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Économie algérienne 2O28/2O3O : Les conditions d’un PIB de 4OO milliards de dollars  - ECOTIMES

Économie algérienne 2O28/2O3O : Les conditions d’un PIB de 4OO milliards de dollars 

Économie algérienne 2O28/2O3O : Les conditions d’un PIB de 4OO milliards de dollars 

En ce mois d’avril 2O25, le président de la République  a annoncé que l’Algérie ambitionne  d’avoir un PIB de 4OO milliards  de dollars et, selon Sonatrach  lors d’une rencontre en Italie, de produire 2OO milliards de mètres cubes gazeux à l’horizon 2O28/2O3O2O28/2O3O. Cette présente analyse se veut objective,  loin de toute sinistrose gratuite, étant reconnu par la majorité de la communauté internationale, les immenses potentialités de l’Algérie, ni d’autosatisfaction, l’Algérie n’ayant pas besoin de louanges en contrepartie d’une rente mais d’un discours de vérité,  au moment où avec les nouvelles technologie d’information, il n’est plus permis de se voiler la réalité.

Par Dr. Abderrahmane MEBTOUL

1-Ces   prévisions optimistes ne sont   réalisables, selon la majorité des experts internationaux que sous certaines conditions : en levant les contraintes à l’investissement étranger, en revoyant la   politique des subventions généralisées, source de gaspillage et d’injustice sociale, les plus riches bénéficiant de subventions autant que les pauvres, alors qu’elle devrait aller vers le ciblage.  Les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes de gaz pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique (plus de 50 millions d’habitants  en 2030) et bon nombre de secteurs  nouveaux consommateurs d’énergie. 

Il s’agit d’entrevoir   une politique avec plus d’efficacité énergétique  et revoir le modèle de consommation touchant tant les ménages que les secteurs énergivores.

Actuellement, avec des réserves de gaz naturel traditionnel, estimées à 24OO milliards de mètres cubes gazeux, une production d’environ 12O/125 de milliards de mètres cubes, ne devant jamais  faire oublier l’injection de 2O/25% de la production dans les puits pour éviter leur épuisement et une exportation d’environ 5O milliards de mètres cubes gazeux, 33 milliards de mètres cubes gazeux via les canalisations, 1O Medgaz via Espagne et 23 Transmed via l’Italie, 33/34%  étant du GNL, et des réserves de pétrole  entre 11/12 milliards de barils sur une production de 907.OOO barils jour en 2O24,contre  973.OOO  barils/j en 2O23, derrière le Nigeria et la Libye , 1,41 et 1,1 million de barils/jour.   

Les exportations représentent environ 55%, l’Algérie étant un pays gazier et non pétrolier, le   volume d’exportation de production de 22O/225 millions  de mètres cubes gazeux dont 1OO milliards exportables est réalisable à l’horizon 2O28/2O3O , sous réserves de plusieurs conditions : 

d’importants investissements pour de nouvelles découvertes rentables, avec la concrétisation des récents mémorandums avec les groupes étrangers, notamment les groupes Exxon Mobil, Chevron, ENIE, le groupe espagnol Naturgy et d’autres groupes,  ainsi que  la réalisation du gazoduc Nigeria-Algérie d’une capacité  de 33 milliards de mètres cubes gazeux /an bien qu’avec les tensions récentes  avec le Niger, est posée la question de sa réalisation.

 A cela s’ajoute sous réserve d’un dialogue social et l’utilisation des nouvelles techniques pour la protection de l’environnement dont le danger de la pollution  de la  nappe phréatique de l’Albien située à 7O% en Algérie, 2O% en Libye et 1O% en Tunisie, la plus grande réserve  d’eau au monde non renouvelable, plus de 5O.OOO milliards de mètres cubes, l’exploitation du gaz de schiste dont l’Algérie est le troisième réservoir mondial, 19500 milliards de mètres  cubes gazeux, dont  4500 milliards de mètres cubes rentables. 

Par ailleurs, afin d’atteindre cet objectif, le gouvernement mise sur le développement des énergies renouvelables afin de couvrir une grande fraction de la consommation intérieure, 35/4O% entre 2O3O/2O35, ce qui permettrait d’accroitre la partie exportable ainsi que le développement de l’hydrogène vert   bleu et souvent oublié le blanc dont une prévision de 15% avec une couverture des besoins de l’Europe horizon 2035.

2.- Les recettes de Sonatrach, représentent, en 2O24, 97/98% des recettes en devises et certainement en 2O25, y compris les dérivées d’hydrocarbures incluses dans la rubrique hors hydrocarbures pour environ 7O% selon les statistiques douanières algériennes. 

Selon le rapport annuel de la Banque d’Algérie, après avoir atteint un pic de 5,978 milliards de dollars en 2022,( les statistiques douanières donnaient un autre montant de 6,9 milliards de dollars, ce qui démontre le manque de cohérence dans le système d’information officiel ), la valeur hors hydrocarbures  a chuté à 5,O58 milliards de dollars en 2O23 et selon  les données officielles de l’ONS (organe statistique du gouvernement),  au 1er trimestre 2024, les prix à l’exportation de marchandises connaissent une diminution de 9,9 % par rapport au 1er trimestre 2023, les prix des hydrocarbures ayant  baissé de 10,0%, tandis que les prix des exportations des produits hors hydrocarbures ont enregistré une diminution de 7,7% par rapport à la même période de l’année 2023 qui donnerait avec la même tendance fin 2O24, environ 4,65 milliards. 

Or, le ministre du Commerce le 19 juin 2O23 (source APS), annonçait 13 milliards de dollars pour 2O24,  et ce même ministre, le 25 juillet 2O24, annonçait 29/3O milliards de dollars en 2O29/2O3O sans en préciser les modalités, repris par certains soi-disant experts organiques, pour  reprendre l’expression célèbre du philosophe italien Gramsci, sans analyses objectives.  

Aussi, il faut revoir le fonctionnement du système financier et lever les contraintes bureaucratiques  pour attirer les IDE, tout cela englobé au sein d‘une planification stratégique s’adaptant aux nouvelles filières internationales en perpétuelle évolution surtout avec l’intelligence artificielle renvoyant à la refonte du système socio-éducatif. 

Ce qui  pourrait permettre d’atteindre les 4OO millions de dollars durant les cinq prochaines années , précisant, qu’après la mise en exploitation, le seuil de rentabilité pour les grands projets ne se réalise qu’au bout de 5/7 ans et pour les PMI/PME  2/3 ans. 

Car  selon  les données  du FMI et de la Banque mondiale, le  PIB  algérien en 2023 a été de  243 milliards de dollars, en 2024,  268 milliards de dollars, prévisions sous certaines conditions, dont de profondes réformes internes, plus de rigueur budgétaire, croissance des recettes d’hydrocarbures comme source de financement, encouragement du secteur privé productif et croissance  de l’économie mondiale : 293 milliards de dollars en 2025 à 318 milliards de dollars en 2026  et à 370 milliards de dollars entre  2OO7 2028, donc des données proches de celles annoncées par  le président de la République.

3.- Aussi les objectifs annoncés sont tributaires de réformes structurelles qui seules peuvent contribuer  à un taux de croissance de 8/9%  entre 2025/2030 afin d’absorber le flux additionnel de demande d’emplois  de 350000/400000 /an qui s’ajoute au de chômage actuel devant s’attaquer au blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique qui enfante la corruption via la sphère informelle : dans sa note de conjoncture relative aux tendances monétaires et financières de l’économie algérienne, la Banque d’Algérie note que la circulation fiduciaire hors banque a connu une hausse avec un taux de croissance de 10,14 % en 2022 contre un taux de 9,35 % en 2021 et la situation ne s’est pas améliorée dans le sens de la bancarisation de l’argent de l’informel en 2023  une croissance de 8,6%  avec une part de 32,9 % du total de la masse monétaire à fin 2023 contre 32,2 % à fin décembre 2022, la circulation fiduciaire hors banques s’est accrue de 8,6 %  soit  au cours de 134 dinars un dollar , 59,9O milliards de dollars à fin septembre 2023 contre 55,17 milliards de dollars à fin décembre 2022.

Par ailleurs, il   faudra  mesurer les impacts de  l’actuelle crise mondiale suite à la  hausse des tarifs douaniers US   sur les recettes de Sonatrach qui sont passées de 6O milliards de dollars en 2O22, à 5O en 2O23, 43/44  en 2O24 au cours moyen pour 2O24 de 75 dollars le baril, et donc moins pour 2O25 au cas où le baril et le  prix de cession du gaz sont en baisse de 15/2O%. Il s’agit d’éviter de continuer  d’ assainir des entreprises publiques  qui n’ont aucun avenir en référence à la concurrence internationale qui ont couté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère  durant  les  trente dernières années à fin 2020( source APS) et cela a continué entre 2O21/2O24.

Les réformes par l’ amélioration du le climat des affaires conditionnent la dynamisation  des entreprises publiques et privées nationales et étrangères concurrentielles  créatrices de valeur ajoutée en contribuant    à l’accroissement de la production et de la productivité, et par là  à l’appréciation de la  valeur du dinar où le 13/04/2O25,nous avons un écart  entre l’officiel et  le cours sur le marché  parallèle de plus de 8O%, encourageant les surfacturations et les actions spéculatives ,  à   diminuer le taux d’inflation très élevé  qui lamine le pouvoir d’achat de la majorité de la population et attention au populisme, le   versement de salaires via la rente  sans contreparties productives  ne peut qu’ accélérer  la dérive inflationniste et diminuer la valeur du dinar algérien.

En conclusion, la dévaluation  rampante  du dinar depuis plusieurs décennies  avec un cours officiel  de 4,94  dinars un dollar en 197O, 44,61 en  1995, 76,87 et le 14 avril 2O25, 133 dinars un dollar (contre 236 dinars à l’achat et 239 dinars à la vente dans les circuits informels),  n’a pas permis la dynamisation des exportations hors hydrocarbures  comme le postule les lois économiques, montrant que le blocage est d’ordre systémique.

Cependant , selon  la majorité des observateurs internationaux, l’Algérie peut devenir  un acteur majeur au sein des espaces méditerranéens et africains sous réserve d’une économie diversifiée concurrentielle et c’est à cette condition qu’au XXIème siècle   un pays est respecté et écouté au niveau des relations internationales.

A. M.

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