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Développement des régions sahariennes : Le nouvel axe de l’Algérie émergente - ECOTIMES

Développement des régions sahariennes : Le nouvel axe de l’Algérie émergente

Développement des régions sahariennes : Le nouvel axe de l’Algérie émergente

L’afflux, ces derniers jours, des touristes vers les villes et sites du sud algérien, à l’occasion des fêtes de fin d’année, est, incontestablement, un des marqueurs majeurs des potentialités de ce vaste territoire en matière d’offre touristique. Potentialités dont une grande partie reste sans doute à mieux exploiter dans certains segments et articulations de l’activité touristique dans ses déclinaisons les plus sensible sur les plans de la logistique, du complément d’offre en produits d’artisanat et du terroir et en matière de procédures administratives (visas, enregistrement des touristes visiteurs).

Par Amar Naït Messaoud

Le sud algérien regorge d’autres potentialités, en dehors de l’attractivité touristique et de production d’hydrocarbures. Le choix de ce territoire pour accueillir les nouveaux investissements agricoles, avec la coopération étrangère, est une autre preuve de la richesse dont la nature a doté le Sahara algérien.

Dans le cas de l’investissement agricole, destiné à contribuer à la sécurité alimentaire du pays, le facteur clef, en plus de la disponibilité foncière, est la présence de la ressource hydrique, issue de l’aquifère saharien.

Ce même aquifère- nappe du continental intercalaire- a permis la réalisation de l’ouvrage de transfert d’eau du nord de In Salah (70 km de la ville) à Tamanrasset-sur un linéaire de 746 km.

L’ouvrage, lancé en 2008 et inauguré en 2011, transfère 100 000 mètres cubes d’eau par jour à destination d’une population de 120 000 habitants pour son alimentation en eau potable (la ville de Tamanrasset et les habitants situés le long de l’itinéraire de la conduite).

C’est là un ouvrage qui constitue une réalisation historique qui a relevé l’un des grands défis posés par le processus de domestication de la nature sous ces latitudes.

Travailler à rendre disponible et accessible l’eau potable aux populations du grand Sud algérien participe du principe de l’équilibre régional et des principes édictés par le Schéma national de l’aménagement du territoire (SNAT) tendant à asseoir une politique d’utilisation rationnelle des territoires et des ressources.

L’autre mégaprojet, à vocation économique, est l’exploitation de la mine de fer de Gar Djebilet, un gigantesque gisement au sud de Tindouf, resté mythique depuis l’indépendance du pays jusqu’à 2022.

Ce projet, outre qu’il produira de la matière première à utiliser localement, et à exporter, créera, dans sa phase de maturité, des milliers d’emplois directs et indirects à travers l’activité de production et de transport et à travers l’intendance et la logistique qui suivra le projet.

Le Sahara : 80 % du territoire national et 20 % de sa démographie

Jusqu’il y a une vingtaine d’années, hormis les régions où sont exploités et produits les hydrocarbures, principalement les wilayas de Ouargla et Illizi, le Sud algérien était présenté tantôt, plus par esprit velléitaire que par des projets tangibles, comme une région touristique d’un potentiel extraordinaire, tantôt comme la future ‘’ferme-pilote’’ d’Algérie du fait de la réussite de quelques projets agricoles dans la région du Touat et des Zibans. P

endant des années, en se nourrissant de ces esquisses qui exigeaient des efforts que le pays ne pouvait pas encore réaliser, les territoires du Sud sombraient dans plus de difficultés sociales et de défis sécuritaires.

A un certain moment, ces vastes espaces n’étaient vus que comme des no man’s lands en matière de trafic de drogue et d’armes, d’immigration clandestine et de différentes autres affaires interlopes qui avaient pris en otage les populations locales et mis à rude épreuve les services de sécurité.

Le seul « développement » qui y était donc permis était celui du commerce informel qui prolongeait l’ancien « trabendo » connu à l’époque du PAP (plan anti-pénurie) de triste réputation par lequel du lait en poudre, de l’huile végétale, du savon et d’autres produits importés et soutenus alors par l’État étaient expédiés à travers les wilayas du Sud vers les pays limitrophes.

La zone saharienne du pays- qui représente près de 80 % du territoire national en matière de superficie et 20 % sur le plan de la démographie -et qui produit la première richesse de l’Algérie-, l’intérêt qui lui est accordé par les pouvoirs publics en matière de développement n’a commencé à prendre de l’ampleur qu’au cours des vingt dernières années.

Depuis la réalisation de la transsaharienne dans les années 1970, peu d’infrastructures d’envergure y ont été installées au profit du développement local.

Au regard des potentialités économiques que recèle le sud algérien et au vu des nouvelles technologies qui permettent de mieux approcher ce territoire pour l’humaniser et stabiliser les populations qui y vivent, le temps est venu pour conférer une place de choix à ce territoire qui représente les 4/5èmes de l’ensemble du territoire national.

Le diagnostic fait par les rédacteurs du Schéma national de l’aménagement du territoire (SNAT) quant au déséquilibre de la répartition territoriale des populations, des infrastructures et des ressources ne laisse en tout cas aucune ambiguïté quant à la nécessité d’agir sur le court et le moyen termes pour mieux réorienter les investissements publics et privés et faire réunir les conditions minimales d’un développement durable.

Renforcer l’attractivité des territoires

Il s’agit de créer dans ces vastes territoires, aux conditions naturelles rudes, de l’attractivité pour des investissements créateurs de richesses et d’emplois, et cela par le développement des infrastructures de desserte- le projet ambitieux d’extension du chemin de fer vers le sud est à saluer, ainsi que le développement du réseau routier-, par la mobilisation de l’eau, des télécommunications, de l’électrification et par des mesures d’incitation fiscale.

À ces mesures et projets tendues vers le renforcement de l’attractivité économique, commerciale, touristique, s’ajoutent des mesures administratives liées au processus de décentralisation.

Le gouvernement a crée les premières dix wilayas, après les 48 wilayas connues jusqu’en 1984, dans le Sud du pays, ceci après une période intermédiaire sous le statut de wilayas-déléguées.

Il s’agit, maintenant, dans le cadre de la réforme des codes de la wilaya et de la commune, d’assurer de plus grandes prérogatives aux élus locaux et d’intégrer la société civile dans la concrétisation de ce la gestion participative de proximité.

C’est là une problématique valable pour l’ensemble du territoire national, mais revêtant un caractère d’importance cruciale pour les wilayas du Sud du pays.

Le développement du sud algérien inscrit aussi dans sa stratégie la perspective africaine dans le cadre des marchés et regroupements régionaux face à une mondialisation forcenée et sans état d’âme, Ainsi, la mise en valeur des territoires du sud algérien constitue, à n’en pas douter, une voie de pénétration vers les marchés du continent africain.

La transsaharienne, remise aujourd’hui sur la table des pouvoirs publics pour sa réhabilitation et son parachèvement, était vue, dès la naissance du projet dans les années 70′, comme une « artère » devant relier la Méditerranée au Golfe de Guinée. Le rêve africain, c’est aussi cette interconnexion des voies de transport et de circulation.

La connaissance mutuelle et l’interpénétration des pays, que ne liait, jusque-là, que l’aridité du climat et l’enclavement géographique et culturel, sont censées être des projets qui concrétiseront les rêves des pères fondateurs du rêve africain.

Ce sont des projets concrets qui mettent en synergie les efforts et les génies des peuples africains. Une route express Alger-Lagos ou Alger-Abidjan, est-ce une idée farfelue ?

A. N. M.

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