L’Algérie veut réduire les coûts du fret maritime notamment. Une nouvelle stratégie est mise en place, visant, à la fois, la modernisation de infrastructures de base maritimes et l’engagement de travaux d’extension pour rendre nos ports en mesure de réceptionner des navires de grands tonnages.
Akrem R
Les marchandises et les importations de l’Algérie, en provenance de Chine et autres pays, sont dans l’obligation de transiter via les ports en Europe (Malte ou Barcelone). Ce qui engendre des coûts supplémentaires, impactant, directement, les prix des produits finis et, également, le Trésor public. Conscient de cette réalité, l’Etat a mis le paquet pour un changement radical dans la gestion de nos ports. Un nouveau schéma directeur à cet effet, a été lancé, et ce, dans le but de donner une nouvelle dynamique à ces infrastructures portuaires réalisées à coût de milliards de DA. « Nous avons procédé à la modernisation et l’élargissement de l’infrastructure de base des ports algériens, afin de s’adapter aux navires de grands tonnages », a souligné, Mohamed Karim Eddine Harkati, Directeur Général du groupe « SERPORT».
D’ailleurs, entre la période 2010 à 2019, pas moins de 41 milliards de DA ont été investis et un autre programme de développement est déjà en place, concernant l’acquisition des remorqueurs, des grues, des chaines éleveurs, des barrages antipollution, et grue mobile portuaire.
S’agissant des nouveaux terminaux portuaires, le DG de Serpot qui s’exprimait, hier, sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I» a fait savoir que deux nouveaux terminaux ont été réceptionnés en 2021 à Oran et Arzew. Celui d’Oran, réalisé pour un montant de 14 milliards de DA, est destiné au traitement d’un million de conteneurs de 20 pieds. Quant à celui d’ARZEW, doté d’un quai minéralier, avec une capacité de traitement de 160 000 tonnes, a été réalisé pour un montant de 20 milliards de DA.
Djen-djen nouveau Hub portuaire
Concernant les projets en cours de réalisation, la plupart entreront en production dès l’année prochaine, en particulier celui de Jijel. Le Port de Djen-Djen, dont les travaux sont à 95%, sera le futur «hub» portuaire de l’Algérie. Avec une capacité de traitement de deux millions de conteneurs de 20 pieds, ce port est en mesure de réceptionner des navires de grands tonnages de 12 000 conteneurs d’une profondeur de 17 mètres, a précisé Mohamed Karim Eddine Harkati.
Une fois cette nouvelle infrastructure opérationnelle, les marchandises algériennes seront expédiées directement vers l’Algérie sans passer par les ports de l’UE (Malte, Marseille et Barcelone).
Désormais, les navires d’une largeur de 1800 mètres et 17 mètres de profondeur peuvent accoster au niveau de Djen Djen.
En effet, avec l’extension de ce nouveau terminal, le trafic de marchandises connaitra une nette évolution durant les années à venir. D’ailleurs, en 2021, le volume des échanges avait atteint les 7,2 millions de tonnes, soit, une hausse de 53% par rapport à 2020. Pour les exportations hors hydrocarbures, le port de Jijel a traité 3,6 millions de tonnes avec une hausse de 52% par rapport à 2020.
Outre le port de Jijel, deux nouveaux autres projets d’extension sont en cours de réalisation, il s’agit de celui de Skikda, dont les travaux d’avancement dépassent les 83% et réalisé à un coût de 53 milliards de DA.
Cette nouvelle infrastructure est dotée de deux terminaux pour pétrole et un autre pour le traitement de marchandises. Le dernier projet concerne l’extension de gare maritime du port d’Annaba. Une fois finalisée, dont son entrée en service est prévue pour 2023, cette station sera dotée d’une capacité de traitement de 7000 voyageurs et 3000 voitures. Elle a été réalisé pour un montant de 4,5 milliards de DA.
Un plan de charge pour les ports de Mostaganem et Ténès
Questionné sur la situation des ports de Mostaganem et celui de Tenés, le responsable a fait savoir que des mesures ont été prises pour redynamiser l’activité portuaire au niveau de ces deux infrastructures. En effet, il a été décidé d’orienter certains navires vers deux ports et, également, l’orientation des bateaux transportant les intrants et kits pour l’industrie automobile vers le port de Mostaganem.
En somme, la nouvelle stratégie du gouvernement vise la redynamisation de l’activité portuaire dans notre pays, tout en améliorant leur compétitivité. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que s’inscrit la création d’une plate-forme numérique. Cette dernière permet le suivi de marchandises en temps réel, la réduction des délais de traitement des marchandises et réduction des surestaries.