Les mesures proactives prises par le gouvernement pour ce mois de Ramadan (2025) ont contribué à la stabilité des prix et surtout à la disponibilité des produits sur les marchés durant ces dix premiers jours.
Par Akrem R.
En effet, dès les premiers jours de ce mois sacré, durant lequel la consommation des Algériens double, les marchés ont été bien approvisionnés avec de nombreux choix. Divers produits alimentaires, allant des fruits et légumes aux viandes rouges et blanches, en passant par le poisson, ainsi que les produits céréaliers et laitiers, ont été présentés aux consommateurs.
Le constat que l’on peut tirer de cette première semaine de Ramadan est que le marché est bien approvisionné et aucune pénurie n’est constatée, contrairement aux années précédentes, où le marché était sous tension.
Cette abondance de produits alimentaires est accompagnée d’une stabilité des prix, à l’exception de certains produits, comme les fruits et les viandes rouges locales.
Les prix des légumes stables
Concernant les prix des légumes, après une légère hausse à la veille du début du Ramadan, avec, à titre d’exemple, le prix de la courgette frôlant les 170 DA/kg, la tomate à plus de 120 DA/kg, et les carottes à 100 DA, ces prix ont rapidement chuté pour se stabiliser respectivement à 60 DA/kg, 80 DA/kg et 90 DA/kg. Cette baisse s’explique par la forte disponibilité et la baisse de la demande pour ces produits.
Quant à l’oignon, un produit essentiel pour la préparation des plats de ce mois sacré, son prix reste inchangé. Il est cédé sur le marché entre 35 DA et 50 DA/kg, tandis que l’oignon vert est à 50 DA/kg. Il n’y a que la pomme de terre qui reste la reine des légumes, dont le prix a connu une hausse pour atteindre 120 DA, alors qu’avant le début du Ramadan, elle était proposée entre 80 et 100 DA/kg.
Une hausse qui s’explique par la baisse de l’offre, le marché étant approvisionné grâce à la production saisonnière, en particulier de la wilaya d’El Oued, qui couvre 65 % des besoins nationaux, en attendant l’entrée sur le marché de la production des wilayas du Nord et des hauts plateaux, prévue à partir d’avril prochain.
Des stocks importants de ce tubercule ont ainsi été constitués en janvier et février pour garantir une disponibilité adéquate durant le mois sacré. Des opérations de déstockage progressives sont donc prévues dans les prochains jours pour faire reculer les prix.
Les viandes locales trop chères
Concernant les viandes (rouge et blanche), ce début de Ramadan a été marqué par une large disponibilité, avec des prix variant d’une région à l’autre et selon la qualité des produits. En effet, pour les viandes rouges locales, elles restent relativement chères et hors de portée des ménages à faible revenu. D’ailleurs, la viande ovine est proposée entre 2500 et 3300 DA/kg, tandis que la viande bovine locale est proposée à partir de 1750 DA/kg.
Ces prix restent relativement élevés, et ce, en dépit des quantités de viande rouge importées mises sur le marché, dont le prix est plafonné à 1200 DA/kg pour la viande bovine et 2000 DA/kg pour la viande ovine.
D’ailleurs, cette viande importée a fait le bonheur des ménages algériens à revenu limité. Quant aux viandes blanches, leurs prix sont restés relativement stables et n’ont pas connu la flambée des prix de l’année dernière.
Il est à rappeler que le gouvernement, sous l’instruction du président de la République, a accéléré les opérations d’importation de viande rouge, en mettant sur le marché 12 000 tonnes en janvier, 18 000 tonnes en février et 20 000 tonnes pour ce mois de mars.
Ces prévisions d’importation ont été calculées sur la base d’une consommation moyenne de 8 kg/ par an et par habitant. En effet, ces mesures ont atténué la pression sur le budget des ménages et également sur le cheptel local, dont des mesures ont été prises pour la relance de la filière viande rouge locale.
Quant à la viande blanche est proposée entre 370 et 400 DA/kg, et celle importée à 290 DA/kg.
Les fruits disponibles, mais à quel prix
S’agissant des prix des fruits, le marché national est bien approvisionné et plusieurs fruits de saison ainsi que des fruits hors saison sont également proposés. Cependant, les prix connaissent une disparité d’un fruit à l’autre.
À titre d’exemple, l’orange est proposée entre 60 et 120 DA/kg, la fraise à 350 DA/kg, et la pomme oscille entre 280 et 450 DA/kg. Quant à la banane, son prix a frôlé les 650 DA/kg !
En somme, et en dépit de ces disparités au niveau des prix, le Ramadan 2025 reste relativement clément, d’autant plus que les prix des autres produits alimentaires de base n’ont pas connu de hausse.
Au contraire, des baisses ont été recensées au niveau des marchés de proximité, où la vente directe (du producteur au consommateur) est autorisée.
Ainsi, les opérateurs économiques, sous l’égide du CREA, ont lancé une initiative pour la vente de près de 700 produits de différentes marques à des prix réduits, y compris des légumes et des fruits, dont les prix sont moins chers que sur les autres marchés.
À titre d’exemple, la pomme est proposée à 200 DA/kg, la banane à 290 DA/kg, la pomme de terre à 80 DA/kg et l’oignon à 25 DA/kg. Ces marchés de proximité, appelés également marchés de « Rahma », constituent une véritable aubaine pour les ménages pendant ce mois sacré.
A. R.







