Diplomatie économique et partenariats : L’Algérie avance à pas sûrs
L’Algérie ne cesse de marquer des points en matière diplomatique. Ainsi et après les différentes victoires politiques tant au niveau mondial que régional, sur des questions sensibles, voilà que la diplomatie économique reprend bien des couleurs en allant vers des horizons prometteurs. Rien que cette semaine, en effet, plusieurs accords ont été signés avec des pays des différents continents, notamment en Afrique et en Europe. Tour d’horizon. Plusieurs rencontres ont eu lieu entre les responsables algériens et leurs homologues étrangers, notamment argentins, belges, camerounais ou encore portugais. Certes, plusieurs questions d’ordre politique et géostratégiques ont été abordées, mais la question initiale qui revient dans toutes les discussions est d’ordre économique. Objectif, impulser les échanges commerciaux et diversifier les partenaires, dans une démarche qui a pour objectif de redonner à l’Algérie la place qui est la sienne dans le concert des nations, en tant que partenaire fiable tant sur le plan politique qu’économique.
La rédaction
Forum d’affaires Algéro-argentin : Un nouvel élan dans les relations bilatérales
Le Forum d’affaires Algéro-argentin tenu hier à Alger, était en effet l’occasion de mettre en exergue «l’importance de donner une forte impulsion aux relations commerciales et économiques» entre l’Algérie et ce pays d’Amérique latine et d’«exploiter toutes les opportunités offertes dans les deux pays pour hisser la valeur des échanges commerciaux.» En ce sens, Houcine Zaoui, directeur général de la CACI, cité par l’APS, a appelé, dans une allocution à cette occasion, à «l’exploitation des opportunités offertes par l’Algérie pour donner une nouvelle impulsion au partenariat étranger et créer de la richesse.»
Ce Forum qui a regroupé des représentants de plusieurs secteurs et d’opérateurs économiques des deux pays, a été l’occasion d’évaluer les possibilités de partenariat entre les deux pays. C’est dans ce cadre que le premier responsable de la CACI a insisté sur l’impératif d’explorer les perspectives de coopération et d’investissement commercial entre l’Algérie et l’Argentine, et de renforcer les contacts entre les opérateurs économiques des deux pays pour jeter les passerelles d’une coopération durable, compte tenu notamment des relations fraternelles unissant les deux pays.
De son côté, le président de la CACI, Kamel Hamani, a mis en exergue, pour sa part, le climat d’affaires stable en Algérie grâce notamment de la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement et les multiples incitations qu’elle prévoit pour renforcer le partenariat et la coopération, rappelant que le nouveau cadre régissant l’investissement dans le pays visait à booster l’investissement, à créer de la richesse et à diversifier les ressources de l’économie nationale.
L’importance des contacts entre les opérateurs économiques mis en exergue
D’autre part, le directeur général du commerce extérieur (DGCE) au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samir Derradji a plaidé pour le développement du niveau des échanges commerciaux entre les deux pays et à l’accélération de la création du Conseil d’affaires algéro-argentin qui contribuera, a-t-il estimé, dans une large mesure et efficacement au renforcement du partenariat et de la coopération.
Il a, en outre, mis en avant l’importance des contacts entre les opérateurs économiques des deux pays et préconisé de jeter les ponts de la coopération dans divers domaines pour renforcer la dynamique économique et donner un nouveau souffle aux relations commerciales entre l’Algérie et l’Argentine.
Le directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Rabah Fassih a affirmé que l’Algérie disposait de plusieurs avantages et potentialités lui permettant d’accéder aux marchés internationaux.
Il a évoqué, par la même occasion, le rôle de la diplomatie économique qui vise à développer et à renforcer la coopération et le partenariat avec les pays étrangers, et à assurer un suivi des changements et des développements qui surviennent dans le domaine économique, énergétique, et autres.
Industrie pharmaceutique, véhicules et agroalimentaire…
M. Fassih a annoncé, en outre, la création prochaine d’un Conseil d’affaires algéro-argentin, qui devrait, a-t-il dit, « donner une forte impulsion à la dynamique économique entre les deux pays ».
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil fédéral d’investissement argentin, a salué les relations fraternelles unissant les deux pays, relevant que ce Forum était « une excellente opportunité » pour promouvoir l’investissement et la coopération, affirmant la disposition de son pays à jeter les passerelles de coopération économique pour créer la richesse dans le cadre du principe gagnant-gagnant, et insuffler une nouvelle dynamique aux relations commerciales entre l’Algérie et l’Argentine.
Intervenant à cette occasion, le gouverneur de la province d’Entre Rios, Gustavo Bordet a mis en exergue l’importance de ce Forum qui vise, en premier lieu, à donner un nouveau souffle aux relations bilatérales, notamment dans les domaines de l’industrie pharmaceutique, des véhicules et des industries agroalimentaires.
Dans une déclaration à la presse en marge de cet évènement, l’ambassadeur argentin en Algérie, M. Mariano Simon Padrosa, a souligné l’importance de renforcer les relations économiques entre l’Algérie et l’Argentine, et à augmenter la valeur des échanges commerciaux.
A noter que les participants à ce Forum ont animé des interventions sur la diplomatie économique, le climat d’investissement en Algérie et le commerce extérieur.
Algérie/Belgique : Une 1ère usine de fabrication de lait infantile
Un protocole d’accord a été signé, lundi à Alger, entre la société algérienne «Achir» spécialisée dans la fabrication de lait et dérivés et la société belge «Ninolac international SA», avec pour objet, la fabrication de la première usine de fabrication de lait pour nourrissons et de farine infantile en Algérie.
Le document a été signé par le Directeur général de la société algérienne «Achir», Mohamed Cherfaoui et le directeur des ventes de la société belge «Ninolac international», Gilles Crahay en présence du ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun et du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula.
En vertu du présent accord, il sera procédé à la création d’une unité industrielle dans la commune d’Ain Boucif (Médéa), équipée en matériels logistiques «de pointe», en collaboration avec des partenaires européens, en vue de conditionner le lait pour nourrissons et la farine infantile, selon les explications fournies lors de la cérémonie de la signature.
Ce projet permettra d’assurer un «bon» taux d’intégration de ce produit vital et un transfert technologique dans cette spécialité dans la majeure partie des chaînes de production, selon les responsables du projet qui se veut, selon eux, «un saut qualitatif» dans le domaine de l’industrie agroalimentaire, en ce sens qu’il apporter un bénéfice et des effets positifs sur l’approvisionnement du marché national.
Algérie/Cameroun : Accord-cadre de coopération dans le domaine des transports et de la météorologie
Le ministre des Transports, Youcef Cherfa, a signé hier lundi à Alger avec son homologue camerounais, Jean Ernest Masséna, un accord-cadre de coopération dans le domaine des transports et de la météorologie, visant à établir un cadre de coopération entre les deux pays, en particulier dans les segments recherche, échange de connaissances et formation.
Cherfa, qui a reçu en audience le ministre camerounais avant la signature de l’accord-cadre, a indiqué que ce dernier intervient deux ans après la signature d’un accord entre les deux pays pour l’ouverture d’une ligne aérienne entre l’Algérie et le Cameroun et pour faire de l’Aéroport international Houari Boumediene d’Alger un hub reliant les aéroports camerounais à ceux de l’Europe.
De son côté, le ministre camerounais, qui conduit une importante délégation, a déclaré que sa visite en Algérie «est la matérialisation d’un vœu de nos deux chefs d’Etat, qui ont souhaité que la coopération qui existe depuis les années 70 entre les deux pays soit renforcée».
«Cette coopération a connu des évolutions au bout des années pour voir un début de concrétisation lors d’une signature en 2021 d’un accord aérien», a-t-il relevé, soulignant que sa visite «vient renforcer cette coopération dans tous les secteurs des Transports (aérien, maritime, ferroviaire et routiers)».
M. Masséna, qui s’est dit «satisfait» de la signature de cet accord-cadre, a noté que la particularité de ce dernier «est d’appuyer la coopération par la météorologie nationale».
Selon le document signé, consulté par l’APS, cet accord-cadre vise à «établir un cadre de coopération entre les deux parties dans le domaine des transports et de la météorologie, sur la base de l’égalité, de l’intérêt mutuel et dans le respect de la législation et de la réglementation en vigueur dans les deux pays, ainsi que de la supervision de la coopération entre les institutions des deux parties dans leurs domaines respectifs».
Parmi les domaines de coopération de cet accord-cadre figurent la mise en place d’un cadre juridique pouvant renforcer les échanges entre les deux pays, notamment dans les domaines des transports aérien et maritime et l’encouragement de l’établissement d’une coopération entre les instituts de recherche et de formation dans le domaine des transports et de la météorologie.
L’accord comprend également la formation des étudiants et l’encadrement des formateurs dans le domaine des transports et de la météorologie et l’’échange d’expériences et d’expertises entre les structures de régulation et de supervision dans les secteurs des transports des deux pays, notamment dans les domaines aérien et maritime.
Le document prévoit aussi la réalisation de missions ou séjours d’experts dans les deux pays, ainsi que l’organisation de stages de formation au profit des étudiants et stagiaires, et aussi l’échange de connaissances dans le domaine des transports et la météorologie.
Au cours de sa visite en Algérie, la délégation ministérielle camerounaise effectuera des visites dans plusieurs institutions relevant du secteur, notamment le pôle de maintenance et ses divers ateliers appartenant à Air Algérie, ainsi que l’Office national de la météorologie.
Algérie/Portugal : Cap sur l’investissement et le commerce
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni a reçu, hier, lundi à Alger, le ministre portugais de l’Economie et de la Mer, Antonio Costa Silva, avec lequel il a abordé essentiellement les perspectives de consolidation des relations économiques bilatérales, notamment dans le domaine de l’investissement et du commerce, indique un communiqué du ministère.
Lors de cette rencontre qui s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Portugal en Algérie, Luis de Albuquerque Veloso, M. Zitouni et le ministre portugais ont passé en revue «l’état des relations économiques et commerciales et les perspectives de leur développement et de leur consolidation, notamment à la faveur des nouvelles incitations et des nouveaux avantage qu’offre la nouvelle loi sur l’investissement pour les investisseurs étrangers, ce qui permettra de consolider la dynamique commerciale entre les deux pays», lit-on dans le communiqué.
A cette occasion, le ministre du Commerce a mis en avant «la nécessité d’intensifier les efforts, en vue d’édifier des partenariats basés sur le principe gagnant-gagnant et encourager davantage d’investissements communs dans les secteurs vitaux, comme les industries agroalimentaires et manufacturières».
De son côté, le ministre portugais de l’Economie et de la Mer a affirmé que «l’Algérie est un partenaire économique important pour le Portugal», ajoutant que son pays œuvrera à «activer les voies et moyens de la coopération et du partenariat avec l’Algérie», conclut le communiqué.
Tenue à Alger de la 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique
La 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique algéro-portugais s’est tenue hier lundi, à Alger, et a été sanctionnée par la signature d’un procès-verbal comprenant l’évaluation de la coopération bilatérale et les axes de son renforcement.
Signataires de ce procès-verbal, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun et le ministre portugais de l’Economie et des Affaires maritimes, Antonio Costa Silva, ont coprésidé cette session durant laquelle les participants ont relevé l’intérêt de développer et de renforcer la coopération économique entre l’Algérie et le Portugal dans plusieurs secteurs.
Dans ce cadre, M. Aoun a affirmé, lors de son allocution d’ouverture, l’engagement de l’Algérie à donner «un nouveau souffle» à la coopération existante entre l’Algérie et le Portugal, dans un cadre mutuellement bénéfique.
Le ministre a plaidé, dans cette optique, en faveur de l’identification des axes pouvant mener vers la concrétisation d’actions de coopération «fructueuses».
De son côté, le ministre portugais a souligné la pertinence des échanges lors de cette réunion, notamment en amont du forum d’affaires Algéro-portugais qui sera organisé, prochainement, à Lisbonne.
Il s’agit selon M. Costa Silva, à travers le dialogue de haut niveau entre les deux parties, d’affirmer la volonté commune d’élargir les bases de la coopération économique et commerciale entre les deux pays.
Importantes opportunités de coopération
Considérant l’Algérie comme «un partenaire clé crédible dans un monde de plus en plus incertain au niveaux économique et géopolitique», le ministre portugais a affirmé la volonté de son pays de renforcer les investissements en Algérie, jusqu’à les quintupler durant les cinq prochaines années.
Lors de cette réunion, plusieurs responsables de différents départements ministériels étaient présents pour explorer avec leurs homologues portugais les possibilités de partenariats et les opportunités de coopération offertes aux deux parties.
En effet, cette 6e session du groupe de travail mixte a été marquée notamment par la participation de représentants des secteurs des TIC, des travaux publics, des finances, de l’industrie et de la production pharmaceutique, de l’hydraulique, de l’agriculture, du commerce, de l’énergie, des transports, de l’habitat, des startups.