Spécialiste en agriculture saharienne et chercheur sur les zones arides, Madame Lakhdari, a estimé, hier mercredi, sur les ondes de la radio nationale chaîne III, que «le développement régional est tributaire d’une vision globale et harmonieuse entre le Nord et le Sud »
Par Farid D.
Plus précise, elle évoquera l’enjeu de la sécurité alimentaire qui passe, selon elle, nécessairement par un développement territorial global, juste, équilibré et correcte.
«On est obligé d’aller vers une équité sociale, territoriale et développementale », a-t-elle martelé « à condition de mettre tous les paramètres et les conditions idoines pour ne pas buter sur des catastrophes », avertissant qu’ «il y a des projets qui peuvent nous paraitre très intéressants pouvant donner des résultats quelques temps au risque de laisser parfois des catastrophes ou des situations tristes à décrire », a estimé, Mme Lakhdari.
L’invitée de «la III» a appelé «à favoriser la prudence quand on met un programme de développement devant tenir compte parfois des critères biophysiques de tel ou tel territoire mais aussi des critères socio-économique tout en intégrant tout ça dans la vision globale du développement de notre pays ».
Mme Lakhdari privilégie, de ce fait, « une vision globale du développement territorial qui doit être harmonieux et fait sur des bases sûres afin de préserver les écosystèmes sahariens ».
L’Algérie, rappelle-t-elle, a développé les compétences nécessaires dans chaque région du pays et il existe même un réseau universitaire, des centres de recherche, sans oublier les centres de formation professionnelle qu’il faudrait impliquer dans la démarche du développement territorial avec une vision multisectorielle. « Il revient à bien exploiter ce potentiel à bon escient », souligne-t-elle.
Appel à une «démarche collective»
Pour préserver cette dynamique développementale, l’oratrice recommande impérativement des études et avec les compétences requises qui sont, aujourd’hui, tout deux disponibles capables d’indiquer les méthodes, les voies, la démarche à suivre ainsi que les conditions idoines à mettre en place en aval du lancement de tel ou tel projet tout en respectant les caractéristiques des régions.
«Autrement dit, il faut aller d’une vision collective, une démarche collective et d’une action collective», insiste-elle, citant l’exemple de la chaine de sécurité alimentaire, sachant que le secteur de l’agriculture reste le noyau autour duquel gravitent des programmes, des efforts et une démarche qui a été bien suivie, à défaut, l’année Covid (2020) aurait pu être fatale pour les Algériens, ne serait-ce sur le plan de la production, et notre sécurité alimentaire aurait frôler le pire même si les frontières n’étaient pas fermées car le baril était, par ailleurs, à son plus bas.
Le modèle de la culture oasienne
Eu égard aux résultats qu’il offre en matière de richesses agricoles, le modèle oasien des wilayas d’El Oued et de Touggourt qui ont réussi la prouesse de l’autosuffisance en produits d’excellence exportables, s’impose comme modèle à généraliser dans les territoires du Sud du pays qui représente 87% du sol algérien avec une population de quelque cinq millions d’âmes et un taux de chômage avoisinant les 30%, notamment, dans les zones frontalières. Mme Fattouma Lakhdari insiste sur le fait de « repenser la vision autour et dans la vie, ainsi que les indicateurs stratégiques au niveau de ces zones qui manquent d’eau, d’électricité et d’autres commodités pouvant améliorer les conditions de vie et la stabilité des gens dans ces régions ».
«On ne peut imaginer un flux migratoire du Nord vers le Sud si l’on ne prend pas en compte les exigences de ces habitants, Algériens au demeurant, qui ont les mêmes droits et devoirs». F. D.