La fête internationale des travailleurs coïncidant avec le 1 er mai, a été célébrée cette année dans un contexte particulièrement difficile, marqué, notamment, par la persistance de la pandémie du coronavirus, du chômage, de l’érosion du pouvoir d’achat et de la dégradation des conditions socioprofessionnelles des Algériens.
Par Akrem R.
Les pouvoirs publics qui se disent conscients de la difficulté de la situation que traverse le pays, tentent d’atténuer ce lourd fardeau exacerbé par la crise sanitaire sur les citoyens. Des orientations et instructions ont été données au gouvernement, dira le président de la République, afin de préserver les postes d’emploi et le pouvoir d’achats des travailleurs.
Dans son discours lu en son nom, hier, par le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que la célébration de la journée des travailleurs «n’est pas seulement une tradition, mais plutôt une occasion de revenir sur les questions fondamentales soulevées dans le monde du travail et les défis qui nous attendent à l’avenir».
Des défis qui, rappelle-t-il, exigent «d’approfondir la prise de conscience» d’autant que «le travail est la valeur réelle pour toute voie de développement ou projet de renaissance, ce qui nous appelle aujourd’hui à renforcer le statut des travailleurs et à fournir les moyens leur permettant, ainsi que leurs enfants, de vivre dignement et en sécurité».
Partant de ce principe, ajoute le chef de l’Etat, des orientations ont été données pour le gouvernement afin de préserver les postes d’emplois et la régularisation de la situation des jeunes du pré-emploi, et ce, en dépit des retombées de la crise sanitaire.
«Nous procédons progressivement à l’insertion de nos jeunes chômeurs dans le monde du travail en mettant en place les mécanismes au sein les institutions économiques appelées à aider à absorber le main-d’œuvre », a-t-il encore ajouté.
Il a affirmé également que des jeunes chômeurs seront incessamment placés dans des postes d’emploi, en mettant en place des mécanismes d’accompagnement pour les entreprises économiques, appelées à contribuer, eux aussi, à la démarche du gouvernement, à savoir l’absorption de la main-d’œuvre, et à réduire le chômage grâce à des approches compatibles avec les exigences de l’économie de la connaissance, en particulier à travers les startups et les micro-entreprises.
Dans ce cadre, le président Tebboune a tenu à saluer les efforts consentis par l’ensemble des entreprises pour, notamment, la préservation des emplois et le versement des salaires à leur employés, et ce, en dépit de la situation difficile.
Le chef de l’Etat n’a pas, en outre, manqué de soulever la question du pouvoir d’achat des Algériens et la situation du monde de travail en Algérie. A ce propos, il promet de travailler d’arrache-pied afin d’améliorer davantage le pouvoir d’achat des Algériens. Cela intervient, selon M. Tebboune, « parallèlement au renforcement du statut des travailleurs, notamment les classes moyennes et vulnérables, et en préservant le pouvoir d’achat tout en assurant la pérennité de la couverture sociale pour toutes les catégories de travailleurs et de retraités». Une volonté qui a été également réaffirmée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en indiquant dans son message de félicitations aux travailleurs, posté sur son compte facebook, que « notre objectif est d’augmenter le niveau de vie et du pouvoir d’achat des travailleurs».
Dynamiser l’économie, une urgence
Dans l’accomplissement de ce que nous avons entamé, affirme le Président, «nous avons veillé pendant plus d’un an à nous préparer à entrer dans une dynamique économique loin des restrictions de la bureaucratie et des pratiques des opportunistes corrompus». « Et si les situations d’urgence provoquées par l’épidémie ont empêché la réalisation de certains de nos objectifs, la volonté politique s’est renforcée afin d’accélérer la reprise économique dans le cadre d’un large dialogue avec les partenaires sociaux et économiques», a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Nous avons toute confiance dans les capacités de notre pays et notre richesse et dans l’efficacité du respect de la feuille de route audacieuse que nous avons adoptée, qui est capable de provoquer une rupture avec les schémas dominants de gestion des affaires économiques avec une mentalité de rente et de pillage».
Évoquant les derniers mouvements de protestations enregistrés dans plusieurs secteurs, notamment, celui de l’Education, le chef de l’Etat a affirmé que les travailleurs sont certes le noyau du développement économique générateur de la richesse et ils y ont droit. Par conséquent, «toute les formes d’expression de la demande dans tous les secteurs devraient prendre en compte les intérêts des citoyens et être dans le respect total des lois de la république, tout en s’éloignant d’une exploitation douteuse des mouvements syndicales».
A. R