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Dr. Mohamed Tahar Aissani : «La bibliothérapie, approche non médicamenteuse, sera promue lors du SILA» - ECOTIMES

Dr. Mohamed Tahar Aissani : «La bibliothérapie, approche non médicamenteuse, sera promue lors du SILA»

Dr. Mohamed Tahar Aissani : «La bibliothérapie, approche non médicamenteuse, sera promue lors du SILA»

Dr. Mohamed Tahar Aissani est un médecin spécialiste en anatomie et cytologie pathologique, né en 1960 à Barika, dans la wilaya de Batna, exerçant dans la wilaya de Skikda. Il est un touche-à-tout, car il est médecin, écrivain et journaliste. En tant que médecin, il est également sollicité par le secteur de la Justice pour apporter son expertise en la matière. Durant sa carrière, il a également été Directeur de la santé et de la population (DPS) de la wilaya de Skikda. En tant qu’écrivain, il a publié plusieurs ouvrages ; en tant que journaliste, il offre sa plume à des médias spécialisés en santé. Mohamed Tahar Aissani est membre actif de plusieurs associations culturelles et scientifiques, tout en faisant la promotion de l’environnement, notamment, au sein de publications africaines. Dans cet entretien, l’accent est mis sur la bibliothérapie dont il compte promouvoir et généraliser l’utilisation. Ecoutons-le.

Entretien réalisé par Zoheir Zaid

Ecotimes : Vous préconisez le recours à la bibliothérapie. Qu’en est-il au juste et pourquoi ce choix ?

Dr. Mohamed Tahar Aissani : La bibliothérapie est une méthode thérapeutique basée sur la lecture pour soulager les souffrances psychologiques, permettant aux patients d’accéder à un espace de réflexion et d’évasion, et d’explorer des émotions qu’ils n’auraient peut-être pas pu exprimer autrement. Mon choix repose sur ma conviction que les mots ont un pouvoir de guérison.

En tant qu’écrivain et médecin, j’ai pu constater à quel point la lecture pouvait apporter un bien-être émotionnel durable à ceux qui traversent des moments difficiles.

Au profit de qui peut-on recommander la bibliothérapie et quel praticien ou spécialiste doit la faire ?

La bibliothérapie est particulièrement recommandée pour les personnes souffrant de troubles émotionnels ou psychologiques légers à modérés, tels que l’anxiété ou le stress.

Ce sont les professionnels de la santé mentale, notamment les psychologues, qui peuvent la prescrire dans le cadre de leurs thérapies.

Toutefois, les médecins généralistes et spécialistes, dont je fais partie, peuvent aussi conseiller cette méthode en complément des traitements traditionnels pour aider leurs patients à gérer leurs émotions.

La bibliothérapie peut-elle, pour autant, remplacer la consommation de substances psychotropes dans les cas relevant de la psychiatrie ?

Non, la bibliothérapie ne remplace en aucun cas les traitements médicamenteux pour les cas de troubles psychiatriques graves.

Elle peut cependant être utilisée comme un complément, notamment pour les patients en phase de rémission ou dans des cas où l’utilisation de médicaments est limitée.

Dans certains contextes, j’ai observé que les approches non médicamenteuses pouvaient offrir des résultats encourageants, mais elles ne doivent jamais être considérées comme un substitut aux traitements classiques.

L’avez-vous déjà appliquée sur un patient ? Si oui, quels sont les résultats générés ?

Oui, j’ai recommandé des ouvrages spécifiques à plusieurs de mes patients, en particulier ceux souffrant d’anxiété ou de stress.

Les résultats ont été généralement très positifs, avec une amélioration notable de leur bien-être émotionnel.

La lecture offre une évasion saine et constructive qui aide les patients à mieux gérer leurs émotions et à trouver une certaine paix intérieure.

Quels sont les ouvrages que vous avez recommandés ?

En premier lieu, il est essentiel de recommander des ouvrages universels, qui nourrissent l’esprit, mais aussi apaisent les âmes.

Je suggère de promouvoir des lectures à la portée de tous, des textes de sagesse comme ceux de Khalil Gibran Khalil, ou des œuvres qui parlent directement à l’expérience humaine, tels que les romans de Yasmina Khadra, qui trouvent souvent un écho dans la réalité des Algériens, même dans les contextes les plus difficiles.

De quelle bibliothérapie peut-on parler à l’ère des espaces culturels déserts et des bibliothèques fermées, du moins en Algérie et particulièrement dans les villes reculées ?

Même si l’accès aux bibliothèques est limité, surtout dans les régions reculées, il est possible de promouvoir la bibliothérapie à travers le numérique qui offre un accès à des livres et à des lectures thérapeutiques en ligne.

C’est un projet que j’encourage vivement, notamment à travers mon implication dans diverses initiatives culturelles, et j’estime qu’il est essentiel d’exploiter toutes les voies possibles pour reconnecter les populations avec la lecture.

Des régions n’ont ni ressources numériques ni structure culturelle dignes de ce nom. Comment, dans ce cas, recommander la bibliothérapie ?

Il est vrai que dans certaines régions reculées d’Algérie, l’accès aux ressources culturelles, notamment aux bibliothèques, est très limité. Cela pose un défi considérable pour la promotion de la lecture et, en conséquence, de la bibliothérapie. Cependant, plusieurs pistes peuvent être envisagées pour pallier à ce manque.

Concernant la bibliothérapie dans les régions dépourvues de ressources numériques ou de structures culturelles, on doit développer des initiatives de bibliothèques ambulantes ou des partenariats avec des associations locales pour distribuer des ouvrages imprimés.

Il faut aussi miser sur des projets de lecture collective ou des clubs de lecture à petite échelle, animés par des bénévoles ou des enseignants.

Enfin, bien que le numérique puisse être une solution, il n’en est pas la seule. Les ressources imprimées restent essentielles, surtout dans les régions où la connexion Internet est instable ou inexistante.

Par ailleurs, en encourageant l’éducation à la lecture dès le plus jeune âge dans les écoles, on créera un lien fort entre les jeunes générations et les livres, un lien qui, même dans un contexte de pauvreté culturelle, peut offrir une source inestimable de réconfort et de réflexion personnelle.

Je reste convaincu que chaque livre a le potentiel d’être une fenêtre ouverte sur un autre monde, et qu’il suffit de quelques ouvrages bien choisis pour transformer l’expérience de la lecture en un acte thérapeutique, quel que soit l’environnement de départ.

Le Salon International du Livre d’Alger (SILA), qui se tient du 6 au 16 novembre 2014, est le salon le plus attractif en dépit du faible penchant des Algériens pour la lecture. Peut-on y simuler des séances de bibliothérapie ?

Le Salon International du Livre d’Alger (SILA) est une opportunité unique pour introduire et promouvoir la bibliothérapie auprès d’un large public.

Organiser des séances de bibliothérapie au SILA permettrait de sensibiliser les visiteurs à ses bienfaits et de démontrer comment la lecture peut être un outil thérapeutique.

C’est une initiative qui pourrait non seulement encourager la lecture, mais aussi aider à intégrer la bibliothérapie comme pratique complémentaire dans les soins de santé en Algérie.

Z. Z.

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