Le gouvernement veut en finir avec le dossier Ansej. Des opérations sont en cours pour l’assainissement de ce dossier «épineux». Le dispositif qui a certainement contribué à la création de 386 000 micro-entreprises depuis son lancement et des milliers d’emplois, est également à l’origine du gaspillage des deniers publics.
Akrem R.
Selon les statistiques de la Banque d’Algérie et de l’Association des Banques et Etablissements (ABEF), les crédits impayés frôlent les 172 milliards de DA ! Une évaluation a été faite en juillet dernier, dira le DG de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE), Mohamed Chérif Bouaoud, qui a affrimé que 70% des entreprises créées durant la période allant de 2010 à 2020, au nombre de 245 000, sont en difficulté et n’arrivent pas à rembourser leurs crédits.
Parmi les raisons de cet état des choses, l’invité du forum Echaab a cité l’application d’un différé de paiement de 3 ans depuis l’obtention par le jeune entrepreneur d’un prêt bancaire, et ceci sans compter la durée d’un an et demi pour le dépôt de la banque du dossier au Fonds de l’Agence.
En outre, et afin de relancer l’activité de ces entreprises en difficulté, rappelle-t-il, des mesures ont été prises par le gouvernement.
En effet, il a été décidé de rééchelonner les crédits bancaires de ces entreprises, l’efficacement de toutes les pénalités de retards et la bonification du taux des crédits à 0%. Toutefois, le DG de l’ANDE a dit avoir adopté une approche purement économique. Autrement dit, seules les entreprises qui peuvent apporter de la valeur ajoutée à l’économie nationale et la création de postes d’emploi seront accompagnées. Mohamed Chérif Bouaoud est catégorique sur ce point : « On va sauver, tous ce qu’on peut sauver». L’intervenant a fait savoir depuis le début de l’opération du traitement de ce dossier, que le Fonds de garantie de l’Agence a déjà remboursé la dette de 22 500 entreprises, représentant un montant de 27 milliards de DA. Il a ajouté que ce Fonds penche actuellement sur le traitement de 49 713 autres entreprises, soit un montant de 82 milliards de DA.
S’agissant de la nouvelle vision de l’ANADE pour la promotion de l’entreprenariat, M. Bouaoud a mis l’accent notamment, sur la compétence du jeune (19 à 49 ans), la formation sur la gestion d’entreprise et la signature de plusieurs conventions avec les différents départements ministériels (Sonelgaz, Habitat, AADL ADE…), dont le but est de garantir des plans de charge pour les entreprises naissantes. L’absence de plan de charge est, d’ailleurs, à l’origine de la faillite de beaucoup d’entres elles.
Concernant la disposition de la réservation de 20% des marchés public à cette catégorie d’entreprise, le DG de l’ANADE dira d’emblée que «des instructions ont été données aux walis et autres responsables locaux pour l’application de cette disposition. Cette dernière est appliquée dans plusieurs wilayas déjà». Dans le même cadre, le même responsable a indiqué que son agence a lancé un programme en vu d’encourager l’investissement dans les domaines de l’agriculture et du Tourisme, en particulier, dans les régions du Grand Sud. Ils sont considérés, affirme-t-il, comme étant des leviers de croissances pour l’Algérie. Il y a d’énormes potentialités dans ces deux domaines. Questionné par ailleurs, sur la « contrainte » de l’apport personnel des 15% au projet, M. Mohamed Chérif Bouaoud a indiqué que ce n’est pas une contrainte pour les futurs entrepreneurs, tout en faisant savoir qu’il y a une forte demande des jeunes au niveau des agence de l’ANADE. Il est à noter que le jeune aspirant à créer son entreprise, est obligé de participer à hauteur de 15% de la totalité de son projet dans les régions du Nord du pays, à 12 % dans les Hauts-plateaux et 10% dans le Sud du pays. Ce sont des avantages exceptionnelles pour les jeunes, affirme-t-il, du moment que la banque et l’Agence, financent la grosse partie du projet et sans intérêt.
A. R.