ailleurs, le ministre de l’industrie a indiqué que «cette manifestation qui s’inscrit dans le cadre de la politique de notre département ministériel visant à développer le secteur industriel et à faire passer sa contribution au produit intérieur brut (PIB) de 6% à entre 10 et 15%, vise à favoriser l’insertion locale et à développer la sous-traitance, qui permet de valorisation des ressources locales, substitution des importations et orientation vers l’exportation.»
Cet objectif, auquel aspirent les pouvoirs publics, «ne pourra être atteint que par la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées et l’accompagnement des institutions désireuses de s’engager dans ce domaine, notamment en matière de développement technologique et d’atteinte de la qualité, ainsi que la mise en place de normes techniques pour préserver le produit national afin de remplacer les importations». Dans ce contexte, la sous-traitance industrielle constitue un axe essentiel de notre politique de développement des industriels, et nous aspirons à travailler à leur développement en réalisant deux axes principaux: «Créer une base de sous-traitants qui constituent l’entrée principale pour assurer le développement efficace des industriels et soutenir l’intégration des capacités nationales afin d’assurer la substitution des importations et de permettre l’exportation des produits des opérateurs locaux».
Des mesures pour booster la sous-traitance
Conscients de la nécessité d’organiser et d’encadrer la politique de développement de la sous-traitance, le ministre Ahmed Zeghdar a rappelé les efforts consentis par son département à cet effet.
Il s’agit de la création d’un climat favorable à l’investissement par la mise en œuvre d’un nouveau système juridique approprié et stable; l’élaboration d’un plan stratégique clair basé sur une véritable industrie pour faire avancer toutes les branches industrielles; définir une politique d’encouragement des industries électriques, de limitation des importations de produits électriques et de contribution à l’efficacité énergétique; la mise en place d’un nouveau régime par des mesures incitatives permettant l’exonération des droits de douane et des droits sur la valeur ajoutée sur les composants et matières premières importés ou qui ont été acquis localement par les sous-traitants et producteurs dans le cadre de leurs activités; accompagner la bourse de la sous-traitance et les échanges partenariaux dans la mise en place de leur business plan selon les orientations stratégiques du secteur; la création du centre technique de l’industrie mécanique et métallurgique, la mise en place d’un centre technique des industries agro-alimentaires et enfin la création de groupements industriels qui visent à accroître la compétitivité des entreprises industrielles.
A. R.