Économie d’entreprise : Une mise à niveau à la mesure des défis

Économie d'entreprise : Une mise à niveau à la mesure des défis

L’intérêt accordé par le gouvernement aux grands projets structurants (routes, autoroutes, chemins de fer, ouvrages hydrauliques, silos de stockage de blé, aménagement de zones industrielles, constructions de nouveaux CHU,…) entraîne également, de façon logique, après l’opération d’imputation budgétaire, un intérêt pour l’outil d’études et de réalisation. Ces deux segments- études et réalisation- constituent la partie cruciale des investissements publics, conditionnant la fiabilité des ouvrages, l’édification aux normes de fonctionnalité optimale et de sécurité et l’impact sur les autres segments de la vie socioéconomique, c’est-à-dire, l’effet d’entraînement que sont censés opérer ces projets sur les secteurs comme le transport de marchandises et des voyageurs; l’adduction d’eau potable; l’électrification domestique, industrielle et agricole; les industries de transformation,…).

Par Amar Naït Messaoud

Ce niveau de maturation des projets d’investissement est pris en charge par des entreprises (publiques ou privées) et des bureaux d’études.

Sachant qu’une grande partie de ses outils ont comme plan de charge la commande publique, leur mise à niveau technique et managériale relève d’une importance cruciale, d’autant plus que cette commande publique, qui se décline en centaines de projets d’investissements de l’État, constitue un volume physique et financier de grande envergure.

INTÉGRATION DES ACTIFS DES ENTREPRISES CONFISQUÉES

Outre les entreprises répertoriées dans le portefeuille des actifs publics et de la propriété privée, le gouvernement vient de prendre la décision consistant, selon l’Aps, « à prendre en charge dans les plus brefs délais les unités industrielles confisquées en vertu de jugements définitifs de la justice, au nombre de 23 unités au total ».

Des instructions dans ce sens ont été données lors d’une réunion à laquelle ont pris part les présidents directeurs généraux (Pdg) des groupes et sociétés holdings du secteur auxquels ont été transférés les actifs et biens confisqués, « conformément aux conclusions de la dernière réunion du Conseil des participations de l’État (CPE), en présence de représentants de la Direction générale du domaine national (DGDN) ».

Les biens et actifs de ces entreprises confisquées vont se rajouter aux actifs détenus par l’État dans les entreprises publiques.

Avec autant d’atouts sur le plan des actifs et bien matériels, il sera plus qu’indispensable de procéder à une mise à niveau générale, particulièrement ciblée sur la ressource humaine (technicité, compétence et management).

En tous cas, le passage à l’économie d’entreprise, par le dépassement des situations de rente, lesquelles ont montré leurs limites objectives, ne sera pas une sinécure dans une ambiance et une mentalité qui commencent à peine à se muer en mauvais souvenirs.

C’est tout un chantier de réformes- dans la discipline de travail, l’organigramme, de la gestion moderne des ressources humaines- qui attend ces entreprises auxquelles est confié un plan de charges consistant issu de la commande publique.

À n’en pas douter, la construction d’une économie diversifiée, compétitive, capable d’assurer la sécurité alimentaire, financière et énergétique du pays, mettra du temps à se réaliser, et ce, proportionnellement au degré d’érosion ou de neutralisation des intérêts des lobbies qui tiennent en otage une partie de l’économie du pays, et proportionnellement aussi au niveau de préparation de la ressource humaine à manager la nouvelle économie dans toutes ses déclinaisons.

Le nouveau code de l’investissement s’avère incapable, à lui seul, de renverser la tendance et de créer, ex nihilo, un climat des affaire qui soit au diapason des enjeux actuels devant impliquer les capitaux nationaux et les partenaires étrangers.

Ce code d’investissement, censé créer de nouvelles attractivités pour les investisseurs nationaux et étrangers, devrait être accompagné et renforcé par de la discipline et de la rigueur au niveau de l’administration publique chargée, à travers le guichet unique de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), d’encadrer et de sécuriser l’acte d’investissement. Cela conférera.

De la visibilité pour la le processus de relance économique, l’amenant à faire le bond nécessaire en matière de performance et de diversification des activités.

L’HORIZON DE L' »ÉMERGENCE »

La diversification des recettes commence à sortir de « limbes ». Avec plus de 7 milliards de dollars de recette sen hydrocarbures au cours de ces deux dernières années, le devoir de l’Algérie est de maintenir la cadence et d’aller vers de nouvelles performances.

Elle ne le fera qu’avec des entreprises performantes, ayant bénéficié de la mise à niveau technique et managériale, entourées d’un environnement administratif et bancaire favorable, capable d’établir le système de vases communicants entre toutes les parties prenantes.

Le statut de pays émergent qu’ambitionne l’Algérie est tributaire de la maîtrise durable des grands agrégats macroéconomiques, qui devraient développer plus de résilience et moins de surface d’attaque, d’une part, et d’une une économie d’entreprise qui est censée faire rejaillir les valeurs du travail et dégager une conséquente plus-value sociale.

En d’autres termes, l’intérêt et le frétillement dont faisaient montre les différents gouvernements à chaque mouvement de remontée des cours de pétrole ne doivent plus être de mise aujourd’hui.

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