La réunion de l’observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, en session extraordinaire, avec des membres représentants du ministère de la Défense Nationale, du ministère de la Santé, du ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire, l’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques, les Experts Cliniciens, le Groupe Saidal, des associations des producteurs et des distributeurs, ainsi que l’Ordre et les syndicats des pharmaciens et des médecins, a permis de dégager des stocks suffisants de médicaments pour faire face à la pandémie. Il s‘agit donc, principalement, du paracétamol, et de l’énoxaparine.
Par Réda Hadi
Si la disponibilité des médicaments semble être assurée, certains observateurs, soulignent, néanmoins, que les stocks dégagés restent sujets à la croissance exponentielle ou non des contaminations et aussi, à, une sur-demande liée à l’automédication. En effet, certains spécialistes affirment que les hôpitaux d‘Alger sont submergés par les contaminations et certaines officines d‘Alger sont proches de la rupture de stocks à cause de l‘automédication.
Le docteur Yahiaoui Abdelouahab, médecin assermenté explique qu’«au CHU Mustapha Bacha, le nombre de nouveaux patients accueillis quotidiennement a doublé ces derniers jours. Le service qui accueillait en décembre dernier de 8 à 9 cas par jour, reçoit désormais une moyenne quotidienne de 17 à 20 cas. La plupart des cas admis sont des familles contaminées par des enfants scolarisés», nous dit-il, qualifiant ces cas de «potentiellement graves, en ce sens que ces personnes recourent souvent à l’automédication et refusent de se rendre aux établissements hospitaliers».
Melle Rabia, gérante d’une pharmacie à Mohammadia nous a souligné aussi la «difficulté de prévoir la quantité de paracétamol entre autres, à cause de l’automédication». Celle-ci nous souligne aussi « beaucoup de mes clients recourent à l’automédication. Avant c’était pour de simples rhinites, mal de dos, migraine, maux d’estomac. Avec la pandémie du coronavirus, les choses sont allées crescendo, et tout le monde s‘improvise médecin et s’autoprescrit de la vitamine C, du Zinc, en fonction de ce qu’a prescrit le médecin aux voisins ou parents. Avec ce genre de pratiques difficile de gérer ses stocks»
Le Dr. Yahiaoui a de son côté souligné les méfaits de l’automédication : « Prendre un médicament sans prescription peut être dangereux, car cela peut comporter des risques dus au médicament lui-même, de sa toxicité méconnue et de la date de péremption. Cela, sans compter les erreurs de posologie, la méconnaissance des effets secondaires et la non prise en compte des éventuelles allergies. Tous ces facteurs influent sur la santé et peuvent mener à une hospitalisation dans des structure déjà surchargées» nous a-t-il affirmé.
Pour Melle Rabia, si l’observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutique, «rassure sur la disponibilité des principaux médicaments du protocole thérapeutique, les contaminations qui ne cessent d‘augmenter et l‘automédication vont mettre à mal les stocks des pharmacies, car en cas de crise, ce sont les pharmacies des hôpitaux qui seront satisfaites en premier»
Pour sa part, l’observatoire a relevé aussi la disponibilité des tests antigéniques où 2.400 000 unités ont été autorisées à l’importation en plus des quantités produites localement. Les tests de dépistage, permettront un tant soit peu de circonscrire l’épidémie.
R. H.