L’industrie automobile «made in algeria» se dessine et prend forme. La première voiture sortira de l’usine algérienne de Fiat au mois de décembre 2023. « Le constructeur italien Fiat s’est engagé à commercialiser la première voiture construite en Algérie à partir du mois de décembre 2023 », a annoncé Mohamed Djebili, le directeur des industries sidérurgiques, mécaniques, aéronautiques et navales au ministère. Une nouvelle ère pour l’industrie automobile est déjà amorcée et s’annonce également prometteuse.
Par Akrem R.
L’adhésion du groupe Stellantis à la nouvelle stratégie du gouvernement, visant à asseoir une véritable industrie auto en Algérie avec des taux d’intégrations appréciables (10% à la deuxième année, 20% à la troisième année et 30% à partir de la cinquième année), est un signal fort pour les autres groupes et marques pour venir investir sur le marché algérien.
D’ailleurs, des pourparlers très avancées sont en cours avec d’autres marques, dira Mohamed Djebili, lors de son passage à une émission de la chaîne «Echourouk News».
21 demandes d’agrément pour l’importation
Sans donner plus de détails, le représentant du ministère de l’Industrie a précisé que son département a déjà reçu 21 demandes d’agrément préalables pour l’importation des véhicules tout types confondus, 13 autres demandes concernant les engins roulants et 3 demandes dans le domaine de la fabrication. L’intervenant a précisé que le ministère de l’Industrie a recensé, jusqu’à la journée de dimanche, 151 comptes ou inscriptions au niveau de la plateforme mise en place au profit des concessionnaires automobiles.
Le responsable a fait savoir qu’en Algérie, Fiat va assembler quatre modèles de voitures dont un utilitaire léger, en notant que le groupe Stellantis a fait son entrée sur le marché algérien avec la marque Fiat, mais rien ne l’empêche, d’un point de vue juridique, d’assembler des véhicules d’autres marques comme Peugeot, Citroën et Jeep.
Ce dernier a indiqué que conformément au cahier des charges relatif à la construction automobile en Algérie, le gouvernement ne sera pas regardant sur le taux d’intégration durant les 24 premiers mois après l’obtention de l’agrément.
L’usine algérienne de la marque Fiat commencera l’activité avec une capacité de 60 000 voitures par an, à partir de la première année et atteindra, à terme, 90 000 unités, avait déjà indiqué le ministère de l’Industrie, en marge de la signature des accords avec la firme italienne mardi dernier. Le groupe Stellantis a signé, le mardi 29 novembre dernier, le cahier des charges fixant les modalités de l’activité de construction automobile. Le groupe automobile américano-européen a également signé une convention avec l’agence algérienne de promotion de l’investissement.
Renault Algérie passera à la construction
L’usine algérienne de la marque Renault, qui a été lancée en 2014, est à l’arrêt depuis 2020, après la suppression du dispositif fiscal relatif à l’importation des kits SKD/CKD destinés au montage de voitures. Cette usine devrait reprendre son activité bientôt pour, d’abord, l’assainissement de ses stocks en kits importés dans le cadre de l’ancienne réglementation (montage et industrie). Elle devrait ensuite passer à l’étape de la construction.
«Le cas de Renault est particulier car le constructeur français dispose d’un stock de « collections assemblées » déjà importé au niveau de l’usine d’Oran. Une fois ce stock épuisé, Renault Algérie passera à la construction dans le cadre du nouveau cahier des charges publié au journal officiel le 17 novembre dernier. La capacité de production chez Renault Algérie est estimée à 75 000 véhicules par an», indique le représentant du ministère de l’Industrie. Cette usine produira les modèles qu’il commercialise actuellement: Symbol et Stepway, avec l’obligation d’ajouter un modèle utilitaire léger qui pourrait être le Kangoo.
« Des prix raisonnables »
Questionné sur les prix des voitures qui seront commercialisées en Algérie, l’intervenant a indiqué qu’ils vont se stabiliser et retourneront à la situation normale de 2015 et 2016. Ainsi, ils seront alignés sur les prix appliqués dans les pays d’origine des marques automobiles. A titre d’exemple, le véhicule commercialisé en Italie à un prix donné aura le même tarif en dinars algériens selon le taux de change, indique-t-il, en assurant qu’un contrôle rigoureux sera imposé par les différents services (industrie, finance, impôt et commerce).
Au passage l’intervenant a noté que, durant la période de 2012 à 2016, l’Algérie a déboursé 28 milliards de dollars pour l’importation de véhicules ! « Notre objectif est de renverser la donne, en produisant localement pour répondre au besoin du marché national estimé à 350 000 voitures/an et aller dans le futur proche vers l’exportation. Nous aspirons au financement de nos investissement dans l’industrie automobile par les recettes des exportations», souligne-t-il. C’est pour cela, ajoute-t-il, que les pouvoirs publics ont mis en place des mesures incitatives pour l’accompagnement des industriels et la création d’un véritable tissu de sous-traitance.
A. R.